Posté par Novopress, le 20 août 2010
Le « complotiste », c’est un peu comme l’idiot de la famille, celui que l’on met au bout de la table et dont on ricane avant même qu’il ait ouvert la bouche à la simple idée des nouvelles inepties dont il va gratifier l’assemblée.
Le « complotiste » est une sorte de doux dingue, toujours susceptible de subitement virer fou furieux, dont la principale névrose maniaque est de ne pas valider automatiquement les informations du journal de 20 heures. Car le « complotiste » est grotesquement persuadé que les raisons officiellement avancées ne sont pas toujours les véritables causes des événements et que derrière les apparences mises en lumière se cachent souvent les agissements de groupes d’intérêts manipulant l’opinion dans le sens de leur bonne fortune.
Bref, c’est un mauvais citoyen doublé d’un imbécile.
Son plus grand tort est peut-être de n’avoir définitivement pas compris que les gouvernants ne peuvent que vouloir le bien de leurs peuples, que les droits de l’homme et la démocratie sont les uniques moteurs des relations internationales et que Ben Laden dirige le terrorisme mondial depuis un bunker construit sous une montagne afghane d’après les plans du dernier refuge d’Adolf Hitler.
Son scepticisme permanent agace le joyeux forçat du monde des bisounours, ses théories parfois complexes fatiguent le lecteur de 20 minutes et les menaces et dangers qu’il dévoile terrorisent l’accroc au Prozac.
Oiseau de mauvaise augure et empêcheur de festiver en rond tout ensemble, le « complotiste » n’est finalement pas très loin d’être un ennemi du genre humain.
Parfois bien sûr, l’actualité « réelle », c’est-à-dire celle de Coca-cola et de Rothschild via TF1 et Libération interposés, semble -du charnier de Timisoara aux armes de destructions massives irakiennes- lui donner raison, mais il ne s’agit alors que de péripéties «extraordinaires » – d’accidents en quelque sorte – qui ne sauraient être systématisées ni jugés révélatrices d’un mode de fonctionnement du politique.
Toutefois, quand pas moins de 5 rapports parlementaires viennent confirmer les élucubrations du «complotiste» sur les dérives maffieuses de l’industrie pharmaceutique, la collusion entre l’OMS et les intérêts financiers des labos et les coucheries permanentes entre gouvernements et détenteurs du gros pognon, on est un peu gêné pour railler trop bruyamment ses «obsessions » et ses « délires paranoïaques » en lui tapant dans le dos et lui servant du «mon pauvre vieux » en début de chaque phrase.
Fort heureusement, ce léger malaise n’est que de courte durée. Le français oublie vite. Et il aime tellement rigoler…
Xavier Eman
Source : Le Blog du Choc du Mois.
Vu sur Novopress
NB: Pour rappel, à l'automne 2009, Laurette Onkelinx reliait les interrogations légitimes d'Initiative Citoyenne à la notion de "fantasmes" parce que nous n'étions tout simplement pas satisfaits de ses réponses...cfr ICI