Le journaliste David Prochasson a publié le 23 septembre dernier un article sur le site Rue 89, intitulé "Les révélations qui ébranlent la Haute Autorité de Santé."
On y apprend, en gros, que cette instance, créée en 2004 et dont la mission était pourtant "de veiller au renforcement de la qualité des soins, au bénéfice des patients" avec comme soi-disant principes fondateurs « l'indépendance, la rigueur scientifique et la transversalité », entretient des rapports incestueux avec l'industrie pharmaceutique.
C'est une thèse de médecine générale qui le signale, celle-ci ayant pour titre:
« Les Recommandations pour la pratique clinique élaborées par les autorités sanitaires françaises sont-elles sous influence industrielle ? A propos de trois classes thérapeutiques. »
La thèse de Louis-Adrien Delarue a ainsi mis en évidence que plusieurs recommandations de cette instance étaient erronnées, avec une balance bénéfices/risques pourtant clairement défavorable.
Cette thèse met notamment en lumière les stratégies mafieuses de l'industrie pharmaceutique pour influencer au maximum les experts de cette instance, du moins ceux détectés comme "leaders d'opinion" potentiels dans le but d'exercer en quelque sorte un "effet domino" sur tous les autres acteurs susceptibles d'être influencés par ces "experts d'en haut": professeurs, médecins de terrain, journalistes,...
Cette thèse a le mérite d'exister. Toutefois, ses révélations ne sont pas de nature à nous surprendre compte tenu de ce qu'on peut observer chez nous, en Belgique.
En effet, chez nous aussi, nous avons des instances qui se prétendent indépendantes et qui prétendent "veiller à la qualité des soins" comme le Centre fédéral d'Expertise des Soins de Santé (KCE) dont nous avons déjà expliqué en détails et preuves à l'appui en quoi son indépendance de façade ne devait dupper personne.
Voir aussi cet article « Médecins-laboratoires : la thèse de la collusion »