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21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 01:17

On l'a vu dans un récent article de David Leloup, le Collège du Conseil Supérieur de la Santé (CSS) a refusé de fournir les déclarations d'intérêts des experts en se réfugiant de façon pitoyable derrière le "droit à la vie privée" ....

 

Mais comme l'a écrit David Leloup, il apparaît après analyse que plusieurs des experts ayant contribué aux avis avaient pourtant des liens d'intérêts au sens de ceux censés être un critère d'exclusion desdits experts pour le CSS.

 

«Un simple “lien d’intérêt” suffit comme critère d’exclusion au vote final des avis et recommandations officiels», résume Michele Rignanese, porte-parole du CSS.

Ah bon? Mais si ces règles existent sur le papier et que, visiblement, elles ne sont pas respectées et que divers experts dont les noms ont déjà été cités précédemment sont malgré tout inclus dans les discussions et autorisés à donner leur avis, n'est-ce pas là une preuve assez évidente qu'il y a eu corruption?

 

Mais ce qui est encore nettement plus grave à la lueur de ce scandale c'est que celui-ci ne constitue qu'une insoutenable répétition de ce qui avait DEJA été dénoncé de par le passé et que PERSONNE n'a eu la volonté de changer. Souvenez-vous:

 

Dans un article documenté du 14 novembre 2008 dans le Vif ("Les vaccins, utiles ou dangereux?"), on peut lire ceci au sujet de ce même Conseil Supérieur de la Santé:

 

"Il ressort des documents que nous avons pu consulter que quatre des cinq membres du groupe de travail qui a préparé l'avis du CSS sur le Gardasil et le Cervarix (les fameux vaccins "contre le cancer du col de l'utérus") sont ou ont été consultants ou chercheurs rémunérés par Glaxo Smith Kline ou Sanofi Pasteur MSD. Pourtant, ils ont tous les cinq signé la déclaration  de conflits d'intérêts exigée par le Conseil supérieur de la santé, une déclaration par laquelle ils affirment pouvoir agir en toute indépendance dans ce dossier.

 

"Ces gens ont été choisis pour leur expertise dans ce domaine, tout en sachant que cela pouvait donner lieu à des conflits d'intérêts", réagit Katty Cauwerts, secrétaire scientifique du CSS. Jusqu'à un certain point, c'est inévitable, il faut aller chercher les données là où elles se trouvent." Mais si le fait de conseiller l'industrie pharmaceutique contre paiement et le fait de participer aux travaux du CSS ne sont pas considérés comme constitutifs d'un conflit d'intérêts, qu'est-ce qui peut l'être?" "Le groupe de travail permanent "Vaccination" du CSS a évalué le rapport des cinq experts d'un point de vue critique et l'a remanié. Nous ne voyons aucune raison de supposer que la conclusion du rapport n'aurait pas été élaborée en toute honnêteté et objectivité." A l'étranger, on semble montrer une confiance moins aveugle  dans l'intégrité des conseillers publics."

 

D'un côté, en apparence, il y aurait "des règles très strictes" mais d'un autre, on le voit bien avec ces aveux de cette dame du CSS fin 2008, ILS SAVENT QU'IL Y AURA CONFLITS D'INTERÊTS et donc ILS L'ACCEPTENT. Ca s'appelle tromper sciemment le public même si, pour éviter que ce scandale d'une telle tromperie éclate, on évoque "le droit à la vie privée"...

 

Ce vendredi 19 novembre encore dans le cadre de l'émission "C'est dans l'Air", diffusée sur France 5, on pouvait entendre le sénateur français, François Autain, médecin de formation, expliquer clairement que ce pseudo argument selon lequel "seuls les experts travaillant avec les industriels seraient les meilleurs et les plus compétents" ne tient ABSOLUMENT PAS et reflète seulement un manque profond de volonté de changer les choses.

 

C'est toujours la règle de l'omerta qui règne: personne en somme ne voit où est le problème! Pas même la Ministre de la Santé puisque Laurette Onkelinx répondait déjà à la journaliste de l'époque, malgré ces évidences au sujet des experts du CSS qu'elle ne voyait "aucune raison de douter de l'intégrité des experts". Ben voyons!

 

Dans ce même article du Vif, on pouvait notamment lire la Ministre Arena (PS, même parti que Mme Onkelinx) dire " A chacun son métier: ce n'est pas à nous, politiques, de juger de l'utilité d'un vaccin. Il existe des outils scientifiques, comme le CSS, dont le rôle est de conseiller les politiques. Si les organismes ad hoc jugent que le vaccin est utile, et qu'il faut le rembourser, à nous, politiques, de faire connaître cette nouvelle possibilité au public."

 

Si ce n'est pas aux politiques de juger de l'utilité d'un vaccin, pourquoi Mme Onkelinx s'est-elle tellement mise en avant pour affirmer qu'avec les adjuvants, ils avaient une si grande expérience, qu'il n'y avait "aucun problème avec le squalène" etc etc??

Ca pose question. D'un côté on sort de son rôle pour faire plaisir aux firmes et de l'autre, quand le scandale se dévoile, on essaie vite de tirer son épingle du jeu?

 

Et puis, si les ministres disent devoir se baser sur les avis du CSS, n'est-ce pas cependant pleinement de leur compétence et même de leur devoir de vérifier que les institutions dont ils ont la tutelle respectent les lois et leurs propres règles?????

 

Là encore, on voit bien deux choses:

 

1°) Il y a clairement un double langage, une hypocrisie crasse:

 

Sur les plateaux télé, les ministres essaient de faire bonne figure et donner l'illusion qu'il n'y a rien à cacher. C'est ainsi que Roselyne Bachelot affirmait de façon très enjouée à Yves Calvi dans l'émission Mots Croisés du 23 novembre 2009 qu'"évidemment NON" aucun des experts qui l'ont conseillée n'avaient de conflits d'intérêts mais en mars 2010, quand elle s'est retrouvée devant le sénateur Autain sur le même sujet, elle semblait beaucoup moins fière....

 

2°) Il y a moyen d'agir autrement, avec bon sens & humanité, TOUT est une question de volonté!

 

L'exemple de la Ministre polonaise de la santé, Ewa Kopacz le prouve. Durant la "crise" du H1N1, celle-ci a démontré qu'on pouvait refuser d'acheter des vaccins pour de bonnes raisons (illégalité du contrat) n'en déplaise à l'OMS et à tous ses bailleurs de fonds. Ce type de saine attitude est donc faisable, c'est possible. Et les ministres français et belges de la Santé, ennuyés par cette comparaison polonaise gênante n'ont d'ailleurs rien trouvé de mieux à dire que ce choix n'était en fait guidé que par un manque de moyens financiers de l'état Polonais. En réalité, cette condescendance scandaleuse ne traduit-elle pas un manque criant d'éthique et de sens des responsabilités publiques que tout mandataire devrait logiquement avoir?

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