Rougeole: le retour. En Suisse, la maladie n’en finit pas de revenir. Entre novembre 2006 et juillet 2009, 4410 cas y ont été déclarés, soit plus du quart des annonces en Europe! Le pays était à peine remis, et voilà qu’une nouvelle épidémie faisait son apparition. Arrivée de France, elle a touché 180 Genevois et 125 Vaudois depuis le début de l’année, sur un total de 486 cas pour tout le pays. Si le pic est passé côté romand, les plaques rouges ont atteint les cantons alémaniques. De quoi inquiéter les médecins puisque, outre-Sarine, la population est moins vaccinée. Alors, faut-il obliger les citoyens à passer à la piqûre?
Nos autorités se sont posé cette question. En 2009, le conseiller d’Etat vaudois Pierre-Yves Maillard (PS) a commandé un avis à l’Institut de droit de la santé à Neuchâtel (IDS). «Nous nous interrogions sur la façon d’obtenir le taux de couverture vaccinale nécessaire (ndlr: plus de 95%) pour que la maladie ne circule plus», explique Eric Masserey, médecin cantonal adjoint vaudois.
Légalement possible
Conclusion de l’IDS: l’obligation est légalement possible. «Le principe de proportionnalité serait aussi respecté», précise Dominique Sprumont, directeur adjoint de l’IDS. En effet, la rougeole est une maladie facilement transmissible et très virulente. Le port du masque, par exemple, ne permet pas de l’éviter.
Mais dans la pratique, il y a un hic. Selon la loi fédérale sur les épidémies, les cantons sont compétents dans ce domaine. Et pour être réellement efficaces, ils devraient accorder leurs violons. Car le virus ne connaît pas de frontières! C’est toute la difficulté: si 93% des Vaudois ont reçu une première dose de vaccin à l’âge de 2 ans et 96% des petits Genevois, ce chiffre n’est que de 73% à Appenzell Rhodes-Intérieures. Du coup, la maladie continue de ravager les régions les mieux immunisées.
La contrainte, au final, n’a pas la cote. «C’est la solution de la dernière chance», résume Claire-Anne Siegrist, présidente de la Commission fédérale de vaccination. «Nous sommes au XXIe siècle et cette mesure hygiénique est trop intrusive», ajoute Philippe Sudre, médecin cantonal délégué à Genève. Les autorités préfèrent l’incitation et redoutent de se décrédibiliser si elles ne réussissent pas à mettre en œuvre une obligation. Ou encore de braquer la petite minorité de la population qui, pour des raisons idéologiques, refuse cette prévention.
En revanche, une autre idée poursuit son petit bonhomme de chemin. Celle de cibler certains groupes de la population, comme les professionnels de la santé ou ceux qui s’occupent d’enfants. Il serait par exemple possible de conditionner l’entrée dans une crèche à une piqûre afin de protéger les bébés trop jeunes pour être vaccinés. Les autorités, toutefois, marchent sur des œufs. Elles préfèrent rappeler que, dans les cantons les plus volontaristes, le taux de protection est optimal. Une forme d’appel du pied à ceux qui traînent encore. Et à la Confédération qui élabore un plan d’élimination de la maladie.
Source: Tribune de Genève (TDG)
La prestigieuse revue médicale New England Journal of Medicine (NEJM) vol. 316 N°13, de 1987 (p. 771-774) nous apprend que : 99% des personnes vaccinées au Texas en 1985 contre la rougeole ont contracté la rougeole alors que seul 1% des non vaccinés l’ont contractée.
http://vactruth.com/2011/05/05/vaccines-what-to-accept-as-science/
Notons aussi une épidémie de rougeole dans les hautes écoles à Hobbs (New Mexico, USA). Peu avant, 98% des étudiants avaient été vaccinés.
(Source : MMWR (Center for Disease Control), 1er février 1985)
Aussi intéressant et aussi solide : Gustafson et al. (1987) décrivent une épidémie de rougeole dans une école secondaire. 99% des élèves possédaient les preuves de leur vaccination avec le vaccin vivant. (MMWR, 2 septembre 1988)