Publié par Stephen Kaufman (Rédacteur), le 13 décembre 2010
Washington - La Convention sur l'interdiction des armes biologiques ou à toxines (CABT), entrée en vigueur en 1975, visait initialement à interdire la mise au point, la fabrication et le stockage des armes bactériologiques (dites aussi biologiques) ou à toxines par les États signataires. Mais pour contrer les menaces du XXIe siècle, ceux-ci ont entrepris de s'en servir comme d'un mécanisme pour prévenir le bioterrorisme et pour accroître le partage des renseignements et les communications qui peuvent être utiles pour combattre toute épidémie, quelle soit délibérément propagée ou non.
Les débats entre les parties membres de la CABT, lors de leur conférence annuelle tenue du 6 au 10 décembre à Genève, ont reflété la prise de conscience que la prévention et les interventions relatives à une maladie disséminée délibérément par une arme bactériologique, ou accidentellement en raison d'une manipulation malencontreuse de matériel biologique, ou encore par des facteurs naturels, par exemple dans le cas du choléra ou de la grippe aviaire, reposaient sur les mêmes dispositifs et sur la coordination entre les gouvernements, les responsables de la santé publique et les scientifiques.
Mme Laura Kennedy est représentante permanente des États-Unis à la Conférence sur le désarmement et représentante spéciale pour les questions relatives à la Convention sur les armes biologiques ou à toxines. Elle a dirigé la délégation américaine à la récente conférence où elle a déclaré qu'une collaboration renforcée entre les gouvernements, le personnel de la santé et d'autres experts serait bénéfique à tous, notamment aux pays qui ne possèdent pas les capacités de fabriquer des armes bactériologiques ou qui ne pensent pas en devenir la cible. Une épidémie peut éclater dans n'importe quel pays, c'est pourquoi l'objectif de la CABT est de tendre la main à toutes les nations du monde, a-t-elle souligné.
Dans un entretien accordé le 10 décembre de Genève à America.gov, Mme Kennedy a dit que le gouvernement Obama «se félicitait de la coopération croissante entre les milieux de la santé et de la sécurité», qui œuvrent de concert pour améliorer les capacités locales, nationales et internationales à faire face aux flambées de maladies.
Les États-Unis souhaitent voir une meilleure focalisation sur le bioterrorisme tout en maintenant l'accent traditionnel de la convention sur les entités étatiques, a ajouté Mme Kennedy. Le président Obama reconnaît le fait «qu'une épidémie bactériologique peut être aussi dévastatrice qu'un incident nucléaire, qu'elle soit le résultat d'un acte perpétré par un État ou par un groupe terroriste ».
« Quand vous renforcez les capacités, vous en faites un outil de dissuasion puissant », a dit Mme Kennedy.
Mais en ce XXIe siècle, l'utilisation délibérée d'une arme biologique n'est pas l'unique préoccupation, a-t-elle noté. «Il existe toute une gamme de flambées de maladies qui peuvent être provoquées délibérément ou accidentellement ou même par des facteurs naturels. En consolidant les mécanismes visant à relever ces défis, nous pourrons en faire bénéficier l'ensemble des populations.»
Haïti lutte actuellement contre une épidémie de choléra. Le virus de la grippe H5N1, connue aussi sous le nom de grippe aviaire, continue de faire des victimes de par le monde. Mme Kennedy a déclaré que les signataires de la CABT voudraient que l'accord sur le contrôle des armements et la non-prolifération serve à réunir les membres des milieux scientifiques et de la santé, ceux de l'application de la loi et les gouvernements afin d'aider les différents pays à mettre au point un dispositif intégré pour la prévention et le traitement des maladies épidémiques.
« Il s'agit de coordonner l'assistance internationale et de fournir le savoir-faire pour mener les enquêtes qui permettent de déterminer la nature de la flambée. C'est donc toute une gamme d'outils à notre disposition », a expliqué Mme Kennedy.
En plus d'avoir mis en exergue les points communs entre une épidémie délibérée ou naturelle, les participants à la conférence de Genève se sont aussi penchés sur le Règlement sanitaire international (RSI) établi en 2005 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) , qui exige des pays membres de coopérer à la prévention et au traitement des maladies.
L'OMS et la CABT siègent toutes deux à Genève et bien que leurs mandats soient différents, leurs rôles sont complémentaires, a souligné Mme Kennedy. La CABT a aussi établi un réseau de points de contact nationaux en cas de flambée de maladie. La représentante du gouvernement des États-Unis a ajouté qu'il était toujours nécessaire d'aider les pays à mieux intervenir face aux épidémies en les aidant à renforcer leurs capacités, leurs lois afférentes et leurs pratiques.
« Il s'agit d'éliminer les fossés dans les capacités. Il s'agit d'établir des relations, de partager l'information et de mettre en place des réseaux », aux niveaux local, national et international, a-t-elle précisé. « On y parviendra grâce à la diplomatie multilatérale, en offrant une assistance technique aux pays et en tenant des ateliers avec le concours des États partenaires. »
Mme Kennedy a dit que les réunions du 6 au 10 décembre « nous ont placés sur une très bonne trajectoire » pour la Septième conférence d'examen de la CABT, qui doit se tenir du 5 au 22 décembre 2011 à Genève. La CABT prévoit aussi d'organiser en avril de l'an prochain une conférence préparatoire, de même qu'une série d'ateliers régionaux, notamment au Kenya, au Nigéria et en Jordanie, ainsi que des rencontres supplémentaires et des colloques d'experts de par le monde.
Le gouvernement Obama se félicite du niveau d'intérêt à l'échelle internationale et espère voir bientôt « tous les États du monde devenir membres actifs de la convention».
«C'est certainement notre objectif principal et je pense que nous faisons des progrès en ce sens », a déclaré Mme Kennedy. « C'est un régime sur le contrôle des armes (...) et son application apporte des bienfaits importants à tous les pays du monde.»
Source : http://www.america.gov/fr/
L'avis d'Initiative Citoyenne:
Tout cela est inquiétant à plus d'un titre sur le plan sanitaire comme sur le plan démocratique et il est essentiel de bien comprendre POURQUOI.
- L'alliage des scientifiques et des militaires fait rarement bon ménage.
Il existe une antinomie certaine entre le propre du comportement "scientifique" qui doit, normalement, être libre et indépendant de chercher et celui du militaire dont la vocation est d'obéir à son corps professionnel d'appartenance.
- Le bioterrorisme est ici, très clairement, pris comme un prétexte pour le recours à des mesures liberticides, planifiées de longue date. C'est exactement comme l'attentat interne du 11 septembre qui a servi de prétexte bien commode à l'adoption du très liberticide "Patriot Act". Ici, en mélangeant "bioterrorisme" et épidémies naturelles, on escompte créer une confusion et donc une banalisation et une acceptation par le public que l'armée finisse par se mêler d'affaires médicales. C'est une voie extrêmement glissante et contestable.
- On parle de "lois afférentes", de "ceux qui font appliquer les lois", du Règlement Sanitaire International (RSI) de l'OMS. Ca sonne très fort "loi d'exception" et autres plans liberticides dont on a déjà pu voir avec quelle facilité et quelle inertie parlementaire ils étaient adoptés.
- On parle du lien entre cette CABT et l'OMS or, on sait ce qu'il en est de l'OMS...
Si ces instances sont complémentaires, et puisque l'OMS sert de façon évidente ceux qui la paient (les industriels), on voit donc fort mal comment la CABT pourrait être au service des citoyens!
- On parle ouvertement d'un plan expansionniste dont le but, par principe, est de faire rentrer tous les pays "dans un même moule" idéologique avec des réponses stéréotypées qui auront toutes les chances de faire les choux gras des industriels.
C'est assez net. Notamment quand il est question de l'aide aux pays les plus faibles: on a bien vu ce qu'il en était avec l'aide (en vaccins H1N1 inutiles) aux pays africains!
- On reparle, à plusieurs reprises, de la si attendue, grippe aviaire (l'inoubliable!) et comme par hasard, quelques mois après ce communiqué, Medicago annonce déjà la mise au point et les essais cliniques de son mirifique vaccin anti-H5N1 qui devrait déjà être prêt pour le second trimestre 2011...
- On parle de dates et de délais intéressants puisqu'il est question de 2011, 2012.
On parle d'une "conférence préparatoire" et de "colloques d'experts de par le monde"...
Ah bon: que va-t-on vraiment nous préparer? Comment et sur quelle base les experts qui vont parcourir ainsi le monde vont-ils s'y prendre pour préparer une opinion publique de plus en plus vigilante?
N'oublions du reste pas que l'OMS & l'UNICEF ont co-rédigé leur fameux PROJET DE STRATEGIE MONDIALE DE VACCINATION en 2005 et que les objectifs tyranniques et anti-démocratiques qui ont été fixés, portent sur la période 2006-2015.
Leur premier objectif pour 2015 est un objectif purement idéologique (et non scientifique) puisque celui-ci est "Le but est qu'en 2015, la vaccination soit considérée comme très importante".
Une autres stratégie proposée (ou imposée aux pays?) est que les NON-vaccinés aient au moins 4 contacts par an avec les services de vaccination.
Rien que cette seule phrase devrait, à elle seule, suffire à faire comprendre au grand public que l'OMS se fiche complètement du consentement éclairé et de la volonté réelle des gens. L'OMS méprise leurs choix, tout simplement car elle n'a pas pour but la santé publique mais la santé des industriels, ces derniers ayant un intérêt net à ce que les "choix" du public soient seulement conditionnés dans la direction qui leur est la plus favorable.
Avec une telle phrase, on comprend que ce que veut et espère l'OMS c'est juste "avoir les gens à l'usure" pour qu'ils finissent par céder à tout prix aux vaccins sacrés.
Dans ce contexte, plus aucune réflexion n'est possible, c'est simplement un conditionnement et des techniques de type marketing, exactement comme les gens qui font du racolage téléphonique, jour après jour pour essayer d'embobiner tel ou tel.
Dès lors, comme on l'a vu, la CABT, dont l'action est complémentaire à celle de l'OMS, ne pourra que tendre vers les vues autoritaristes et anti-démocratiques de l'OMS et non vers le bien commun et le respect de la pluralité de la demande des citoyens en terme d'offre de soins.