Cette étude doit avoir un goût amer pour les Drs Swennen, Van Laethem ou encore pour le Vif. Car pour rappel, l'article du Vif du 23 décembre dernier, assez scandaleusement "blanchi" d'ailleurs par le Conseil de Déontologie journalistique (et dans lequel les Drs Swennen et Van Laethem s'en donnaient à coeur joie), assimilait le syndrome de Guillain-Barré post- vaccination H1N1 à "une légende" !!!
Comme pour la sclérose en plaques après vaccination hépatite qui n'est pas une nouveauté et qui apparaît déjà dans les notices de vaccins hépatite B depuis 1995, le syndrome de Guillain-Barré, qui est une pathologie neurologique grave, apparaît en fait et ce depuis bien longtemps dans les notices d'une majorité de vaccins, preuve que les vaccinations peuvent toutes potentiellement induire des troubles neurologiques et auto-immuns.
Cette étude canadienne n'est donc pas une surprise. Souvenons-nous d'ailleurs à ce propos que les neurologues britanniques avaient reçu un courrier avant le début des campagnes de vaccination H1N1 pour les mettre en garde contre ce risque connu et prévisible de Guillain-Barré, preuve que les autorités officielles sont parfaitement au courant, bien qu'elles tentent publiquement de minimiser, comme le faisait par exemple cette porte-parole de l'Agence fédérale belge du Médicament dans un reportage télé consacré à une victime belge du vaccin H1N1 Pandemrix, qui avait développé une polyneuropathie après cette vaccination (la polyneuropathie faisant, tout comme le syndrome de Guillain-Barré, partie des maladies dites "démyélinisantes" c'est à dire associées à une destruction auto-immune de la myéline qui est en fait la gaine des nerfs).
Cette étude-ci, dont les résultats sont relayés par l'Agence Reuters, n'apporte donc rien de neuf en somme. Elle évoque un sur-risque léger mais ce dernier adjectif est bien sûr sujet à caution et à discussions dès lors que ce calcul du risque dépend toujours du surplus de cas par rapport à ce que les experts qualifient de "nombre de cas attendus". Or ce "nombre de cas attendus" (en l'absence de vaccination H1N1) ne correspond toutefois pas à un nombre de cas normalement attendus en l'absence de toute autre vaccination. Il y a donc un biais majeur qui tend à sous-estimer très fortement les chiffres réels de risques de telles paralysies, qu'on aime en général davantage imputer aux infections grippales ou autres plutôt qu'aux sacrosaintes vaccinations.
L'étude canadienne évoque en fait 83 cas de Guillain-Barré au Québec dans les six mois qui ont suivi le début de la campagne vaccinale H1N1. Sur ces 83 cas, 25 seraient survenus chez des individus vaccinés, en-déans les 8 semaines qui ont suivi la vaccination.
Pour les auteurs qui ont publié jeudi dans JAMA, le risque de Guillain-Barré post-vaccinal serait seulement de "2 par millions de vaccinations" et seulement après l'âge de 50 ans.
Aux USA également, d'autres études avaient déjà mis ce risque en évidence et ce, notamment après la grande campagne vaccinale inutile de 1976 contre l'épidémie fantome de H1N1 qui avait justement dû être arrêtée suite à ce risque neurologique grave.
Il est cependant très révélateur que les officiels des Centre de Contrôle américains des Maladies (CDC), comme le Dr Claudia Vellozzi, prétendument chargée de la sécurité des vaccins au sein d'une telle institution, se soient empressés de minimiser et de relativiser les résultats de ce genre d'études en affirmant par exemple de façon machinale "Le risque est vraiment très faible" ou encore "La maladie grippale elle-même est bien plus sévère, entraînant un grand nombre d'hospitalisations. Je pense qu'il y a un consensus sur le fait que les bénéfices l'emportent certainement sur les risques."
En fait, ce discours de déni et de minimisation systématiques est propre à tous les vaccins. Il ne doit toutefois pas faire oublier d'une part que des gens jeunes ont déjà été affectés par des Guillain-Barré post-vaccinaux comme après Gardasil par exemple et d'autre part, que les effets secondaires des vaccins, aussi variés et graves qu'ils puissent être, sont et restent depuis toujours, considérablement sous-notifiés et sous-estimés. Par conséquent, toutes les affirmations gratuites selon lesquelles il y aurait un prétendu "consensus" sur le fait que les bénéfices l'emportent de toute façon sur les risques, doivent être considérées avec le recul et la lucidité nécessaires. Le consensus n'est que factice, car il émane en fait toujours des industriels et ne fait donc que leur revenir grâce à une boucle sans fin de conflits d'intérêts et autres experts à la solde.
Références de cette étude:
De Wals P. et al., Risk of Guillain-Barré syndrome following H1N1 influenza vaccination in Québec, JAMA 2012 Jul 11; 308(2): 175-81.