GSK Chine: quatre cadres arrêtés
Par Lefigaro.fr avec AFPMis à jour le 15/07/2013 à 09:39 Publié le 15/07/2013 à 09:37
La police chinoise a arrêté quatre cadres supérieurs du groupe britannique GlaxoSmithKline (GSK) en Chine,soupçonnés de corruption, d'infractions économiques "graves" et de délits fiscaux, ont rapporté lundi des médias officiels. Les quatre cadres arrêtés avaient respectivement des responsabilités dans les ressources humaines, les affaires juridiques, le développement commercial ainsi que dans la direction des opérations du groupe en Chine, a indiqué l'agence d'Etat Chine nouvelle.
L'agence ne précise pas leur nationalité, mais les quatre noms cités sont de consonnance chinoise. Selon le quotidien "Les Nouvelles de Pékin", plus d'une vingtaine de personnes -- dont des fonctionnaires en lien avec les secteurs de la pharmacie ou des agences de voyage -- ont été interpellées dans le cadre de l'enquête, qui avait été dévoilée la semaine dernière par le ministère de la Sécurité publique.
Les autorités chinoises avaient indiqué que GSK China avait "abondamment versé des pots-de-vin au cours des dernières années à des fonctionnaires du gouvernement, à un certain nombre de groupes pharmaceutiques et à des fonds, des hôpitaux et des médecins" pour promouvoir ses produits. Ces avantages étaient accordés "par l'intermédiaire d'agences de voyages et d'autes canaux, sous la forme de corruption directe ou de parrainage", avait précisé le ministère. Le versement de pots-de-vin aux médecins et aux hôpitaux est une pratique courante en Chine pour les groupes pharmaceutiques qui souhaitent que leurs produits soient utilisés.
Au moins un des cadres de GSK a également bénéficié de prestations sexuelles, dans ce que la loi chinoise appelle "corruption à caractère sexuel", ont rapporté lundi les "Nouvelles de Pékin". Une porte-parole de GSK basée en Chine s'est refusée à tout commentaire, et un porte-parole du groupe basé à Singapour n'était pas en mesure de répondre aux demandes de l'AFP.
Une porte-parole de GSK avait déclaré jeudi que l'entreprise était prête à coopérer dans cette enquête et "prenait très au sérieux toutes les allégations de corruption". Elle avait cependant précisé dans un email à l'AFP qu'"aucune preuve de corruption de médecins ou de fonctionnaires du gouvernement" n'avait été découverte en Chine.
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2 - Pékin dénonce l’«immense» scandale GlaxoSmithKline
Publié le 11/07/2013 à 18:15 | Mise à jour le 11/07/2013 à 18:16
Le géant pharmaceutique britannique est accusé d’avoir versé des pots de vin et d’avoir gonflé ses prix. GSK prend les accusations «au sérieux» et promet de «coopérer» avec les autorités chinoises.
Hongkong
Le scandale est «immense», assurent les autorités chinoises. Jeudi, le ministère chinois de la Sécurité publique a annoncé que des dirigeants de GlaxoSmithKline (GSK) auraient avoué à la police des pratiques de corruption et de fraude fiscale de très grande ampleur en Chine. «Après de premiers interrogatoires, les suspects ont reconnu ces délits et l’enquête se poursuit», annonce le ministère sur son site Internet. Aucun détail sur ces suspects n’a été fourni si ce n’est que des «mesures coercitives» ont été prises à leur égard. Selon le communiqué, le groupe pharmaceutique britannique aurait versé régulièrement des pots-de-vin à des fonctionnaires, des associations médicales, des hôpitaux et des médecins pour gonfler ses ventes et ses prix.
Le groupe est également soupçonné de fraude fiscale par les autorités chinoises. Des preuves formelles auraient été rassemblées à travers la Chine, dans des villes comme Shanghai, Changsha et Zhengzhou. De nombreux employés seraient impliqués et les sommes d’argent visées constitueraient un montant «colossal». «Nous prenons au sérieux toutes les accusations de corruption», a fait savoir à son tour GlaxoSmithKline dans un communiqué, se disant prêt à coopérer avec les autorités chinoises.
Vente de Botox
«Nous surveillons en permanence nos activités afin de nous assurer qu’elles respectent strictement nos procédures et nous n’avons découvert à ce jour en Chine aucune preuve de corruption de médecins ou de fonctionnaires… mais si une telle preuve était fournie, nous agirions immédiatement», a-t-il affirmé, conscient des enjeux d’une telle enquête dans un marché devenu stratégique, à l’heure où les ventes ralentissent dans les pays occidentaux.
Lundi dernier, le groupe pharmaceutique s’était déjà défendu dans une autre affaire, portant plus spécifiquement sur des soupçons de pots-de- vin versés à des médecins pour favoriser la vente de Botox en Chine. Des soupçons écartés par GSK qui avait déclaré qu’une enquête interne n’avait fourni jusqu’à présent aucune preuve de corruption. Le groupe pharmaceutique a beau se défendre, il apparaît plus que jamais dans le collimateur des autorités chinoises. Il est déjà visé par une enquête sur sa politique tarifaire, comme d’autres laboratoires étrangers.
Depuis plusieurs mois, la Chine attaque de plus en plus en systématiquement les entreprises étrangères sur le front des prix et sur des pratiques commerciales, les forçant à défendre leur réputation dans un pays ou les marques internationales ont souvent un précieux avantage sur les concurrents locaux en termes de confiance du public.
Source: Le Figaro