Peut-on encore faire aveuglément confiance aux experts, aux autorités publiques ou même à son médecin traitant dès lors que les liens d'intérêts puis les inévitables conflits qu'ils engendrent, pourrissent tout?
Sur base de trois exemples concrets, nous allons montrer qu'il est hélas devenu ultra-risqué de se déresponsabiliser en tant que patient pour s'en remettre innocemment aux seules mains du corps médical et de ses bons conseils, le plus souvent "soufflés" ou inspirés par les "grands experts" d'en haut...
Le premier exemple est donné par cet article du Monde du 2 juin dernier qui explique que l'industrie (ici les cigarettiers) a rémunéré plusieurs laboratoires publics (Strasbourg, l'INSERM, Polytechnique,...) ainsi que plusieurs chercheurs en vue. Mais cet article rappelle aussi que le Conseil Supérieur d'Hygiène Publique (CSHP) a autorisé la présence de toute une série de substances chimiques qui rendent accro dans la cigarette alors qu'un des chercheurs dont le labo avait été financé par les cigarettiers figurait parmi les 8 experts du groupe de travail de ce même CSHP. Pour celui qui connaît un peu les règles de la psychologie sociale, ce n'est donc guère difficile de comprendre comment un seul expert en conflits d'intérêts a pu influencer tous les autres en détournant ainsi l'avis public de ses missions premières.
Le reste de cet article du Monde reprenait les noms et les réactions de ces experts dont les recherches ont été financées et les carrières boostées par ces industriels du tabac. Parmi eux, le Pr Molimard, fondateur de la Société française de tabacologie dont les aveux devraient vraiment faire réfléchir tous nos dirigeants politiques toujours prêts à se prosterner devant l'OMS, puisqu'il concède allègrement qu'"il y a une infiltration par l'industrie pharmaceutique de tous les organismes de décision, dont l'Organisation mondiale de la Santé."
On peut remarquer que ces experts qui ont ainsi été financés par ces grands cigarettiers minimisent encore aujourd'hui ou tentent de "faire amende honorable" ("je ne ferais plus ça aujourd'hui").
Cet exemple montre donc que le discours public est hypocrite et que l'addiction des fumeurs à la cigarette est en fait très intéressante en termes de rentrées fiscales. De même, les autorités disent vouloir éviter des maladies infectieuses mais savent aussi toute la plus-value que les vaccins occasionnent en termes d'emplois et d'effets secondaires nombreux qu'ils occasionnent et qui sont donc un des maillons forts de ce système de maladie qui fait vivre tant de travailleurs dans le secteur des soins de santé. Et tout cela continue bien sûr au prétexte du modèle actuellement promu et encouragé partout dans le monde, et notamment par l'Union européenne, d'un indispensable partenariat "public-privé". On voit ce que ça donne, depuis déjà de trop nombreuses années!
Le deuxième exemple est celui qui nous est fourni par une page du site france-science.org (le site de la Mission Science & Technologie de l'Ambassade de France aux USA), au sujet d'un expert pédiatre infectiologue français qui est co-découvreur d'un vaccin anti-hépatite B, le Pr Jacques Drucker. Cette page est tout a fait emblématique de ce pernicieux mélange des genres. On y voit un bref exposé du parcours professionnel de ce professeur et en bas de la page, divers logos: celui de l'Ambassade de France, du CNRS, de l'Inserm mais aussi de Sanofi. L'homme en question a été à la fois Directeur de l'Institut Mérieux (celui-là même qui finance la chaire de vaccinologie de l'Université de Genève de Mme Siegrist) et consultant pour l'OMS. En 1992, il est nommé par le Ministre français de la Santé à la tête de l'Institut de Veille Sanitaire (InVs) et il y restera 10 ans, jusqu'en 2002.
En dépit du scandale du vaccin anti-hépatite B et de la mise en examen des laboratoires fabricants pour tromperie aggravée début 2008 et de ses responsabilités promotionnelles à l'époque de cette campagne vaccinale, l'expert en question n'a jamais été inquiété par la justice.
Le troisième exemple, est donné par un dessin qui vaut 1000 mots en quelque sorte. Quelle confiance peut-on encore avoir dans nos médecins?
Pour rappel, l'industrie pharmaceutique dépense en moyenne 25 000 euros par an et par médecin, pour influencer leurs prescriptions...
Mais, à côté de ces liens économiques, qu’en est- il des liens idéologiques? Des liens corporatifs, des liens honorifiques, des liens de prestige, des liens d’influence ?
La conclusion nous vient du Dr Marcia Angell, ancienne éditrice de la prestigieuse revue médicale New England Journal of Medicine. A la question de départ "Peut-on encore faire confiance?", voici sa réponse:
« Il n’est tout simplement plus possible de croire grand-chose aux publications de la recherche clinique, de se fier au jugement des médecins, ou aux lignes directrices que donnent les autorités médicales. Ce n’est évidemment pas par plaisir que j’arrive à pareilles conclusions. C’est lentement et à contre cœur que j’y suis arrivée après les vingt années que j’ai passées en tant qu’éditrice du New England Journal of Medicine. »
Dr Marcia Angell, M.D
« Au vu de ce contrôle et des conflits d’intérêts qui infiltrent l’industrie, il n’est pas surprenant que les essais de médicaments sponsorisés par l’industrie et publiés dans les journaux médicaux favorisent toujours les sponsors – en grande partie parce que les résultats négatifs ne sont pas publiés, que les résultats positifs sont répétés sous des formes légèrement différentes, et que même les résultats négatifs parviennent à être présentés sous un angle favorable. Un exemple : Une revue de septante-quatre essais cliniques d’antidépresseurs, a montré que trente-sept des trente-huit études positives ont été publiées. Quant aux trente-six études négatives, trente-trois n’ont, soit pas été publiées, soit publiées sous une forme qui a présenté un résultat positif. »
Dr Marcia Angell, MD