Dans son n°2197 du 8 novembre dernier, le Journal du Médecin relayait sans le moindre esprit critique, les propos des Prs Lina et du président de l'ESWI, le Pr Osterhaus, des gens qui se sont totalement discrédités avec le H1N1 et qui ne sont pas sans lien avec l'industrie.
Mais il est vrai que les conflits d'intérêts n'ont jamais gêné le Journal du Médecin qui regorge de publicités financées par diverses industries, y compris les grands producteurs de vaccins.
Ainsi, outre les prédictions suspectes de ces experts juges et parties, le Journal du Médecin offre aussi à ses lecteurs des sommets d'incohérences.
Un petit exemple:
"Il apparaît de plus en plus clairement, selon les spécialistes, que le choix du vaccin doit être guidé selon le type de patients auquel on s'adresse. Outre les vaccins classiques adjuvantés ou non, il est apparu également d'autres modes d'administration en intradermique, par voie nasale ou sublinguale. Celles-ci semblent être particulièrement intéressantes si une vaccination universelle à partir de 6 mois devait être envisagée chez nous, comme c'est le cas aux USA. Si l'idée d'une vaccination systématique des enfants à partir de 6 mois apparaissait avant la pandémie comme difficilement envisageable, aujourd'hui, elle est perçue par beaucoup comme souhaitable. On sait depuis longtemps que les enfants ne sont pas moins à risque de complications que les adultes."
Un peu plus loin:
"Bien entendu, il est toujours utile de se demander si l'efficacité d'un vaccin se reflète effectivement en termes d'efficience dans la vie réelle. Et il faut bien dire si l'on regarde les résultats obtenus à partir d'études épidémiologiques sur la baisse possible d'un excès de mortalité dans la population âgée fragile, la question mérite d'être posée. M. Lemaître du Fogarty International Center du NIH (Washington DC, USA) montre qu'entre 1978 et 2008, la vaccination n'a pas pu permettre de réduire cet excès de mortalité, même constat pour Edward Belongia du Marshfield Clinic Research Foundation (Marshfield, Wisconsin, USA). Est-ce pour autant qu'elle est inefficace? "Non!" répondent les spécialistes. Prendre le taux de mortalité comme référence de l'efficience d'un vaccin est incontestablement s'exposer à des biais et à l'apparition de facteurs confondants. Si l'on vaccine uniquement les sujets les plus fragiles, ceux-ci sont aussi plus à risque de décéder de toute autre cause, vaccinés ou pas. Si l'on ne s'occupe que de sujets sains, d'autres biais sont aussi introduits. L'autre raison est que si la vaccination elle-même n'est pas en cause, il faut alors se demander si le vaccin utilisé dans cette population immunosénescente est efficace ou même si les programmes de vaccination tels que conçus actuellement répondent bien aux besoins réels. Précisons que sur la période de l'étude, la couverture vaccinale est passée de 14% en 1979 à 65% en 2008."
Epoustouflant ce qu’on peut lire dans le Jdm : un monde de « logique » !
- Revenir avec leur volonté de vaccination universelle contre la grippe alors que la désaffection pour la vaccination va croissante. (= une preuve du mépris envers LE CHOIX du public due à une confiance excessive que les subterfuges d’un mode d’administration sans injection, contribuant à « banaliser » une telle vaccination annuelle chez les enfants, aboutiront !)
- Jouer sur les mots entre « efficience » et « efficacité » de façon assez pitoyable, il faut le dire et refuser de baser l’efficience sur le taux de mortalité alors que les officiels ont déjà prétendu, sans aucune, que cette vaccination diminuait la mortalité des seniors !
- Un deux poids, deus mesures qui n’a plus rien de scientifique car si la vaccination antigrippale ne fait pas baisser la mortalité, il se pourrait en réalité qu’elle l’augmente, en particulier chez les sujets les plus fragiles comme semble l’indiquer ce témoignage d’une infirmière, directrice de maison de retraite à Bruxelles :
«Les médecins devaient souvent décider, à leur place, de les faire vacciner contre la grippe. Or, il s’avère qu’à plusieurs reprises, après des vaccinations pratiquées systématiquement, l’état de ces personnes fragiles s’est considérablement détérioré. Nous avons eu des décès. En toute conscience, avec les infirmières, nous avons préféré arrêter de pratiquer les injections nous-mêmes. »
Exactement comme ce qui s’est passé avec le H1N1 (!) : quand les décès survenaient chez des sujets âgés, ils étaient dus au virus H1N1 mais quand ils survenaient suite aux vaccins, c’était « parce que ces gens étaient déjà fragiles ». La belle affaire…
Mais chûût, dans ces conditions, sans doute est-ce commercialement plus correct de ne donc SURTOUT pas prendre comme critère d’efficience la baisse effective de la mortalité !!
De même, l’ « immunosénescence » des sujets âgés a bon dos puisqu’on utilise déjà d’une part un vaccin adjuvanté avec squalène (le FLUAD de Chiron), justement dans le prétendu but de « booster davantage leur immunité » et d’autre part, qu’on consacre déjà en partie une Chaire de Médecine générale de l’UCL (en partenariat avec GSK) à étudier « la fragilité de la personne âgée et ses réticences à se faire vacciner ». Que d’efforts donc pour des résultats aussi médiocres !!
- Face à l’échec patent de ce genre de vaccinations, la seule « échappatoire » commerciale est de prétendre qu’il faut encore étendre les « groupes cibles » à perte de vue. C’est A CHAQUE FOIS le même scénario : coqueluche, rougeole (recommandations maintenant étendues aux jeunes adultes), hépatite B (l’échec TOTAL de la vaccination des groupes à risques ayant servi de prétexte grossier à une vaccination universelle des enfants et des adolescents sans plus de succès comme le montrent par exemple les chiffres français), HPV (« cancer du col ») où l’échec et la désaffection croissante des jeunes filles conduit à l’élaboration de nouvelles stratégies commerciales en incluant les jeunes hommes dans la population cible etc