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15 décembre 2012 6 15 /12 /décembre /2012 21:30

Un article indispensable, de Sylvie Simon

 

Le 3 décembre 2012, Le Figaro (Édition sur le net) nous signalait

 

« L’inquiétante montée du charlatanisme médical »

 

Le Sénat a nommé le 3 octobre une commission d’enquête sur l’influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé. Son rapport est attendu en avril.

 

Etant donné la faillite évidente de notre médecine actuelle pour laquelle il n’y a que des maladies et non des malades, et les scandales qu’elle génère au fil des ans, il est normal que 40 % des Français se tournent vers les pratiques dites « non conventionnelles », dont l’efficacité « n’est pas avérée » par la science, mais qui guérissent néanmoins.

 

Cela n’empêche pas le Dr Patrick Romestaing, président de la section santé publique et démographie du Conseil national de l'Ordre des médecins, de déclarer que « Ces méthodes alimentent la suspicion ambiante vis-à-vis de la médecine traditionnelle, des vaccins et des médicaments ».

 

Et alors ! Si les malades avaient eu plus de suspicion vis-à-vis de la médecine qu’il appelle « traditionnelle » et qui ne l’est surtout pas, des médicaments et des vaccins il n’y aurait pas eu les milliers de victimes de la Thalidomide, du Tamoxifène, du Distilbène, et plus récemment du Vioxx, du Médiator, sans compter ceux qui n’ont pas tué assez de monde pour être retirés mais sont considérés comme très dangereux, tels le Celebrex®, le Roaccutane® ou la Ritaline® et bien d’autres molécules chimiques dont les victimes ne seront jamais ou presque dédommagées. Il n’y aurait pas eu, non plus, les très nombreux décès de nouveau-nés et d’enfants encore jeunes et les dizaines de milliers de handicapés dus aux accidents vaccinaux « très rares » dit-on, mais qui se  chiffrent par milliers à travers le monde.

 

 « Certaines thérapies “alternatives” ouvrent la porte à des praticiens peu scrupuleux, voire à des dérives sectaires » a renchéri comme à son habitude la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). 

 

Nous savons à présent que des praticiens peu scrupuleux se trouvent partout et souvent chez des gens diplômés, respectés et même honorés. Servier n’a-t-il pas eu la légion d’honneur peu de temps avant la découverte de ses mensonges ? Et en décembre 1989, sur l’ordre écrit du président de la République, le Dr Garretta (l’un des responsables du sang contaminé) fut nommé chevalier de la Légion d’honneur à titre exceptionnel. Ils ne sont pas les seuls.

 

Quelque 400 pratiques alternatives à visée thérapeutique, pour la plupart totalement inconnues du grand public, ont été recensées par la Miviludes qui précise que dans ce maquis de méthodes non validées, certaines ont toutefois réussi à se faire un nom et « gagnent du terrain ».

 

« Le principe est de faire miroiter une guérison ou un mieux-être au malade, en le noyant sous un verbiage pseudo-scientifique et en donnant des explications simplistes à une maladie dont l’origine est forcément complexe », décrypte Samir Khalfaoui, conseiller santé à la Miviludes, qui ajoute : « Ces pratiques ne sont pas un problème lorsqu’elles ne remettent pas en cause le discours médical. Mais dans les faits, il n’est pas rare que le praticien franchisse la ligne rouge, en invalidant la vaccination ou les médicaments par exemple. »

 

Tous les médecins qui ont prescrit des médicaments dangereux à leurs patients, ont-ils officiellement franchi la ligne rouge ? Et les chercheurs, biologistes, virologues et certains médecins qui « invalident » la vaccination ou de très nombreux médicaments sont-ils des criminels ou bien des lanceurs d’alerte qui tentent d’avertir la population de la vérité sur le dogme vaccinal qui chancelle, bien heureusement ?

 

C’est dans cet espace que se glissent « de dangereux charlatans qui incitent les malades à abandonner leur traitement, occasionnant des pertes de chance de guérison, sur la foi de théories absurdes », avertit le président de la Miviludes Serge Blisko qui ignore totalement les théories qu’il qualifie d’absurdes. Bien à propos, il est soutenu par le Pr Simon Schraub, de la Ligue contre le cancer, qui ne va évidemment pas cracher dans sa soupe : « Ces cas sont aujourd’hui assez rares, mais ils concernent des patients très vulnérables, souffrant de maladies graves ». C’est sans doute parce qu’ils sont  vulnérables que ces malades sont harcelés par la Ligue contre le cancer qui les menace de mort imminente s’ils ne passent pas sous leurs fourches caudines. « Certaines médecines alternatives peuvent apporter un réconfort au patient, résume la Ligue. Mais il est absolument indispensable de poursuivre son traitement et de prendre conseil auprès de son médecin avant d’y recourir. » Que sait en vérité le médecin qui envoie son malade dans un centre anticancéreux sans vraiment connaître les « protocoles » appliqués de la même manière chez tous les malades, vieux ou jeunes, gros ou maigres, grands ou petits, avides de vivre ou résignés à mourir ? RIEN à vrai dire !

 

Alors que ces médecines complémentaires font de plus en plus leur apparition à l’hôpital et que la demande des patients est forte, la Miviludes demande leur évaluation par les autorités sanitaires car la médecine doit être avant tout « basée sur des preuves », même si ces « preuves » risquent d’être infirmées un jour. Et tout cela mène aux nombreux scandales qui jalonnent la médecine et la discrédite depuis quelques années.

 

Le 10 octobre s'est tenue la réunion constitutive de la commission d'enquête sur l'influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé, présidée par Alain Milon (UMP - Vaucluse) ; c’est le sénateur Jacques Mézard (RDSE - Cantal) qui en est le rapporteur. Les premières auditions de la commission d'enquête auront lieu le mercredi 24 octobre. 

 

La composition de cette commission d'enquête comprend des sénateurs de tous bords, mais surtout des spécialistes autoproclamés des sectes. Ainsi, Serge Blisko, nouveau président de la Miviludes, Georges Fenech, ancien président de la Miviludes que l’on espérait disparu à jamais de cet organisme plus sectaire que les véritables sectes, Guy Rouquet, psychothérapeute et partenaire privilégié de la Miviludes depuis cinq ans, qui lutte contre ce qu’il appelle les « dérapeutes » et estime que « Lourdes n’échappe pas au phénomène, au contraire » !

 

On trouve également d’autres psychiatres ou psychologues qui semblent totalement ignorants des problèmes de santé publique mais obnubilés par les sectes, dignes héritiers des enseignements du sieur Fenech.

 

« La manipulation mentale peut se poursuivre par une rupture avec l'environnement d'origine. Peu à peu, la secte occupe davantage de votre temps. En dehors des séances de groupe, vous avez des rendez-vous réguliers et obligatoires avec un autre "adepte". Intellectuellement, vous adoptez la pensée du groupe, ses lectures et tous ses choix culturels. Avec vos amis, vous parlez beaucoup de votre activité, d'ailleurs ils feraient bien d'essayer. Les sectes comportent des systèmes de parrainages, des soirées où vous devez amener un proche. » A déclaré un membre du groupe d’étude.

 

C’est ce qui se passe dans des cercles d’amis qui vous influencent forcément, comme le font nos hommes politiques, les journalistes, les professeurs, votre entourage et même votre famille. Font-ils partie de sectes pour autant ?

 

Quant à Jean-Luc Harousseau, nouveau patron de la Haute Autorité de santé, cet ancien président UMP du Conseil régional des Pays de la Loire a touché 205 482 euros en 2008, 2009 et 2010 de la part de laboratoires et il lui a fallu un bon mois, pour tenir la promesse faite à la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale de récapituler l'ensemble des liens d'intérêts qu'il a entretenus avec l'industrie pharmaceutique au cours des trois années écoulées. En effet, alors que sa « déclaration publique d'intérêts », datée du 31 janvier 2011 et accessible sur le site Internet de la HAS était vierge, celle du 21 février, consultable en ligne elle aussi dès le lendemain, révélait que les sommes qui lui ont été versées par 28 laboratoires différents l’étaient au titre de sa participation à des « conseils scientifiques, réunions nationales et internationales de formation continue ». (Extrait de l'Express du 4 mars 2011).

 

Le 7 Décembre 2012, sur les conseils de l’avocate Hélène Lipietz, sénatrice écologiste et membre de la commission des lois, qui prévenait : « si vous désirez être auditionné par la commission, il vous suffit de lui écrire directement au Sénat », Jean-Pierre Auffret, Ingénieur des Arts et Métiers envoyait à Alain Milon, président de la commission, une lettre qui résumait parfaitement la situation :

 

« Monsieur le Président,

« Docteur,

 

« Vous présidez la commission d’enquête sur l’influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé. Le fait est qu’il faut s’inquiéter du développement de pratiques parfois dangereuses, mais il ne faudrait pas étouffer Raison et Liberté, fût-ce au nom de la Santé.

 

« Certains voudraient ainsi interdire toute contestation des vaccinations et entretiennent un amalgame particulièrement contestable entre sectes ou “illuminés” et des attitudes rationnelles et responsables, du simple fait qu’elles s’opposent à l’opinion commune, pour ne pas dire à une puissante propagande. En effet, à travers notamment son guide “La protection des enfants mineurs contre les dérives sectaires” et son site, la Miviludes fait du refus de vaccinations obligatoires un indice de dérive sectaire. Or cet “indice” est particulièrement contestable. Sa pertinence est déjà diminuée par le fait que des sectes puissantes et inquiétantes comme la Scientologie ou les Témoins de Jéhovah ne manifestent aucune opposition aux vaccinations, voire les encouragent.

 

« Les vaccinations sont des traitements médicaux scientifiquement controversés, leur efficacité ou leur innocuité ne pouvant être absolues ni établies avec certitude. Dès lors, l’obligation ou la généralisation de ces traitements, a fortiori sur le seul critère d’âge, est choquante du point de vue d’une médecine libérale dont le principe est de poser l’indication d’un traitement en fonction des besoins et des risques de l’individu, globalement bien portant, à qui on l’applique.

 

« Surtout, l’obligation contrevient au principe du consentement éclairé de l’intéressé, principe consacré par l’article L.1111-4 de notre Code de la Santé publique (loi Kouchner) sans parler de l’article 16-3 du Code Civil. Les obligations françaises font d’ailleurs figure d’exceptions au sein de l’Union européenne et nous serions particulièrement mal venus d’imputer des dérives sectaires à des ressortissants allemands ou danois, dont les institutions sanitaires n’imaginent même pas de telles exigences.

 

D’ailleurs, le Programme national d’amélioration de la politique vaccinale, enrichi des apports du Haut Conseil de la Santé Publique et de la Conférence Nationale de Santé envisage l’abandon des dernières obligations (PNAPV pp. 2 et 3 ; avis CSP, pp. 4 et 5) : l’indice du refus de vaccinations obligatoires pour détecter des dérives sectaires s’avère d’ores et déjà caduc.

 

« L’argument de la protection collective par la généralisation de vaccinations est une affirmation abusive surtout lorsqu’il s’agit d’une maladie non contagieuse comme le tétanos, bénigne comme la rougeole (qui n’est citée comme dramatique que depuis qu’il y a un vaccin) ou les oreillons, rare (tétanos, diphtérie, polio), évitable par d’autres moyens que le vaccin, curable, etc. Et ces généralisations peuvent à la fois diminuer la vigilance sur certaines précautions et, par leur coût (dont des accidents), peuvent détourner pour ces vaccinations des moyens financiers ou humains qui seraient plus efficaces pour la santé publique dans des équipements d’hôpital, dans la pédagogie de l’hygiène, l’étude des pollutions… Pire : la diffusion de certains vaccins (antipolio à virus vivants) pourrait être à l’origine du maintien des maladies qu’ils sont censés combattre.

 

« Promouvoir au nom de la lutte contre les dérives sectaires des traitements médicaux controversés relèverait du… sectarisme et menacerait les libertés en général (les régimes totalitaires n’hésitent pas à accuser toute opposition d’obscurantisme ou d’insanité d’esprit) et des familles parfaitement responsables, mais refusant rationnellement les vaccinations. Ce scepticisme commun a déterminé l’insuccès de la campagne de vaccination anti-H1N1 en France notamment, et ce, sans dommage pour la santé publique. Fût-ce avec des inspirations variées, les professionnels et les individus sont nombreux de par le monde à contester la systématisation de ces traitements médicaux, mais ne versent pas dans des comportements dangereux pour l’Humanité.

 

« Votre commission s’honorerait en mettant un terme à la stigmatisation par des instances officielles, de ceux qui n’adhèrent pas au culte des vaccinations.

 

« Je reste à votre disposition pour tout développement et ne demande pas mieux que de témoigner devant votre commission.

 

« Confiant dans la suite que vous donnerez à ces propos,

« Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, mes sincères salutations. »

 

Effectivement, il a reçu une réponse d’Alain Milon qui lui a fait savoir qu’il ne doutait pas de l’intérêt de son témoignage devant la Commission, mais que le programme des auditions était très chargé, que les délais impartis étaient rigoureux et qu’il ne manquerait pas de le solliciter si une « évolution de leur agenda permettait de l’associer à leur programmes de travail ».

 

En résumé, toute contradiction ne pourra être acceptée. Cela s’appelle, dans notre belle démocratie, la liberté de s’exprimer et l’écoute de la partie adverse. Et malheureusement, cela n’augure rien de bon quant à l’issue de cette enquête.

 

Sylvie Simon

 

http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2011-02/declaration_publique_de_jl

http://www.assemblee-nationale.fr/12/pdf/rap-enq/r3507.pdf

http://videos.senat.fr/video/commissions/commSECT-p1.htl

 

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commentaires

É
Merci !<br /> Je file regarder ça (si mon navigateur accepte, comme il le fait seulement 1 X sur 10) de lire les vidéos...
Répondre
É
Un bien bel article qui résume à 100% ce que je pense de la médecine conventionnelle quand elle est encouragée par des machins officiels comme la miviludes (je refuse de mettre un accent à cette<br /> ... chose).<br /> Ai-je rêvé, ou existe-t-il en Belgique un machin semblable à cette miviludes, qui commence à crier au loup maintenant que les médecines traditionnelles se montrent de plus en plus à l'air libre ?
Répondre
I
@ Gérard, on résiste ... dans la mesure des moyens citoyens! L'équivalent de la Miviludes (que décrivait notamment avec perfection feu la regrettée Sylvie Simon....) en Belgique, c'est le CIAOSN....
G
en BELGIQUE VOUS FAITES QUOI ??????????????????
I
<br /> <br /> L'équivalent de la Miviludes= CIAOSN, le Centre d'Information et d'Avis sur les organisations sectaires nuisibles. Ne pas manquer non plus l'excellente vidéo d'Anne Morelli ( professeur à l'ULB<br /> et auteure de "Lettre ouverte à la secte des adversaires des sectes") qui dénonce finalement la commodité d'étiquetter de "sectes" tout ce que les gens souhaitent diaboliser finalement:<br /> <br /> <br /> http://www.dailymotion.com/video/x3lvbz_sectes-l-interview-d-anne-morelli-p_news<br /> <br /> <br /> "C'est le pouvoir qui donne le LABEL."<br /> <br /> <br /> <br />

                    

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