PARIS, 26 fév 2013 (AFP) - Une nouvelle étude a établi un lien entre le vaccin Pandemrix, largement utilisé contre la grippe pandémique A(H1N1) en 2009-2010, et une augmentation des cas de narcolepsie chez les enfants et les adolescents en Grande-Bretagne.
Publiés mercredi dans la revue British Medical Journal (BMJ), les résultats de l'étude confortent ceux d'autres travaux déjà publiés en Finlande, en Suède et en France.
Réalisée sur 245 enfants âgés de 4 à 18 ans traités dans des centres du sommeil et des centres neurologiques en Grande-Bretagne, l'étude a permis d'associer le vaccin à une multiplication par 14 des cas de narcolepsie par rapport aux personnes n'ayant pas reçu le vaccin. Le risque aurait même été multiplié par 16 en cas de vaccination par le Pandemrix (GlaxoSmithKline) dans les six mois précédents.
Mais les auteurs de l'article relèvent que le risque pourrait avoir été surévalué, en raison des délais très variables observés dans l'apparition des symptômes et dans le diagnostic de la narcolepsie après la vaccination.
La narcolepsie est un trouble du sommeil caractérisé par une somnolence excessive au cours de la journée, avec des accès de sommeil incontrôlables.
Elle peut s'accompagner de pertes soudaines du tonus musculaire (cataplexie).
Elle est observée en moyenne chez 25 à 50 personnes pour 100.000 personnes dans le monde et chez 20 personnes pour 100.000 en France
Lors de la campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1) 4,1 millions de personnes ont été vaccinées en France par Pandemrix, contre 1,6 million qui ont reçu le vaccin Panenza (Sanofi), réservé aux nourrissons, aux femmes enceintes et aux personnes immunodéprimées.
Le vaccin Pandemrix, qui n'est plus commercialisé en France depuis la fin de la pandémie, contenait un adjuvant baptisé AS03, destiné à renforcer la réponse immunitaire contre le virus H1N1.
Les résultats de la nouvelle étude pourraient bien remettre en cause l'utilisation de cet adjuvant dans d'autres vaccins anti-grippaux, tels que les types H5 et H9, selon les auteurs de l'article.
"La surveillance doit être poursuivie" a indiqué pour sa part l'un des co-auteurs, John McCauley, de l'Institut national britannique pour la recherche médicale à l'AFP.
Un cinquième de la population mondiale avait été touchée par le virus H1N1 lors de la pandémie de 2009, selon des estimations publiées le mois dernier.
Mais la pandémie s'était révélée beaucoup moins grave que prévu, avec 18.500 décès notifiés au total à l'Organisation mondiale de la santé (OMS)
AFP 261747 FEV 13
Du côté des officiels (Van Ranst, GSK, etc), bien sûr, on minimise et on tente surtout de rejeter la responsabilité de cet effet secondaire sur les gens plutôt que sur le vaccin... Visiblement, on est pressé de mettre ça sous le tapis, en rappelant que cela appartient au passé, sauf bien sûr pour les malheureuses victimes qui le payeront toute leur vie!!
Un vaccin à la base de la narcolepsie : « Pas de panique » selon GSK
Une nouvelle étude a établi un lien entre le vaccin Pandemrix, commercialisé par GlaxoSmithKline, contre la grippe pandémique A(H1N1) et une augmentation des cas de narcolepsie chez les enfants et les adolescents en Grande-Bretagne.
Ces résultats confortent ceux d’autres travaux déjà publiés en Finlande, en Suède et en France. Pour GSK, «il n’y a pas de raison de paniquer», a indiqué mercredi la porte-parole de la société pharmaceutique, Elisabeth Van Damme.
«Le vaccin Pandemrix avait été conçu pour la campagne de vaccination contre le virus A(H1N1)» fin 2009, selon la porte-parole de GSK. «A l’heure actuelle, il n’est plus commercialisé», poursuit-elle.
Selon le professeur et virologue Marc Van Ranst, «il n’y a pas eu de vaccination systématique en Belgique et très peu d’enfants ont reçu ce vaccin. Les risques de développer une narcolepsie sont davantage liés à des facteurs génétiques», a-t-il assuré.
Le Pandemrix avait été autorisé dans l’Union européenne en septembre 2009. Lors d’une réévaluation en 2011, l’Agence européenne du médicament (EMA) avait conclu que la balance bénéfice/risque du Pandemrix restait positive, mais qu’en raison des cas de narcolepsie survenus chez des personnes jeunes dans plusieurs Etats de l’UE, le Pandemrix ne pouvait être utilisé chez les personnes de moins de 20 ans que si le vaccin antigrippal classique n’était pas disponible, et uniquement si la vaccination contre le virus A(H1N1) était jugée nécessaire.
L’EMA considère néanmoins qu’il faut recueillir davantage de données sur l’utilisation du Pandemrix et des vaccins associés dans différents pays, afin d’approfondir l’évaluation de cette problématique.
Aucune mesure ne doit être prise vis-à-vis des personnes qui ont déjà été vaccinées à l’aide du Pandemrix, d’après l’EMA. L’Agence conseille toutefois une consultation médicale aux patients (vaccinés ou pas) qui présentent une somnolence diurne excessive et inexpliquée.
Le vaccin avait été largement utilisé durant la pandémie A(H1N1) en 2009, avec au moins 30,8 millions de personnes vaccinées dans l’UE
Sources : Belga et Vers l’Avenir (27 février 2013)
En conclusion, ce qu’on peut surtout dire, c’est que la narcolepsie est véritablement l’arbre qui cache la forêt. Sur le plan médiatique, ce seul effet secondaire occupe en fait tout le terrain, exactement comme les médias ont quasi exclusivement parlé de la sclérose en plaques en lien avec le vaccin anti-hépatite B et de l’autisme en lien avec le vaccin ROR. L’admission en demi-teinte que le vaccin H1N1 est bien responsable de narcolepsies est l’exception qui confirme la règle, celle du déni habituel des effets secondaires de vaccins en général.
Pour les gens en place, industriels et monde politique, il est de loin préférable que les médias continuent ainsi d’enfoncer des portes ouvertes avec ce seul effet secondaire, plutôt que de les voir s’aventurer sur le terrain bien trop dangereux de tous les autres effets aussi longs, variés et dont la diversité possible ainsi que la fréquence réelle sont encore bien trop peu connues.