Il y a quelques jours jours à peine, un reportage était diffusé sur RTL-TVI au sujet du drame de Sierre et des résultats de l'autopsie du chauffeur du car. Outre qu'il souffrait d'une pathologie coronarienne, on apprend aussi que ce chauffeur était sous antidépresseur (paroxétine). Les médias ont parlé tantôt d'une "dose thérapeutique", tantôt d'une dose très faible.
Dans le même reportage, RTL interroge alors une psychiatre, le Pr Christine Reynaert de l'UCL, au sujet des effets possibles de cet anti-dépresseur. Le Pr Reynaert déclare alors de façon erronée:
"Ce ne sont pas des molécules qui induisent de la somnolence, mais ce sont bien des antidépresseurs. Il ne faut pas que le public mette tous les psychotropes dans le même panier. A côté de ça, on a les anxiolytiques, qui eux donnent vraiment une baisse de la vigilance, de la concentration, et qui sont vraiment dangereux pour la conduite".
Comment le Pr Reynaert explique-t-elle alors que la somnolence se retrouve pourtant écrite en toutes lettres dans la notice et qu'elle touche plus de 1 patient sur 10??? Les médecins ne devraient-ils pas connaître et, au besoin, relire la notice avant toute prescription?
Cette négation publique d'effets secondaires pourtant inscrits dans la notice nous a en tout cas refait penser aux propos également erronés qu'avait tenus le Pr Goubeau, virologue de l'UCL, qui avait affirmé péremptoirement à l'époque sur la RTBF que le vaccin H1N1 ne pouvait pas provoquer de paralysies (alors que là encore la paralysie (de Guillain-Barré) était pourtant indiquée noir sur blanc dans la notice!). Il y a près de 5 ans, l'Agence Reuters publiait un article sur ce déni beaucoup plus fréquent qu'on ne croit d'environ un tiers des médecins d'effets secondaires pourtant officiellement connus mais qu'ils n'hésitent cependant pas à nier, même auprès des patients qui s'en plaignent à eux.
Par ailleurs, comment le Pr Reynaert peut-elle implicitement faire passer l'idée que les anti-dépresseurs ne seraient pas dangereux pour la conduite (comparativement aux anxiolytiques) alors que la notice de la Paroxétine, telle qu'en prenait ce chauffeur, indique tout de même parmi les effets secondaires "VISION TROUBLE" (dans plus d'un cas sur 10!) mais aussi "HALLUCINATIONS,VERTIGES, CONFUSION" etc??
Après une petite recherche, et comme pour son confrère Goubeau, il semble bien que le Pr Reynaert présente d'évidents conflits d'intérêts puisque selon son CV disponible en ligne, elle a fait une présentation à un Congrès d'Eli Lilly et rédigé une plaquette d'information au profit des fabricants Pfizer et GSK, respectivement au sujet des TOC et des troubles dépressifs (à traiter, entre autres, de façon médicamenteuse bien entendu!). Or pour rappel, GSK est un fabricant de paroxétine, utilisé comme anti-dépresseur. Il convient donc de réécrire ici l'évidence déjà diffusée dans la revue belge d'Evidence Based Medicine Minerva, à savoir que tout conflit d'intérêt, quel qu'il soit, "interfère avec le jugement clinique et nuit à l'intérêt des patients."
Drame de Sierre, la piste médicamenteuse pourrait être la bonne:
Lire notre analyse publiée sur Agoravox