Edward Snowden, l'homme qui fait trembler le gouvernement américain
L'homme qui a révélé au monde le scandale des écoutes de l'agence de renseignements américaine et de la CIA est apparu au grand jour, dévoilant son nom, son parcours et ses motivations.
Celui qui fait trembler le gouvernement américain n'a rien d'un héros. Edward Snowden est juste un jeune homme de 29 ans avec un faux air d'adolescent timide. Selon The Guardian, qui révèle son identité après avoir déjà mis sur la place publique le scandale des écoutes de la NSA et de la CIA, il est calme, sensé et déterminé. «Je n'ai pas l'intention de cacher mon identité car je n'ai rien fait de mal.» Il sait sans doute aussi que, désormais aussi célèbre que Daniel Ellsberg et Bradley Manning, les deux autres grands «whistleblowers» (lanceurs d'alertes) de l'histoire américaine, il n'a aucune chance de rester dans l'ombre. «Je vais maintenant souffrir de ce que j'ai fait.»
Au quotidien britannique, il a longuement expliqué ses motivations dans un hôtel de Hongkong où il a trouvé refuge. Employé pour un prestataire de services de la NSA, Booz Allen and Dell, il a été témoin de la mise en place d'une machine d'espionnage de la planète par les agences américaines. «Mon seul objectif est de dire au public ce qui est fait en son nom et ce qui est fait contre lui.» Ces fuites, il les a longuement mûries, préparées. Il y a trois semaines, il quitte son bureau de Hawaï après avoir copié toute une série de documents, laissant derrière lui «sa vie très confortable», un salaire de 200.000 dollars par an, sa petite amie et «une famille qu'il aime». Depuis sa chambre asiatique, qu'il n'a quasiment pas quittée, il lance sa bombe. «Je suis prêt à tout sacrifier car je ne peux pas, en conscience, laisser le gouvernement américain détruire la protection de la vie privée, la liberté sur Internet et les libertés de base dans le monde avec la machine de surveillance qu'il est en train de construire.» La tête cachée sous une capuche rouge, les mains courant sur le clavier d'un ordinateur, elles aussi dissimulées sous un chiffon «pour éviter les caméras de surveillance», il contacte les journaux. Paranoïaque, Edward Snowden? Il s'en défend, assurant seulement savoir ce dont la CIA et la NSA sont capables. Il affirme qu'elles vont tenter de le détruire même s'il a agi sans la moindre contrepartie. «L'argent n'a jamais été une motivation».
«J'ai réalisé que j'appartenais à une organisation qui faisait bien plus de mal que de bien»
Il a vu la dérive presque jour après jour des services. Le gamin élevé dans une famille du Maryland ne s'y était pas préparé. Médiocre étudiant en informatique, il quitte l'école sans vraiment de diplôme. En 2003, il s'engage dans l'armée et rêve de rejoindre les forces spéciales. «Je voulais aider les gens à conquérir leur liberté». Une fracture des jambes met un terme à cette ambition. Il se retrouve agent de sécurité à la NSA, puis chargé de la surveillance des technologies de l'information à la CIA. Là, son talent pour le réseau Internet le fait remarquer et lui ouvre la voie pour une carrière météoritique. Dès 2007, il travaille sous couverture diplomatique à l'ambassade américaine de Suisse. Ce qu'il y voit ne l'enchante pas. «J'ai vraiment été déçu par ce que le gouvernement était capable de faire. J'ai réalisé que j'appartenais à une organisation qui faisait bien plus de mal que de bien.» Dès lors, il pense à révéler au monde ce qu'il sait. Mais il n'en fait rien. D'abord parce que le travail à la CIA concerne surtout des gens et non un système. Or, Edward Snowden ne veut mettre en danger personne. Des documents qu'il a fait publier plus tard, il a pris soin d'écarter toute mention personnelle. C'est même, à ses yeux, la principale différence entre lui et Bradley Manning, l'homme à l'origine de l'affaire WikiLeaks. L'autre raison de son silence d'alors est l'élection de Barack Obama. Elle lui redonne espoir. Pas pour longtemps. En 2009, en poste au Japon, il assure avoir compris que la NSA tentait «d'avoir accès à toutes les conversations, à toutes les formes de comportement de la planète». Pour celui qui a grandi dans l'idée qu'Internet était un vaste terrain de liberté, la NSA représente «une menace mortelle pour la démocratie».
Il prend la décision de ne pas laisser tomber, attendant seulement son heure. Elle est venue fin mai 2013. Depuis Hongkong, il regarde maintenant, les yeux rivés sur des sites internet ou sur la télévision, les dégâts qu'il a causés, sans joie ni haine. Comme toujours, ce maître des réseaux informatiques reste distant, presque froid, ne laissant percevoir qu'un peu d'angoisse pour ses proches, les seuls qu'il assume avoir blessés, et pour l'avenir qui s'ouvre, celui d'un homme traqué par ceux qu'il a voulu combattre.
Source : Le Figaro
Voilà un homme dont le courage est incontestablement à saluer. Si plus de gens écoutaient leur conscience, nous n’en serions évidemment pas où nous en sommes en matière de vaccins également ! En effet, si les 31% de médecins pédiatres et généralistes qui s’interrogent sur la sécurité des vaccins infantiles et les 58% qui s’interrogent sur leur utilité, écoutaient leur conscience et partageaient leurs doutes avec les parents, nous n’en serions évidemment pas à de tels taux de couverture vaccinale qui se paient hélas au prix fort, en termes de maladies chroniques et de délabrement global de la santé publique.
Nous aussi nous sommes très déçus de ce que le gouvernement a déjà été capable de faire : achat de vaccins H1N1 sur base d’un contrat qu’aucun citoyen n’aurait osé signer tant il était injurieux pour la santé publique ; publicité trompeuse en faveur des vaccins tout au long de la vie, financée avec 80 000 euros d’argent public par la Fédération Wallonie-Bruxelles et sévèrement désapprouvée par le Jury d’éthique publicitaire, etc
Quand on lit hélas les commentaires du public à cette belle leçon de courage que nous donne ce jeune Américain, on se rend compte que beaucoup de citoyens ne valent hélas pas la peine qu’on se batte pour eux, ça donne donc envie de dire à certains « ouvrez vos yeux parce que sinon, ce sera votre descendance qui en payera le prix » ! A l’époque de la Grèce antique, Solon le disait déjà, un des plus grands crimes pour un citoyen est de ne pas s’intéresser à la chose publique, au débat public. Les gens ont cru bon de laisser ces choses là aux mains de politiciens soi-disant « professionnels » et on voit ce que cela donne, gaspillage, crise, rabotage des services publics, restrictions des libertés, dégradation de la santé, totalitarisme européen et américain, etc etc.
Une petite lueur d'espoir tout de même, pour terminer? Le fait que le Figaro, média du système (un euphémisme) ait osé publier cela, chose qui en aura étonné beaucoup...