La Maire de Rome conteste la loi d'obligation vaccinale
Par Catherine Edwards, 2 février 2018
Dans une lettre au Ministre de la Santé d’Italie, Virginia Raggi, Maire de Rome, a précisé que les enfants qui n’ont pas reçu les vaccins obligatoires pourront toujours fréquenter les écoles de Rome.
Le Conseil municipal de Rome a approuvé à l’unanimité une motion qui a statué que, même les enfants non vaccinés, avaient le droit à l’instruction publique. Cela contredit directement un décret gouvernemental adopté en mai 2017 qui avait rendu plusieurs vaccinations obligatoires pour les enfants dès le début de leur fréquentation de l’école publique. Ce décret stipulait en outre que les enfants non vaccinés de moins de 6 ans ne devaient pas être autorisés à fréquenter une école publique.
Les vaccins contre la méningite et la rougeole, dont les cas ont presque sextuplé l’année dernière, figurent parmi ceux qui ont été rendus obligatoires pour la première fois.
Mais dans une lettre envoyée par Raggi aux Ministres de la Santé et de l’Education d’Italie, la maire de Rome a déclaré que la non vaccination ne devait pas signifier que les enfants perdent leur droit à l’éducation publique.
Elle a également souligné que, si la loi exige que les enfants non vaccinés soient retirés de l’école maternelle (enfants de 0 à 6 ans), ce n’est pas le cas pour les enfants de l’école primaire, dont les parents doivent payer une amende.
Selon Raggi, cette punition implique que « l’infection n’est pas la principale préoccupation. »
Le parti de Raggi, le Mouvement des cinq étoiles (M5S) est majoritaire au conseil municipal, et le parti, ainsi que la Ligue d’extrême droite du Nord, ont inclus un plan visant à supprimer complètement la loi sur les vaccins obligatoires au cours de leur campagne électorale.
La Ministre de la Santé, Beatrice Lorenzin, a répondu vendredi matin dans une vidéo postée sur Facebook dans laquelle elle a déclaré : « Vous ne pouvez pas plaisanter avec la vie de nos enfants. Le décret a été créé pour protéger les enfants trop petits pour être vaccinés et ceux qui souffrent de maladies qui contrindiquent la vaccination.»
Lorenzin a ajouté que le Conseil d’Etat italien et la Cour constitutionnelle avaient annulé une motion antérieure de la région de Vénétie qui contestait la loi sur les vaccinations. La Ministre a ajouté : « Je ne veux pas que les autorités municipales dirigées par des anti-vaccins présentent des positions très dangereuses pour la santé publique ».
S’adressant à la « Repubblica », la Ministre a ajouté qu’il incombait d’abord «à la loi et à la communauté scientifique » de décider de la nécessité des vaccins plutôt qu’aux maires ou autres autorités locales.
Un mouvement anti-vaccins croissant en Italie est considéré comme l’une des causes de la récente augmentation drastique des cas de rougeole. Ce mouvement est devenu très politisé à l’approche des élections générales du 4 mars.
L’Italie est l’un des pays où les affirmations discréditées d’un lien entre la vaccination combinée de la rougeole, des oreillons et de la rubéole (ROR) et l’autisme ont eu un impact significatif sur la perception du public quant à la sécurité du vaccin. Le M5S a également été fortement critiqué pour avoir soulevé des doutes au sujet de l’efficacité des vaccinations. Une proposition de loi présentée par la parti en 2014 en a appelé à une meilleure information, ainsi qu’à une possibilité de refus des vaccins tout en citant des études démystifiées.
Source: The local.it
« Le maire, c’est le dernier rempart lorsque l‘État tente d’imposer des modèles de société en portant atteinte aux valeurs les plus fondamentales : la santé, la liberté de choix, l’économie, l’écologie, le respect de la vie privée, la sécurisation des données portant sur la vie privée. » José Mercier, maire de Bovel, dans l’émission C’est politique sur France 5, le 28 janvier 2018.
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