La facture de la grippe A s’alourdit
Publié le 20.12.2013, 08h06
La vaste campagne de vaccination contre la pandémie grippale, organisée par l’Etat à l’hiver 2009-2010, continue à susciter la polémique. Après la gabegie dénoncée par la Cour des comptes en son temps — 94 millions de doses de vaccin commandées pour 660 M€, alors que les Français avaient boudé l’injonction des pouvoirs publics d’aller se faire « piquer » sous des préaux ou dans des gymnases —, voici que surgit une nouvelle ardoise dans cette affaire.
Elle concerne les indemnisations que doit maintenant verser l’Etat aux victimes d’effets secondaires de ce vaccin.
Le vaccin… qui fait dormir. On savait déjà que le principal vaccin utilisé pendant la campagne, le Pandemrix du laboratoire GSK, pouvait provoquer une maladie du sommeil très invalidante, la narcolepsie-cataplexie. L’Agence nationale de sécurité du médicament avait même recensé en septembre dernier 61 cas en France, dont 56 liés au Pandemrix de GSK, et 3 au Panenza de Sanofi-Pasteur — deux n’étant pas identifiés. Ce que l’on ne savait pas, c’est que les pouvoirs publics, par le biais de l’Oniam (Office national d’indemnisation des accidents médicaux), avaient décidé d’indemniser six personnes ayant contracté la maladie à la suite de la vaccination. Deux avaient déjà fait l’objet d’une première proposition en 2012, mais l’affaire n’avait pas été conclue, car le montant proposé ne satisfaisait pas les demandeurs. En plus, quinze autres dossiers seront étudiés prochainement. Les montants en cause, surtout, sont importants (voir ci-dessous l’interview d’Eric Rance), jusqu’à atteindre 300000 €. Les victimes étant le plus souvent des jeunes, elles ont droit à des indemnités élevées, car calculées en fonction de leur espérance de vie. Sachant que, en tout, 21 dossiers seront traités, l’enveloppe devrait être comprise entre 1 et 2M€! Lancée en grande pompe par la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, pour s’achever en fiasco, cette campagne n’en finit plus de causer des soucis à l’Etat.
Le laboratoire GSK cherche à comprendre. Sollicité pour donner son point de vue sur cette affaire, le laboratoire GSK — à qui l’Etat avait commandé la dose record de 50 millions de doses! — cherche à comprendre ce qui a pu se passer. « GSK reste engagé dans la poursuite de recherches additionnelles sur le rôle potentiel de Pandemrix dans le développement de la narcolepsie et soutient des travaux en cours menés par d’autres équipes et organisations. La narcolepsie est une pathologie complexe liée à des facteurs environnementaux et génétiques, dont la séquence n’est pas complètement connue à ce jour. », explique un porte-parole du laboratoire. Nouvelle plutôt rassurante néanmoins : il semble improbable que de nouveaux cas surviennent car la plupart des symptômes se développent dans les mois suivants la vaccination.
Source : Le Parisien
Cette campagne vaccinale qui s’est achevée en fiasco n’en finit plus de causer des soucis à l’Etat ?? Et pourtant, si le public savait à quel point ils sont prêts à tout recommencer.. sur les bonnes injonctions de sainte OMS, l’intouchable OMS qui vient récemment d'assouplir une nouvelle fois ses critères de pandémie et devant laquelle chacun est censé se prosterner !