L'hebdomadaire Le Vif l'Express vient de sortir un dossier sur l'influence des lobbys sur les élus. C'est presque "amusant" vu le barrage que ce média (détenu par Roularta Medica) avait manifesté pour qu'Initiative Citoyenne n'ait surtout pas droit à faire valoir un autre son de cloche, suite à leur article mensonger du 23 décembre dernier sur les vaccins, ne laissant la parole qu'à des experts liés à ces mêmes lobbies pharmas sans jamais avoir mentionné ces liens aux lecteurs....
Que trouve-t-on dans ce dossier des journalistes Thierry Denoël & Laurence Van ruymbeke?
Des phrases "savoureuses" de responsables politiques, somme toute très partiaux et donc in fine méprisants pour l'ensemble de leur électorat:
"Il existe tout de même de bons lobbyistes qui s'inscrivent dans une logique de partenariat" nuance un ancien chef de cabinet libéral.
"Le secteur pharmaceutique est un partenaire comme un autre. [...] On ne peut élever de muraille de Chine entre les mondes public et privé. Il y a des domaines très pointus dont les spécialistes ont toujours un lien de près ou de loin avec l'industrie. Il est naïf de penser qu'on va pouvoir tout cadenacer. [...] Nous recevons tout le monde. Cela fait partie de notre obligation d'information." assure Laurence Bovy, la chef de cabinet de Laurette Onkelinx, la Ministre fédérale belge de la Santé qui vient de conclure un "pacte de stabilité" particulièrement avantageux pour Big Pharma.
Des constats absolument pas novateurs, tels que nous avons déjà pu les faire il y a des années:
"Face aux lobbys, il n'y a plus vraiment de contrepoids ou d'alternative. Les pouvoirs publics réfléchissent à très court terme. Désormais, ce sont surtout les lobbys qui sont pourvoyeurs de réflexion, un rôle que l'Etat et les services d'étude des partis devraient reprendre d'urgence." commente Olivier Marquet, le patron de la banque Triodos. (ce qui prouve bien que nous ne sommes pas un lobby comme l'affirment souvent les vaccinofanatiques avec un brin de mauvaise foi...)
"Dans le secteur pharmaceutique aussi, les firmes privées sont présentes dans toutes les instances de décision (lire ci-dessous), de l'Agence du médicament, financée par les firmes, à la Commission de remboursement des médicaments au sein de l'Inami." Thierry Denoël & Laurence Van Ruymbeke.
"Le mélange des genres à pris une ampleur exponentielle avec la mondialisation et l'explosion du secteur privé" explique Alexandre Piraux qui considère ces conflits d'intérêts comme "une véritable bombe à retardement pour nos démocraties."
"On continue à tabler sur une autorégulation, un contrôle entre pairs, chacun ayant sa propre morale et affirmant pouvoir fermer les portes quand il le faut. Ce n'est bien sûr pas suffisant." Alexandre Piraux.
"Lorsque le vaccin contre le papillomavirus, provoquant le cancer du col de l'utérus, a été proposé à toutes les jeunes filles belges, le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) avait rendu un avis positif pour les vaccins commercialisés par GSK et Sanofi Pasteur MSD. Quatre des cinq experts du groupe de travail ad hoc du CSS avaient été consultants ou chercheurs rémunérés par une des deux firmes. (Le Vif/Express du 14 novembre 2008). La Ministre l'a reconnu, mais il n'y avait pas d'autres experts compétents en la matière...Il faut dire que le monde académique est largement financé par les firmes privées: recherche, chaires universitaires, essais cliniques, etc."
"Aujourd'hui, de plus en plus de voix s'élèvent dans la société civile pour réclamer davantage de transparence et de règles claires."
Le discours péremptoire des pharmas:
"Partager l'expertise avec le politique est, pour nous, un devoir." Léo Neels, directeur général de pharma.be.
"La tendance actuelle est de chercher le moindre conflit d'intérêts et d'exclure du débat tous les experts concernés. Nous sommes dans la démocratie de l'exclusion. Cela hypothèque le débat contradictoire. Imaginez un instant que le secteur pharma ne partage plus son expertise avec les pouvoirs publics!" se plaint aussi Léo Neels.
Etant donné que les pharmas sont partout, la sécurité sanitaire du public n’est plus assurée. Mais le pire n’est pas là, le pire, c’est que les politiques déclarent hypocritement « recevoir tout le monde » alors qu’ils ferment à priori les portes à toute possibilité d’analyse objective et de débat contradictoire. Voilà en quoi consiste ce cadre « stable et sécurisant » pour Big Pharma… éviter la moindre contradiction qui serait susceptible de les contrarier !
Le public n’a donc, lui, pas la chance d’être considéré comme « un partenaire comme un autre » mais tout au plus comme un « partenaire de seconde zone » si pas même comme « un ennemi » à manager…un ennemi "virulent et bien organisé" (aveu tout de même d'une certaine expertise indépendante en la matière?)