LE FICHAGE DES PATIENTS (et autres déviants...) EN PSYCHIATRIE - Dr Olivier LABOURET
Quand le contrôle perd le contrôle
« On ne peut aborder la problématique du fichage en psychiatrie, sans la replacer dans la logique à l’œuvre dans l’ensemble de la société française - sinon mondiale aujourd’hui, où de nouvelles technologies de contrôle social se développent, au risque, paradoxalement, d’échapper à tout contrôle citoyen. Le fait est que le fichage aujourd’hui se généralise et s’accélère dans tous les domaines. Comment, et pourquoi ?
On peut distinguer quatre grands domaines, dont la psychiatrie est à l’intersection : fichage policier, des pauvres, des autres populations à problèmes, des malades.
On va voir que l’évolution du fichage présente trois caractéristiques :
- il devient prédictif,
- il s’opère sous le couvert de la lutte contre la fraude, il tend à l’interconnexion.
- Il obéit à une finalité, une intentionnalité.
Théorie paranoïaque du complot ? Non : la paranoïa est du côté des ficheurs, pas des fichés ou des lanceurs d’alerte ! Le fichage est l’instrument d’une politique bien déterminée, le symptôme de la fuite en avant d’un système économique qui cherche, par ce moyen technique parmi d’autres, à se perpétuer coûte que coûte. Nous essaierons de comprendre de quelle politique, de quel système il s’agit... »
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Il n’est guère difficile d’imaginer que certains rêvent déjà d’un grand fichage vaccinal national et mondial, au nom de la sacro-sainte « couverture vaccinale ». D’ailleurs, certains ne s’en sont pas cachés comme Bill Gates par exemple qui a dit souhaiter un fichier informatique afin de s’assurer que tous les nouveaux-nés, à l'échelle du monde, auront bénéficié des vaccins. En Flandre, ce genre de fichiers existe déjà et le (triste) fichier Vaccinnet est d’ailleurs déjà lorgné par les officiels en Belgique francophone.
Le fichage renvoie à l’inévitable notion de délation. Et cela renvoie à une autre époque. Ce qui est arrivé au Dr Martine Gardénal est d’ailleurs assez révélateur de ce que ça peut donner en termes de violation des droits du patient : on a sanctionné ce médecin en lui reprochant de ne « pas avoir fait preuve d’assez d’autorité » envers plusieurs de ses patients jugés « déviants » par le système car ne souhaitant pas subir les traitements anti-cancéreux classique. Nous voilà donc au cœur du problème : celui des critères mêmes de « la déviance », décidés en réalité par le système lui-même afin de s’auto-entretenir dans ses monopoles, certes rentables pour une minorité, de maladies et de consommations.