[ 15/07/10 - 03H00 - Les Echos ]
La commission d'enquête de l'Assemblée nationale chargée du dossier de la grippe A (H1N1) vient d'achever son travail sur la gestion française de la vaccination de masse. Le rapport, plutôt critique, avance des pistes de réflexion.
Grippe A(H1N1) : le rapport de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale
Le rapporteur de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur la campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1), Jean-Pierre Door, publie son rapport aujourd'hui. A partir des faiblesses constatées à l'occasion de la pandémie, il présente une quarantaine de propositions pour améliorer leur gestion à l'avenir.
· Vaccins : lier les commandes à l'évolution de la pandémie
Dans le cadre de la préparation à la pandémie de grippe aviaire, l'Etat avait déjà conclu des contrats avec deux fabricants de vaccins, Novartis et Sanofi Pasteur. Il s'est donc trouvé lié à ces deux laboratoires lors de l'apparition du virus H1N1. Or les capacités de production contre la grippe A (H1N1) de Novartis se sont révélées limitées en mai 2009. Et l'autorisation de mise sur le marché de son vaccin a été refusée à Sanofi le 20 mars 2009. Les pouvoirs publics se sont donc retrouvés en position de faiblesse lors des négociations avec un troisième laboratoire, le plus avancé dans la production de ce vaccin, GlaxoSmithKline (GSK). Le rapport de Jean-Pierre Door préconise donc de s'enquérir auprès des industriels de leurs capacités et contraintes de production ainsi que de lier une partie des commandes de vaccins à l'évolution de l'épidémie.
· Limiter la défiance du grand public
D'après le rapport, la communication publique doit être renforcée et améliorée en cas d'alerte pandémique. Il prévoit la création d'une conférence nationale constituée de représentants des collèges scientifiques et d'états généraux sur le risque sanitaire et les moyens médicaux disponibles pour y faire face, afin de limiter la défiance du grand public envers les vaccins. Les pouvoirs publics pourraient également organiser de vastes contre-campagnes au cas où la presse donnerait la parole à « des acteurs sur les motivations desquels on s'interroge encore », « pseudo-experts en quête de gloire médiatique ». Cette communication publique serait guidée par les études engagées sur la perception du risque par la population. Le Parlement évaluerait régulièrement les politiques de gestion des risques pandémiques.
· Faire participer les médecins de famille
Le rapport fustige le non-recours aux médecins de famille, dont le lien avec les patients est « précieux ». Il propose donc d'intégrer la médecine ambulatoire à l'organisation régionale des soins en cas de campagne de vaccination pandémique. Pour que cela soit le plus efficace possible, il suggère d'entamer une concertation entre les agences régionales de santé et les représentants des professionnels de santé, et veut parvenir à ce qu'au moins les trois-quarts des professionnels de santé soient vaccinés contre la grippe saisonnière.
· Modifier le pilotage territorial
Le rapport suggère de transférer la gestion territoriale de la campagne de vaccination aux sept zones de défense et aux communes. Il considère en effet que les préfectures, les équipes départementales et les directions des affaires sanitaires et sociales, qui en étaient chargées, ont vu leurs actions « diversement couronnées de succès ». Un conseil « zonal » serait créé, qui regrouperait des délégués du Haut conseil de la santé publique, des préfets de zone, de département et de région, les chefs des circonscriptions militaires, des représentants administratifs et des professionnels de santé, et les directeurs d'agence régionale de santé.
C. M., Les Echos
source: Les Echos
L'avis d'Initiative Citoyenne: TRES inquiétant!
1/ Militarisation de la santé: on fait en effet intervenir l'armée là où il est question de santé. Cela pose évidemment fortement question: pourquoi veut-on faire intervenir l'armée?
Veut-on imposer des mesures par la force aux populations, soi disant "pour leur bien"?
2/ Risque évident de restriction des libertés démocratiques fondamentales comme la LIBERTE D'EXPRESSION....
Initiative Citoyenne avait déjà mis en garde contre les risques conséquents que cette loi d'exception faisait courir à la population. En effet, bien que la vaccination n'était pas obligatoire (cette fois-ci?), la loi en question incluait des dispositions pénales permettant de criminaliser les gens qui contesteraient cette mesure si ce type de disposition avait été mise en place or le cadre juridique rendait cela possible! L'amendement ajouté in extremis n'a été fait que parce que plusieurs membres du collectif Initiative Citoyenne venaient de déposer plainte contre l'état belge....
Ici, dans le cas de la France, on voit que le rapport parle de "contre campagnes" comme s'il s'agissait de "contre-offensives". On voit le langage guerrier et surtout, les accusations gratuites et sans le moindre fondement: "au cas où la presse donnerait la parole à « des acteurs sur les motivations desquels on s'interroge encore », « pseudo-experts en quête de gloire médiatique ».
Si le rapport s'interroge sur les motivations de "pseudo-experts en quête de gloire médiatique", il est un fait que les motivations des "experts" officiels, fortement liés à Big Pharma, elles, sont bien connues !
Ainsi, les citoyens sans liens d'intérêts et agissant par pur altruisme qui oseront et parviendront à faire entendre une voix dérangeante pour les officiels pourront constituer un prétexte aux yeux de ceux-ci pour redoubler de plus belle et de façon totalement disproportionnée leur propagande habituelle: on a là tous les éléments pour un nouveau déséquilibre démocratique et un gros risque pour les droits du patients, le consentement éclairé et la liberté thérapeutique des praticiens!