Le 3 mai dernier, Le Soir annonçait dès sa première page, son article dramatisant sur la nouvelle grippe H7N9:
L'article était rédigé par Frédéric Soumois, qui a déjà fait preuve d'un angélisme saisissant en matière de vaccins, et qui ne voyait par exemple pas de quoi sourciller avec le vaccin expérimental H1N1, ni même en matière de conflits d'intérêts omniprésents (puisqu'il n'a eu de cesse d'essayer de les assimiler à quelque chose d'inévitable à l'occasion d'un chat qu'il supervisait pour le Soir sur le sujet). Frédéric Soumois a du reste aussi déjà signé des articles recommandant et banalisant la vaccination des femmes enceintes. C'est encore lui qui a démoli Andrew Wakefield dans des articles le qualifiant de "docteur au banc d'infamie". Bref, n'est-ce pas là le journaliste parfait à qui s'adresser quand il s'agit de relayer docilement les "informations" qui font les affaires du système médico-pharmaceutique?
Il n'est donc pas étonnant que Mr Soumois redonne la parole à des gens mouillés jusqu'au cou, comme s'il n'avait jamais entendu parler (ou voulu entendre parler) du scandale du H1N1. C'est ainsi que cet article partial réoffre une Xième tribune à l'ESWI, un groupe financé par les pharmas, et qui avait poussé à plein la dramatisation du H1N1 ou encore au virologue controversé Albert Osterhaus, lui aussi largement impliqué dans le fiasco du H1N1 et accusé de corruption.
"La grippe au bord de la pandémie";
"Le nouveau H7N9 serait capable de muter pour devenir davantage contagieux."
S'en suivent d'autres phrases anxiogènes, accompagnées d'une carte destinée à renforcer leur effet:
"La pandémie? Elle est derrière le coin de la rue. Ce que nous ne savons pas, c'est quand elle arrivera."
"Un quart de la population mondiale vit à moins de deux heures d'un aéroport relié aux régions affectées."
Les propos doucereux de l'OMS sont bien sûr aussi repris sans l'ombre d'un esprit critique: "Nous devons nous préparer correctement. Notre responsabilité est de tout faire pour éviter que de nombreuses personnes meurent."
Osterhaus renchérit: " La vérité, c'est que nous avons eu de la chance lors de la pandémie de H1N1 de 2009 qu'elle n'ait pas tué davantage. On estime les décès à 300 000 sur le globe, soit 1% des gens qu'elle a contaminés. Imaginez si ce virus avait tué 20% des patients, comme semble le faire le H7N9 et s'il avait été transmissible d'homme à homme, combien il y aurait de victimes potentielles."
300 000 est un chiffre absolument non validé de décès attribuables à la grippe H1N1! Le nombre de décès confirmés à l'échelle du monde était plutôt aux environs des 18 000. Mais il est vrai que l'OMS, qui a essayé après coup de sauver sa réputation, a cru nécessaire de rappeler que les décès étaient sûrement beaucoup plus nombreux et qu'ils avaient été fortement sous-estimés.
Le labo d'Osterhaus a justement effectué volontairement les mutations dangereuses nécessaires à rendre le virus aviaire H5N1 transmissible d'homme à homme!
"Cinq mutations suffisent, dont 3 ont déjà été identifiées dans la nature."
Et Osterhaus de préciser de façon floue que le virus H7N9 circulant a déjà subi plusieurs de ces mutations sans en indiquer toutefois le décompte exact (par rapport à ce seuil des soi-disant 5 mutations critiques avant une transmission d'homme à homme)
L'article se termine en rappelant qu'il est impossible de bloquer ce risque de mutations permettant au virus d'évoluer en pandémie et que du coup, c'est forcément la course à la recherche d'un vaccin. La belle affaire!! S'il est impossible d'empêcher ces mutations de se réaliser, il est toutefois possible de ne pas les réaliser en laboratoire, ce qui majore en réalité le risque mais c'est sans doute ce qui fascine ceux qui ne pensent qu'à l'apât du gain et aux futures pandémies tant attendues!
Pourquoi le Soir relaie-t-il de façon aussi docile les propos alarmistes d'Osterhaus qui est pourtant quelqu'un qui voit toujours midi à sa porte en matière de pandémies? Pourquoi le Soir relaie-t-il l'ESWI et Osterhaus mais n'a pas daigné relayer à ses lecteurs notre lettre recommandée de questions sur cette nouvelle grippe H7N9 à la Ministre Onkelinx?
Pourquoi le Soir n'informe-t-il pas ses lecteurs du passé "pandémique" de Mr Osterhaus, qui est tout de même loin d'être anodin ou inintéressant puisqu'il démontre très bien l'habitude de cet expert à jouer la carte de la peur et de l'émotivité.
Nous vous invitons à lire ci-dessous ce qu'il en est de ce personnage qui garde apparemment toute l'estime du Soir, bien que sa crédibilité soit on ne peut plus sujette à caution!
Le 21 décembre 2011, on pouvait lire sur le site de l'AJP, les propos de Daniel Van Wylick, directeur éditorial du groupe Rossel (qui détient le Soir), selon qui il faudrait idéalement augmenter de 3 millions d'euros supplémentaires le montant des aides à la presse, en raison notamment de la grave crise qui frappe le secteur avec une baisse notable des recettes. "Notre part de marché ne cesse de s'effondrer, au profit de l'audiovisuel" se plaint-il. Est-ce vraiment étonnant que dans un monde où les gens sont de plus en plus surchargés de travail, ils préfèrent ne pas perdre leur temps à lire des articles aussi partiaux et désinformateurs que ceux de Frédéric Soumois, ayant désormais de plus en plus conscience que le véritable journalisme d'investigation se trouve de nos jours sur des sites internet indépendants? Au lieu de réclamer plus d'aides financières au monde politique c'est à dire aux contribuables, Daniel Van Wylick ferait sans doute bien d'en revenir aux fondamentaux en matière de rigueur, d'objectivité et de qualité du travail journalistique!
Bonne lecture Mr Van Wylick....
Extrait de l'article intitulé OMS: le "Pape" de la grippe A accusé de corruption (de William Engdahl)
La supercherie des fèces d’oiseau
Albert Osterhaus n’est pas du menu fretin. Il a joué un rôle dans toutes les grandes paniques suscitées par l’apparition de virus, depuis les mystérieux décès imputés au SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère) à Hong-Kong, là où l’actuelle Directrice générale de l’OMS Margaret Chan avait lancé sa carrière de responsable de la Santé Publique au niveau local. D’après sa biographie officielle à la Commission Européenne, en avril 2003, au paroxysme de la panique provoquée par le SRAS, Osterhaus fut engagé pour participer aux enquêtes sur les cas d’infections respiratoires qui se multipliaient alors à Hong Kong. On peut lire ces mots dans le rapport de l’Union Européenne : « il démontra à nouveau son talent à réagir rapidement à de graves situations. En trois semaines, il a prouvé que cette maladie est provoquée par un coronavirus récemment découvert qui contamine les civettes, les chauves-souris et d’autres animaux carnivores. » [7]
Par la suite, quand les cas de SRAS ne firent plus parler d’eux, Osterhaus passa à autre chose, œuvrant cette fois pour la médiatisation des dangers de ce qu’il nommait la grippe aviaire H5N1. En 1997 il avait déjà sonné l’alarme après la mort, à Hong Kong, d’un enfant de trois ans qu’Osterhaus savait avoir été en contact avec des oiseaux. Osterhaus développa son lobbying à travers les Pays-Bas et l’Europe, affirmant qu’une nouvelle mutation létale de la grippe aviaire s’était transmise aux humains et que des mesures drastiques devaient être prises. Il revendiquait être le premier scientifique au monde à avoir montré que le virus H5N1 pouvait contaminer des humains. [8]
Evoquant la dangerosité de la grippe aviaire dans une interview diffusée sur la BBC en octobre 2005, Osterhaus déclarait : « si le virus réussissait effectivement à muter de telle sorte qu’il se transmette ensuite entre humains, alors nous serions dans une situation complètement différente : nous pourrions nous trouver devant un début de pandémie. » .Il ajoutait : « il y a un vrai risque que le virus soit disséminé par les oiseaux dans toute l’Europe. C’est un risque réel que personne n’a pourtant pu évaluer jusqu’à présent, parce que nous n’avons pas mené les expérimentations. » [9] Le virus n’a jamais réussi sa mutation, mais Osterhaus était prêt à « mener des expérimentations » que l’on peut imaginer largement rétribuées.
Pour appuyer son alarmant scénario de pandémie en tentant de lui donner une légitimité scientifique, Osterhaus et ses assistants en poste à Rotterdam commencèrent à collecter et congeler des échantillons de fèces d’oiseaux. Il affirma que, selon les périodes de l’année, jusqu’à 30 % de tous les oiseaux d’Europe s’avéraient transporter le virus mortel de la grippe aviaire H5N1. Il affirma également que les éleveurs en contact avec des poules et des poulets se trouvaient alors exposés au dit virus. Osterhaus briefa les journalistes qui prirent bonne note de son message alarmiste. La classe politique fut mise en alerte. Dans la presse, il émit l’hypothèse selon laquelle le virus, qu’il étiquetait H5N1, après avoir provoqué plusieurs décès aux antipodes asiatiques, allait se propager en Europe, vraisemblablement transporté sur les plumes ou dans les entrailles d’oiseaux mortellement infectés. Il soutenait la thèse d’oiseaux migrateurs capables d’apporter le nouveau virus mortel vers l’ouest aussi loin qu’en Ukraine et sur l’île de Rügen [10]. Il lui suffit pour cela de feindre d’ignorer que les oiseaux ne migrent pas d’est en ouest mais bien du nord vers le sud.
La campagne alarmiste d’Osterhaus autour de la grippe aviaire décolla réellement en 2003, lorsqu’un vétérinaire néerlandais trouva la mort après avoir été malade. Osterhaus annonça que sa mort résultait d’une contamination par le virus H5N1. Il convainquit le Parlement néerlandais d’exiger l’abattage de millions de poulets. Pourtant, aucune autre personne ne succomba à une infection similaire à celle attribuée au H5N1. Pour Osterhaus, cela démontrait l’efficacité de la campagne d’abattage préventif. [11]
Pour Osterhaus, les déjections aviaires propageaient le virus en retombant sur les populations et les autres oiseaux au sol. Il était ferme dans sa conviction que ces déjections constituaient le vecteur de propagation de la nouvelle poussée mortelle du virus H5N1 depuis l’Asie.
Un problème se posait cependant avec le stock grandissant d’échantillons congelés des déjections aviaires que lui et ses associés avaient rassemblés et conservés dans son institut. La présence du virus H5N1 ne put être confirmée dans un seul de ces échantillons. En 2006, à l’occasion du congrès de l’OIE (Office international des épizooties, désormais appelé Organisation mondiale de la santé animale), Osterhaus et ses collègues à l’Université Érasme furent forcés d’admettre qu’en testant les 100 000 échantillons de matières fécales rassemblés avec tant de précaution, ils n’avaient découvert aucune trace du virus H5N1. [12]
En 2008, à Vérone, lors de la conférence de l’OMS intitulée « La grippe aviaire à l’interface Homme-Animal », Osterhaus prenait la parole devant ses collègues scientifiques, sans doute moins échauffés que le public non-scientifique par ses incitations à l’émotivité. Il admettait que : « dans l’état actuel des connaissances, rien ne permet[tait] de formuler une mise en garde contre le virus H5N1, ni d’affirmer qu’il puisse provoquer une pandémie. » [13] Mais, à ce moment-là, son regard se portait déjà fixement sur d’autres gâchettes à actionner pour faire converger son travail sur les vaccins avec de nouvelles possibilités de crise pandémique.
Références & suite de cet article de William Engdahl: ICI