ENCEPHALITE JAPONAISE :
Une étude montre que le vaccin actuel contre la souche émergente de l’encéphalite japonaise pourrait ne pas être protecteur
Xinhua, 3 mai 2016 (New China)
Washington, 3 mai (Xinhua)
Des chercheurs chinois ont déclaré mardi que les vaccins actuels ne pouvaient pas protéger les individus contre une souche émergente du virus de l’encéphalite japonaise, la principale cause d’encéphalite virale en Asie.
Le virus de l’encéphalite japonaise peut être divisé en cinq génotypes, à savoir de G1 à G5. La souche G5 a été initialement isolée à partir d’un patient et décrite en 1951. Cette souche n’a plus été détectée jusqu’en 2009 où elle a été retrouvée en Chine et ensuite en Corée du Sud.
Il n’existe aucun traitement spécifique contre le virus, mais on utilise un certain nombre de vaccins pour protéger les populations locales et les voyageurs. Tous les vaccins sont basés sur les souches de virus G3. Il avait précédemment été démontré qu’ils pouvaient être efficaces contre les souches de G1 à G4.
Dans la nouvelle étude publiée dans la revue américaine PLOS (Neglected Tropical Diseases), Guodong Liang et ses collègues du Centre chinois pour le contrôle et la prévention des virus G3 et G5 ont effectué des tests pour vérifier si le vaccin couramment utilisé en Chine pouvait protéger contre les virus G5.
Ils ont injecté à des souris le vaccin à base de G3, et ont trouvé que le vaccin protégeait toutes les souris contre une provocation létale avec le virus G3, mais seulement 50% des souris infectées par le virus G5 ont survécu.
Ensuite, les chercheurs ont cherché à inactiver les anticorps de 26 enfants de 2 ans qui avaient été vaccinés. Ils furent capables de détecter des anticorps neutralisants contre les souches G3 chez tous les enfants, mais seuls 35% d’entre eux avaient également des anticorps susceptibles de neutraliser les souches G5.
Enfin, les chercheurs ont analysé les échantillons de 45 patients qui avaient été infectés naturellement par le virus. Et alors que tous les patients avaient des anticorps neutralisants contre les souches G3, seulement 29 parmi les 45 patients, soit 64% avaient la possibilité de neutraliser les souches G5.
La plupart de ces derniers étaient des patients plus âgés, tandis que moins de la moitié des moins de 15 ans avaient des anticorps neutralisants contre les virus G5.
Les résultats suggèrent que l’infection naturelle par une souche différente pourrait ne pas protéger contre une infection ultérieure de G5, en particulier chez les enfants.
Le document précise que « sur base de ces résultats, les chercheurs précisent que le vaccin actuel JE (Encéphalite Japonaise) dérivé du virus G3 JE (JEV) ne fournit pas un niveau adéquat de protection contre les génotypes émergents G5 JEV. »
« Nos résultats démontrent la nécessité d’études plus détaillées pour réévaluer si oui ou non l’émergence apparente du G5 JEV peut être attribuée à l’échec du vaccin actuel pour induire une protection immunitaire appropriée contre ce génotype de JEV. »
Source: Xinhuanet