L’État contre les médecines douces : une perte de chance pour les malades
4/03/2013
S’il est nécessaire de réguler le secteur informel des médecines douces, cela ne doit pas se faire à la mitraillette. La politique agressive de l’État, qui amalgame voies complémentaires et charlatanisme, est une « perte de chance » tant pour les malades que pour le budget de la sécurité sociale.
(Compte rendu de mon intervention du 18 février 2013 à Paris intitulée : « Les dessous de la politique antisecte française »)
En ce moment, dans le quasi-silence des « grands » médias, une commission d’enquête parlementaire auditionne des acteurs concernés par le thème « dérives sectaires et santé ». Quatrième enquête touchant la question « sectaire » (aucun autre sujet de société n’a autant mobilisé les parlementaires !) la démarche entretient la psychose répandue par la Miviludes et les associations antisectes. Avec, puisqu’on aborde le secteur de la santé, l’appui du ministère éponyme et du Conseil de l’ordre des médecins. La commission est d’ailleurs composée de nombreux médecins.
Une question politique, philosophique, scientifique, juridique, médiatique, sociale et économique
La question du traitement à réserver à ces approches différentes et complémentaires est en fait une question majeure de société. C’est une question :
- philosophique (elle touche au problème crucial mais toujours non résolu des relations entre le corps et l’esprit)
- scientifique (comment faire le tri entre les démarches valides et les autres)
- juridique et pénale (comment départager le crime et l’escroquerie de l’erreur ou de l’innovation en matière de soin)
- politique (qui est compétent pour décider en la matière ; quels mécanismes pour éviter tout conflit d’intérêt et abus de pouvoir)
- sociale (les deux tiers des Français ont recours aux médecines douces)
- médiatique : la presse relaie avec complaisance, quand elle ne l´attise pas, la propagande discriminatoire du pouvoir
- économique (trou de la sécurité sociale ; immense marché actuellement protégé par un monopole), etc.
On le voit, cette question ne peut être abordée à la légère. Or, en France, elle est laissée aux mains de non professionnels dont beaucoup défendent en sous-main des intérêts particuliers. Pour justifier leur politique arbitraire, discriminatoire et irrespectueuse des droits de ceux qu´ils accusent, ils prétendent protéger les faibles et la santé de nos concitoyens, proclamant partout que les médecines douces sont tout simplement, aujourd´hui, la porte d’entrée des « sectes » dans la société...
Prétextant une légitime nécessité de mettre de l’ordre dans ce domaine, la politique du gouvernement (qu’il soit de droite ou de gauche) a toujours été de diaboliser ces approches afin de protéger un monopole et des profits substantiels. Exploitant la peur du citoyen face aux risques (qui peuvent être réels) de manipulation, le pouvoir s´efforce d´empêcher l’émergence de ces approches plus douces, moins coûteuses financièrement, généralement plus respectueuses de l’individu dans sa sensibilité et dans sa globalité. Et offrant de multiples compléments de thérapie que la médecine conventionnelle n´offre pas.
Une vraie "perte de chance" pour des milliers de malades...
Brandissant les concepts de « sectes » et de « dérives sectaires », termes qui n’ont aucune définition juridique, le pouvoir peut de cette façon totalement arbitraire inquiéter toute voie « différente » ou, surtout, contestataire de l’ordre sanitaire établi. La population, croyant que l’État garantit l’intérêt général et agit avec éthique, applaudit, la presse étant en première ligne.
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Remarque d'Initiative Citoyenne : ce qui est dit sur la MIVILUDES française (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) est évidemment tout à fait transposable au CIAOSN belge (Centre d’Information et d’Avis sur les organisations sectaires nuisibles)