"Des scientifiques falisifient leurs données pour que leurs recherches soient publiées tandis que les lanceurs d'alerte sont intimidés pour leur faire garder le silence" affirment les collègues (de ces scientifiques fraudeurs)
Par Gavin Allen, 12 janvier 2012- Daily Mail [traduction]
Un nouveau sondage révèle que plus d'un dixième des médecins et scientifiques affirment avoir été témoins de la manipulation des données par leurs collègues dans le but que leurs recherches soient publiées.
Le sondage, réalisé auprès d'environ 2800 experts britanniques a aussi mis en évidence que 6 % d'entre eux étaient au courant de recherches falsifiées au sein de leur propre institution sans que cela n'ait pourtant été tiré au clair.
Le sondage commandé par le "très respecté" British Medical Journal (BMJ) a été présenté au cours d'un meeting consacré à la dénonciation des recherches biaisées au Royaume-Uni. Ce meeting était organisé par le BMJ et le Comité pour l'Ethique de la Publication (Cope)
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Dangereux: un sondage du BMJ suggère que 13% des médecins et scientifiques connaissent des collègues qui ont falsifié leurs données dans le but d'être publiés.
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Le Dr Fiona Godlee, rédacteur en chef du BMJ a déclaré: "Bien que notre sondage ne puisse pas fournir une estimation exacte du nombre de chercheurs qui ont triché dans leurs recherches au Royaume-Uni, il montre cependant qu'il y a un nombre substantiel de cas et que les institutions britanniques ne parviennent pas à enquêter de façon adéquate voire pas du tout."
"Le British Medical Journal a appris que des jeunes universitaires se sont vu conseiller de surtout s'occuper de leurs carrières personnelles, qu'ils étaient intimidés s'ils ne publiaient pas leurs recherches et qu'ils étaient licensiés si jamais ils venaient à parler."
"Les scientifiques et les médecins qui cachent délibérément des résultats ont enfreint leur devoir éthique envers les participants aux essais cliniques." Dr Elizabeth Loder, rédactrice du département Epidémiologie Clinique du BMJ.
La présidente du Comité pour l'Ethique de la Publication (Cope), le Dr Elizabeth Wager a ajouté: "Cette enquête corrobore notre expérience car nous avons vu beaucoup de cas d'institutions ne coopérant pas avec les journaux et n'ayant pas réussi à mener à bien les investigations sur les recherches falsifées."
Plus tôt ce mois-ci, les experts sanitaires écrivaient dans le BMJ online en mettant en garde sur le fait que l'exclusion de données des essais cliniques mettait les patients en danger.
Dans un éditorial, le Dr Richard Lehman de l'Université d'Oxford et la rédactrice en chef du Département d'Epidémiologie clinique du BMJ, le Dr Elizabeth Loder, ont appelé à la fin de "la culture des publications hasardeuses et de la divulgation incomplète des résultats."
Ils ont appelé à une régulation plus stricte et à l'accès intégral aux données brutes des essais cliniques et plus seulement la version finale qui est ultimement publiée.
Ils ont dit que ceux qui cachent délibérément des résultats "ont enfreint leur devoir éthique envers les participants aux essais cliniques."
Source: Daily Mail
Chose intéressante, les résultats de ce sondage du BMJ sont révélés au public et commentés par le Dr Fiona Godlee (rédactrice en chef) très peu de temps après qu’Andrew Wakefield – qui y avait été accusé de « fraude »- ait déposé plainte pour diffamation contre le BMJ et cette même Fiona Godlee entre autres.
Tout ceci pose donc également la question de savoir dans quelle mesure des scientifiques intègres peuvent être opportunément accusés de fraude lorsque leurs résultats mettent en danger les profits des pharmas là où des fraudes avérées et compatibles avec le marketing pharmaceutique sont traitées avec complaisance et jamais investiguées.
Quant au caractère "très respecté" du BMJ dont parle cet article du Daily Mail, rappelons toutefois que ce journal médical a conclu il y a quelques années un partenariat fort peu respectable avec Merck, fabricant mondial de vaccins.