Au moins 3 bébés décèdent après leur vaccination à Bago
Par Swan Ye Htut 14 mars 2016
Au moins trois nouveau-nés sont morts et 24 autres bébés ont mal réagi après une vaccination contre l’hépatite B à l’hôpital général de Bago. Les autorités sanitaires font tout leur possible pour déterminer ce qui a pu tourner mal au cours d’une procédure de routine.
Entre le 4 et 7 mars dernier et, Selon le Ministère de la Santé, 28 bébés ont reçu le vaccin contre l’hépatite B à l’Hôpital général de Bago. Les nouveau-nés ont rapidement montré des signes de réactions indésirables.
Le 7 mars, 2 enfants sont morts et 14 ont dû être ramenés à l’hôpital souffrant de maladies respiratoires et de spasmes. Deux de ces enfants ont dû être conduits aux soins intensifs, et 10 ont dû être suivis de près dans le service des soins pour nourrissons.
« Les nourrissons présentaient les symptômes d’un empoisonnement du sang » a déclaré un communiqué du Ministère. « Une enquête est en cours pour déterminer si les réactions pourraient être associées au vaccin contre l’hépatite B ».
En quelques jours, l’état de santé des enfants s’est aggravé. Des 14 enfants qui avaient été ramenés à l’hôpital en mauvais état de santé, un est décédé et quatre autres bébés ont dû, le 9 mars, être conduits en ambulance aux soins intensifs de l’hôpital pour enfants à Yankin.
Les médecins et le personnel du ministère éprouvent des difficultés à comprendre ce qui s’est passé.
Très tôt après la naissance, les nourrissons reçoivent les vaccins contre l’hépatite B selon un schéma de 3 doses. Myanmar est considéré comme ayant une forte incidence de l’infection virale qui est transmise par les fluides corporels et qui peuvent provoquer une maladie chronique du foie.
« Les vaccins utilisés ont été approuvés par l’OMS » a déclaré le Dr Than Htut, directeur de la « Food and Drug Administration » au cours d’une conférence de presse le 11 mars.
« Bien qu’il faille supposer que les vaccins soient sûrs, ils font néanmoins l’objet d’analyses au meilleur laboratoire de Myanmar afin de pouvoir déterminer si les maladies et les décès des bébés avaient été causés par les vaccins. Toute utilisation de ces vaccins a été interdite pendant la période d’enquête. »
Il a pu être déterminé que les vaccins administrés aux enfants à l’hôpital de Bago avaient été achetés par une pharmacie privée au lieu de faire partie de la campagne officielle de vaccination, selon le groupe d’enquête dirigé par les services médicaux du département de la Santé publique, la Food and Drug Administration et les médecins de l’université de Yangon, service de pédiatrie.
Il s’agissait des vaccins Engérix B et Hepavax B. L’équipe d’enquête a eu pour tâche de déterminer si les vaccins ont été importés par les voies officielles et si la date d’expiration n’avait pas été dépassée. Le Dr Than Htut a déclaré que si les tests de laboratoire devaient révéler la toxicité des vaccins, l’OMS, l’industrie pharmaceutique du pays, ainsi que les organisations internationales de Santé en seraient informées.
Le Dr Soe Lwin Nyein du Département de la Santé publique a admis qu’il y avait encore plusieurs inconnues. L’équipe d’enquête est en train d’essayer de comprendre comment la pharmacie avait stocké ses vaccins et si certains vaccins étaient encore distribués. L’équipe d’investigation a aussi essayé de comprendre comment les infirmières se procuraient le vaccin qu’elles administraient.
Le Dr Than Htut a déclaré que la situation était compliquée du fait de la quantité limitée de vaccins qui restaient pour effectuer des tests.
« La plupart des vaccins ont été utilisés. Ceux qui restaient ont été jetés aux ordures municipales. On n’a retrouvé qu’un flacon de vaccin pour être examiné. L’infirmière qui a administré les vaccins, de même que six autres infirmières qui lui sont venues en aide ont fait l’objet d’une enquête. Les parents des enfants vaccinés doivent aussi faire l’objet d’une enquête. Nous devons savoir si les parents avaient fait des allergies aux médicaments.» a expliqué le Dr Than Htut.
Les résultats de l’enquête seront publiés dans les médias et sur le site du département de la Santé, de même que sur Facebook.
Source : Mmtimes.com