Des chercheurs développent un virus incroyablement mortel
jeudi 12 juin 2014
Des chercheurs de l’université du Wisconsin ont développé un virus ultra contagieux en utilisant le principe de génétique inversée. Développé au sein du laboratoire du très controversé Yoshihiro Kawaoka, ce virus est composé de souches sauvages de la grippe aviaire qui ont été rendues volatiles, soit transmissibles par l’air. Ce qui le rend encore plus dangereux et contagieux. Des recherches qui subissent l’opprobre international au vu du danger qu’elles représentent pour l’humanité, mais qui ne cessent pas pour autant.
Pour ses défenseurs, les recherches de ce type permettent de mieux connaitre les virus et de mieux lutter contre ceux-ci en cas de pandémie majeure. Mais pour beaucoup, ce genre d’expérience est tout simplement de la pure folie. Dans une interview dans le Guardian, Lord May, l’ancien président de l’institut des sciences de la Royal Society, révèle que ce n’est "pas tellement la dangerosité d’un tel virus qui serait le véritable danger, mais bien les laboratoires arrogants et des chercheurs ambitieux. Qui peut jurer que ce genre de chose n’arrivera pas dans de mauvaises mains ou s’échappera par accident ? Personne".
Sources : Le Vif & The Guardian
Un virus de la grippe similaire à celui de 1918 peut réapparaître
Washington (AFP) - 11.06.2014
Les virus de la grippe aviaire en circulation dans la nature contiennent tous les ingrédients génétiques pour former un agent pathogène similaire à celui responsable de la pandémie dévastatrice de 1918, selon une recherche publiée mercredi aux Etats-Unis.
Cette équipe internationale de virologues a identifié huit gènes dans plusieurs virus de la grippe, isolés chez des canards sauvages, qui ont des similarités remarquables avec ceux qui formaient le virus de la pandémie de grippe de 1918 responsable d'au moins 40 millions de morts dans le monde.
"Il y a des réservoirs de gènes dans la nature qui ont le potentiel, en se recombinant, de provoquer des pandémies graves à l'avenir", souligne Yoshihiro Kawaoka, un virologue de l'Université du Wisconsin-Madison, principal auteur de cette étude parue dans la revue américaine Cell Host and Microbe.
Pour évaluer le risque qu'un tel virus puisse acquérir ces huit gènes, ces chercheurs ont utilisé une méthode dite de génétique inverse pour recréer un agent pathogène qui diffère de celui de 1918 de seulement 3% dans ses acides aminés à partir desquels il produit ses protéines.
Cela a produit un virus plus virulent chez des souris et des furets qu'un virus ordinaire de la grippe aviaire, mais sans être aussi pathogène que celui de 1918. De plus, il était incapable de se transmettre entre ces mammifères par voie aérienne, le principal mode de transmission de la grippe.
Ces chercheurs ont alors déterminé le nombre de changements génétiques nécessaires pour que ce virus puisse se transmettre aisément chez des furets, le modèle animal de recherche de référence pour cette infection des voies respiratoires.
Ils ont identifié sept mutations dans trois gènes du virus qui lui permettent de se transmettre aisément comme celui de la grippe de 1918.
Ce virus, formé de gènes circulant parmi les oiseaux sauvages et domestiques, montre que ces ingrédients génétiques peuvent potentiellement se combiner pour créer un agent pathogène dangereux et capable de provoquer une pandémie, souligne Yoshihiro Kawaoka.
Selon lui, savoir quels gènes rechercher dans un virus peut aider à prédire la probabilité de l'émergence d'une souche de la grippe capable de provoquer une pandémie, et permettre ainsi aux scientifiques d'élaborer des stratégies plus efficaces pour la combattre.
Ces travaux font aussi davantage la lumière sur les mécanismes responsables de l'adaptation des virus de la grippe aviaire chez les mammifères.
Les chercheurs ont en outre découvert que ce virus, proche cousin de celui de 1918, réagissait au vaccin actuel contre la grippe saisonnière qui protège notamment contre le virus H1N1 responsable de la pandémie de 2009.
Cela montre qu'il existe une protection vaccinale contre une pandémie potentielle, relèvent ces virologues.
Ils ajoutent que ce nouveau virus créé en laboratoire devrait être sensible à l'antiviral oseltamivir, actuellement efficace contre la grippe.