OGM: Séralini reçoit le soutien de chercheurs internationaux
11 octobre 2012. Nouvel Obs.
Des scientifiques dénoncent, dans une lettre ouverte, les obstacles dressés par les industriels et les Etats contre la recherche indépendante.
Des scientifiques dénoncent, dans une lettre ouverte, les obstacles dressés par les industriels et les Etats contre la recherche indépendante.
Le site d’information "Independent Science News" a décidé de prendre part au débat sur les OGM. Le 2 octobre, il a publié une "lettre ouverte" de soutien au chercheur français Gilles-Eric Séralini, auteur d’une étude sur la toxicité du maïs OGM NK 603 sur les rats, qui a déclenché une vive polémique dans la communauté scientifique et les médias.
Le texte, intitulé "Séralini et la science", rédigé par sept chercheurs internationaux, signé par une vingtaine d’autres et traduit en français, profite de l’affaire Séralini pour pointer les nombreux obstacles auxquels se heurtent les scientifiques qui souhaitent mener des études indépendantes, dès lors que d'importants intérêts économiques entrent en jeu. "L'étude de Séralini et l'attention médiatique qui en résulte font ressortir des difficultés fondamentales qui se posent à la science dans un monde de plus en plus dominé par l'influence des grandes sociétés".
Parmi les "difficultés fondamentales" pointées :
- Les "attaques de longue date contre les études faisant état de risques". Selon les auteurs, "Séralini et ses collègues ne sont que les derniers d'une série de chercheurs dont les travaux déclenchèrent des campagnes de harcèlement bien orchestrées". Parmi les victimes : Ignacio Chapela, le biochimiste Arpad Pusztai ou encore le professeur d'embryologie moléculaire Andres Carrasco.
- Le "rôle des médias scientifiques". Le texte souligne que dans leur couverture de l'étude de Séralini, "les segments incontestablement les plus prestigieux des médias scientifiques – "Science", le "New York Times", "New Scientist" et le "Washington Post" – omirent tous de faire contrepoids aux critiques".
- La "responsabilité réglementaire". Selon les auteurs, la plupart des organismes de contrôle (Efsa, FDA…) "ont avalisé des protocoles prévoyant peu ou pas de moyens de détecter les effets négatifs des OGM". Ce qui n'a pas empêché l'Efsa de juger l'étude de Gilles-Eric Séralini comme "de qualité scientifique insuffisante pour être considérée comme valable pour l'évaluation des risques". Cherchez l'erreur.
- La complicité de l’Etat qui "utilise la science seulement quand cela l'arrange".
Ces critiques ont déjà été entendues dans le débat sur l'étude de Gilles-Eric Séralini. Mais elles proviennent cette fois de chercheurs qui se sont parfois heurtés aux mêmes obstacles, et qui en tirent l'implacable leçon suivante : "Si, au départ, l'évaluation scientifique d'un produit est un processus d'approbation biaisé en faveur du requérant, appuyé par l'élimination systématique du travail de scientifiques indépendants œuvrant dans l'intérêt public, cela exclut toute possibilité de tenir un débat honnête, raisonné ou scientifique."
C’est triste à dire mais… après avoir lu cela, il faut vraiment être gogo pour penser que ces effets pervers épargneraient comme par magie le domaine des vaccins! Le tabou des effets secondaires et des risques est dénoncé depuis le début sur ce site. La partialité des médias au sujet des vaccins est également déplorée de longue date. Les conflits d’intérêts des agences officielles et leur non fiabilité aussi, de même que la collusion entre autorités dites « publiques » et industriels qui suinte littéralement de partout.