Sur le site de Paul Jorion, on peut lire ce commentaire d'un médecin:
"La guerre des data a commencé en effet. En tant que médecins, nous sommes sollicités de tous côtés, en particulier par l’industrie pharmaceutique, pour fournir/vendre des données personnelles de santé (anonymisées bien sûr) et la plupart d’entre nous résiste à cette commercialisation.
Des dérives existent cependant: Cegedim, société française, pompe chaque soir les données enregistrées dans les dossiers médicaux et les revend aux laboratoires, aux assureurs et autres.
[ Précision d'Initiative Citoyenne: sur son site, Cegedim indique que leur système permet d'évaluer un marché, d'évaluer aussi le comportement des prescripteurs afin d'aider notamment à la mise en oeuvre et au suivi de la stratégie marketing...]
[…] Le CISP-Club dont je fais partie a élaboré une charte qui réaffirme certains principes éthiques fondamentaux:
Extrait: Le patient
• Est propriétaire des données médicales; le dépositaire en est le professionnel de la santé. Dès lors, le patient peut à tout moment les consulter et les faire modifier. Il peut également les faire supprimer.
• A droit à la confidentialité.
• Peut exiger que certaines IPS (informations personnelles de santé) ne soient ni enregistrées ni divulguées (le dossier médical ne doit pas être exhaustif).
• Donne son consentement à l’existence des IPS et à leurs utilisations.
• Est le partenaire des soins.
• A droit à ne pas avoir connaissance de tous les éléments de son dossier, par respect de la protection due aux personnes vulnérables, et de façon plus générale au nom de la reconnaissance de la fragilité de l’humain. "
Tout professionnel de santé doit être garant de la confidentialité et tout patient doit pouvoir l’interpeller sur la destination des informations qu’il lui confie.
En mai 2012, sur 20 millions d’assurés sociaux, il semble que seuls 120 000 dossiers médicaux personnels ont été activés, pouvait-on lire sur le site Voixdespatients.fr.
Prétendre qu'il faut absolument tout informatiser est absurde, mais c'est là encore un prétexte de plus (le "progrès") pour resserrer le contrôle dans tous les domaines de nos vies.
Un bon praticien qui a des dossiers bien tenus peut très bien s'en tirer avec SON système à lui d'encodage : fichiers papiers ou informatiques.
Et puis qui contrôlera ces données? Qui les utilisera? Certainement pas les associations citoyennes qui seraient pourtant les mieux à même de dresser un état des lieux plus objectif de la dégradation sans précédent de la santé des gens qui se déglinguent de plus en plus, anonymement... Laissons donc ça aux "experts" officiels payés pour cela et en qui il faut bien sûr avoir toute la confiance du monde. Nul doute qu'ils seront rassurants!
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