« On a pu analyser les communications téléphoniques de certains jeunes et ça commence à se préciser nettement ». Voilà ce que le bourgmestre d’Erquelinnes, David Lavaux (cdH) déclarait mardi après le troisième incendie d’origine criminelle intervenu dans sa commune. Des mineurs mis sur écoute ? La méthode n’est-elle pas fort intrusive ?

 

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Les écoutes téléphoniques se pratiquent désormais couramment en Belgique. Elles sont même en hausse constante. De 3 603 écoutes téléphoniques menées en 2007, on est passé à 5 390 écoutes en 2010. La Police effectue ainsi près de 450 écoutes téléphoniques par mois.

 

N’importe quel citoyen belge peut ainsi être mis sur écoute. Mineur comme majeur, aucune différence n’est faite, comme le confirme la porte-parole de la Police fédérale. Les écoutes téléphoniques sont une méthode de recherche classique et utilisée sans restriction. Il suffit qu’un juge d’instruction donne son accord (un mandat) dans le cadre d’une enquête.

 

Le système central d’interception technique de la police fédérale a été créé en 2003, moins de deux ans après les attentats du 11 septembre. Cette « chambre d’écoute » intercepte et observe les communications passant par les lignes téléphoniques fixes, les GSM mais aussi les SMS ou les mails.

 

« Ce qu’on voit à la télé se passe désormais dans nos vies »

 

Les écoutes téléphoniques sont en fait un moyen simple et très efficace pour obtenir la preuve d’une infraction. Produit au tribunal, le résultat d’une écoute constituera une preuve implacable. « C’est devenu un moyen classique et presque banalisé de recherche. Les écoutes sont systématiques dans les dossiers terroristes, de criminalité organisée ou d’association de malfaiteurs. Mais pas uniquement… », confirme Maître Christophe Marchand, par ailleurs administrateur de la Ligue des droits de l’homme.

 

« Ca coûte très cher à l’État. Mais il y a surtout très peu de contrôles de ces méthodes d’enquête. On est entré dans l’ère du film américain sans le savoir. Ce qu’on voit à la télé, ça se passe désormais dans nos vies de tous les jours. Et cela m’inquiète, ajoute ce spécialiste du droit pénal. Car il y a une absence complète de notification de la personne qui a fait l’objet d’une telle mesure». En clair, si rien de probant ne ressort des écoutes menées et si des poursuites ne sont pas entamées, la personne mise sur écoute ne le saura jamais.

 

Des altermondialistes qui en avaient fait les frais à Liège en 2001 ont d’ailleurs rué dans les brancards jusqu’à obtenir gain de cause. Parmi les quatre suspects (blanchis par la suite), on trouvait un certain Raoul Hedebouw, devenu depuis président du PTB (parti des travailleurs de Belgique). Ces activistes ont intenté, avec succès, un procès contre l’État belge pour dénoncer un procédé disproportionné. Depuis, les mises sous écoutes n’ont fait qu’augmenter.

 

Les écoutes sont impossibles à détecter pour celui qui en est victime. Les écoutes sont désormais réalisées par un programme informatique et non plus sur une ligne téléphonique. Seules les communications via « Skype » échapperaient encore au contrôle complet. Mais il ne faut pas se leurrer : les vrais criminels savent parfaitement qu’ils peuvent être contrôlés. Ils savent aussi comment contourner l’obstacle.

 

Source: Vers l'Avenir (18 août 2011)

 

La page Wikipedia consacrée à « l’écoute téléphonique » indique notamment que

 

« L'écoute au sens strict est soit judiciaire (ordonnée par un magistrat dans un cadre légal strict), soit administrative (ordonnée sous la responsabilité du Premier ministre à la demande de certains ministères dans des affaires de terrorisme, sécurité économique ou autres» mais aussi que « Les écoutes téléphoniques ont été facilitées par la loi n°2006-64 du 23 janvier 2006 relative à la lutte contre le terrorisme, et plus particulièrement son article 6. »

 

Plus bas, en ce qui concerne les méthodes, on peut lire « Les compagnies téléphoniques sont liées à la loi par des contrats ou licences qui donnent accès à l’écoute téléphonique aux autorités. Quand la commutation téléphonique était mécanique, un détecteur devait être installé sur la ligne par un technicien, qui liait ensuite les circuits pour router le signal audio de l’appel. Maintenant que la plupart des appels ont été convertis à la technologie numérique, l’écoute téléphonique est devenue beaucoup plus facile, parce qu'accessible par ordinateur. Si le détecteur est implanté sur un commutateur numérique, l’ordinateur de commutation copie et transfère simplement les données qui représentent la conversation téléphonique à une deuxième ligne ; il est donc impossible de déterminer si une ligne est sous écoute. Un détecteur bien conçu installé sur une ligne peut être difficile à détecter. Les parasites ou bruits que certaines personnes interprètent comme une écoute téléphonique sont simplement des diaphonies créées par le couplage de signaux provenant d’autres lignes téléphoniques. »

 

N’oublions pas que dans les années 90’, dans une note du Ministère de la Santé au Ministère de l’Intérieur, il était demandé aux RG (renseignements généraux) de dresser le portrait de tous les contestataires à la grande campagne de vaccination anti-hépatite B. Lucienne Foucras reprend cette note à la fin de son ouvrage « Le nouveau dossier noir du vaccin contre l’hépatite B » Il est clair que ce genre d’intérêt commercial d’une firme nationale considérée comme un grand contributeur fiscal, est assimilé à « la raison d’Etat ». Souvenez-vous aussi de la teneur du contrat secret d’achat de vaccins H1N1, dont les clauses admettaient même qu’il ne faut pas donner l’impression que les relations entre l’Etat et GSK sont autres que celles de deux cocontractants (comme si deux amants voulaient donner l’impression qu’ils n’ont que des relations de travail….). Sur le site du Sénat français en 2007, on pouvait lire que les autorités considèrent les Pharma comme « leurs partenaires naturels ».

 

La vaccination constitue un immense enjeu financier et aussi politique. Il est donc on ne peut plus probable que tous les moyens possibles soient mis, pour continuer coûte que coûte dans cette voie, avec le moins de critiques possibles.