Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 22:29
Article crée le 01.07.2010 à 17h57
 
 

 B;-DebreEn juin 2009, l’annonce terrifiante de l’apparition de la grippe H1N1 submergeait le monde. Un an plus tard, un bilan s’impose. En effet, des zones d’ombre – c’est le moins qu’on puisse dire –  sont apparues. Et des révélations sont venues jeter le doute sur la gestion de la crise. Tout d’abord sur le rôle de certains laboratoires pharmaceutiques.

Les faits : le 5 juin 2009, à l’OMS, des experts (presque tous liés à de grandes firmes pharmaceutiques) décident de changer la définition du mot “pandémie”. Auparavant, ce mot recouvrait deux réalités : le danger intrinsèque du virus et sa capacité à se propager dans le monde. En vertu de cette évolution sémantique, la dangerosité a disparu de la définition pour ne laisser subsister que la mondialisation possible de l’épidémie. Un changement majeur passé inaperçu aux yeux du grand public… mais pas perdu pour tout le monde !

Coïncidence ? Le 11 juin, l’OMS décide d’assimiler la grippe H1N1 à une pan­démie… déclenchant immédiatement et automatiquement des contrats avec les laboratoires pharmaceutiques pour qu’ils cherchent, trouvent et commercialisent le vaccin ! Voici donc les États quasiment obligés de passer rapidement ces contrats sans que le danger de cette grippe soit avéré.

Deuxième coïncidence : les experts affirment à l’époque que, pour se protéger de la grippe pandémique, il faut se faire vacciner deux fois. Curieuse innovation : jamais, dans l’histoire des grippes, il n’a fallu se faire vacciner deux fois. Peut-être avait-on évoqué cette possibilité lors de l’apparition du virus H5N1, qui n’était que peu ou pas transmissible à l’homme, mais personne n’avait pu prouver, à l’époque, l’utilité de cette double vaccination.

Troisième anomalie : où a-t-on vu qu’il faille vacciner toute une population pour endiguer une épidémie ? Experts ou non en épidémiologie, tous les scientifiques savent – et l’ont démontré – qu’il suffit de vacciner 30 à 35 % des individus pour endiguer une pandémie.

En France, le calcul aurait été vite fait : 60 millions de Français, 18 millions de personnes à vacciner, sans compter bien entendu ceux et celles qui, entre-temps, auraient été infectés.

Mais les laboratoires ayant la “main” sur cette grippe commencent alors un chantage : “Vous voulez des vaccins ? il faut les commander immédiatement et en grande quantité, sinon vous ne serez pas servis !” Pas question pour la France de ne commander que 18 ou 19 mil­lions de doses, il en faut 94 millions payées cash et 30 mil­lions commandées en option.

Voici donc la ministre à la tête de 94 millions de doses payées : et c’est le summum de ce ratage complet, et de la communication et de la vac­cination, qui commence alors que les épidémiologistes tombent tous d’accord pour annoncer la bénignité de cette grippe. Mais la mécanique infernale étant lancée, quelle autre solution que de justifier la panique en en parlant tous les jours ?

Et voici le ratage dans le ratage : en admettant même la nécessité d’une vaccination de masse, il fallait associer à la campagne les médecins libéraux et les hôpitaux. Au lieu de cela, le ministère a créé de véritables struc­tures soviétiques… pour vacciner peu de monde. On connaît la suite : le ridicule, une perte de plusieurs centaines de millions d’euros.

D’ailleurs, combien cette pandémie a-t-elle coûté à la France ? Au début on parlait de 2 milliards d’euros, puis de 1,5 milliard, voici maintenant qu’elle n’a coûté que 650 millions, voire même 500 millions, autant dire rien, n’est-ce pas ? En réalité, ces chiffres sont faux, arrangés, car on oublie 1,7 milliard de masques que les entreprises ont été obligées d’acheter, les gels désinfectants vendus à la pelle, le Tamiflu acheté en masse bien que son utilité ne soit pas démontrée… Bref, un gâchis invraisemblable !

Quand on sait que le déficit de tous les hôpitaux est de 500 millions d’euros, que le budget du CNRS est du même ordre, que le manque de personnel hospitalier est criant !

Rappelons simplement que cette grippe a fait entre 260 et 270 morts, dont 40 n’avaient aucune pathologie associée. C’est sans doute trop, mais comparé aux 3 000 à 6 000 morts d’une grippe saisonnière… Il est vrai que pendant ce temps-là les laboratoires ont fait des profits extraordinaires et qu’ils ont dû grassement payer les experts pour leurs conseils judicieux.

Mais je m’égare… J’oubliais qu’en France, la vérité n’est pas toujours bonne à dire !

Bernard Debré est ancien ministre et député (UMP) de Paris

 

 

Source: site du Pr Bernard Debré

 
Partager cet article
Repost0

commentaires

D
<br /> As-t-on le nom de ces "experts"?<br /> <br /> <br />
Répondre
I
<br /> <br /> Bonsoir,<br /> <br /> <br /> Concernant les "experts" de l'OMS, plusieurs noms ont été divulgués par la presse comme les Pr Osterhaus, Arnold Monto etc (et à chaque fois, on retrouve bien entendu les conflits d'intérêts<br /> qui expliquent à merveille leurs décisions!) mais pour les autres, ceux du comité secret de l'OMS, à notre connaissance, ça n'a tjrs pas été révélé. L'OMS a prétendu qu'elle voulait éviter à ces<br /> "experts" des "pressions" ou des "influences" (rires;-) et que donc elle ne révélerait pas les noms avant la levée de l'alerte pandémique -or on est encore, eh oui, sous le niveau d'alerte 6<br /> comme reconfirmé encore début juin 2010!-<br /> <br /> <br /> Sinon, au niveau national, que ce soit en France ou en Belgique ou ailleurs, on retrouve un problème récurrent de conflits d'intérêts. La presse française a déjà évoqué le cas du Pr Bruno Lina,<br /> qui est qui plus est financé à hauteur d'au moins 200 000 euros pour faire muter les virus H1N1 et H5N1 dans un labo P4 de Lyon (!!). Ou le cas de l'autre professeur français François Bricaire<br /> (de la Pitié Salpétrière) dont les études ont été financées par Roche, le producteur du très célèbre Tamiflu...<br /> <br /> <br /> Il faut savoir qu'en Belgique, un journaliste indépendant a demandé A PLUSIEURS REPRISES au ministère de la santé publique de communiquer la liste exhaustive de tous les experts qui ont, au<br /> niveau national, recommandé à la ministre d'acheter plus spécifiquement le vaccin adjuvanté de GSK. Ce journaliste n'a pas reçu de réponse, aucune liste ne lui a été communiquée et quant à la<br /> question des conflits d'intérêts, il semble qu'aucune déclaration n'ait même été demandée aux dits "experts"!! Nous espérons que la presse contribuera à faire plus de lumière dans les semaines et<br /> mois qui viennent.<br /> <br /> <br /> Bonne nuit<br /> <br /> <br /> <br />

                    

Recherche

Contact

 

initiative.citoyenne[at]live.be

Courriers Aux Autorités & Autres Documents Importants

Ce site refuse de cautionner le label HONcode.

Ce site refuse de cautionner le label HONcode    

Ce site soutient Nurpa pour la liberté d'internet

Boutton de soutien à la NURPA