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3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 23:27

De la même façon que Roselyne Bachelot avait tenté (en vain!) de transformer sa défaite en victoire en prétendant lors de son audition à l'assemblée nationale que les officiels avaient "gagné la bataille de la communication", Laurette Onkelinx s'est auto-congratulée dans un auditoire tout acquis à elle le 27 mars dernier à l'hôtel de ville de Bruxelles.

 

C'est en toute discrétion que les médecins généralistes étaient conviés (via leur cercle) à cette "remise de bons points" en bonne et due forme à 16H à l'hôtel de Ville de Bruxelles.

 

Plusieurs médecins de la FAMGB (Federatie van Huisartsenverenigingen van Brussel) et du BHAK (Brusselse Huisartsenkring) y étaient attendus pour faire leur "debriefing" et vanter la politique irresponsable qui a été déployée par les autorités.

 

En remerciement du grand empressement des médecins (surtout flamands) à vacciner et à utiliser la plateforme électronique e-Health, les autorités ont choisi de décerner des points "Ethique et Economie" dans le cadre d'une réunion d'accréditation. Ainsi, au prétexte qu'il était éthique et "économique" de gérer la grippe A comme cela a été fait avec cette overdose de tamiflu et de vaccins, tous les médecins qui sont venus récolter leurs points et recevoir leur cachet ont à présent le droit de demander 3 euros de plus par patient et par prestation (que cela concerne la grippe ou non), ces 3 euros en surplus n'étant pas à charge du patient individuellement mais de la collectivité toute entière puisqu'ils sont en fait à charge de l'INAMI qui couvre donc ce remboursement supplémentaire.

 

Parmi les politiciens présents, Laurette Onkelinx bien sûr mais aussi Benoît Cerhexe et Brigitte Grouwels.

 

Laurette Onkelinx a prétendu espérer une enquête externe de la gestion de la pandémie en Belgique (qui pourrait ne pas la croire ?  Elle a également dit souhaiter plus de cohérence au niveau européen pour la gestion de ce type de situation.

 

Merci aux membres du collectif d'Initiative Citoyenne qui ont pu assister à cette réunion car cela permet d'ainsi mieux analyser et comprendre les motivations et la philosophie des uns et des autres!

 

Et pour finir, revenons sur ce qui se fait dans le même genre au Québec, cela pouvant en réconforter certains de se rendre compte que la Belgique n'est pas le seul état à s'humilier avec de telles pratiques:

 

Pour  les récompenser, l'Association médicale du Québec (AMQ) a ainsi décidé de remettre "le Prix Prestige" à " tous les soignants et bénévoles qui ont participé au programme, ainsi que le geste de solidarité santé posé par tous les Québécois qui ont choisi de se faire vacciner . Et de se féliciter que les Québéquois ont été les "champions de la vaccination" avec 47% de taux de vaccination. Voir ICI

 

Décidément, la course aux % de couverture vaccinale par pure idéologie n'a jamais été aussi bien démasquée qu'avec ce virus H1N1 puisque les Polonais eux n'ont eu aucun vaccin anti-HN1 et il n'y a pas eu plus de décès liés à la grippe A dans ce pays que dans les autres!

 

Recompense-quebec.jpg

 

Dans le cadre de son congrès annuel, l'Association médicale du Québec (AMQ) a décerné son Prix Prestige à l'ensemble des intervenants de la santé afin de récompenser leur effort collectif dans le cadre de la campagne de vaccination H1N1. Puisque le Québec est champion canadien de la vaccination (47 % comparativement à 35 %), l'AMQ a remis le prix à Damon Duval, botteur des Alouettes de Montréal, qui a réussi le placement gagnant lors du match de la Coupe Grey. Sur la photo, le Dr Jean-François Lajoie, président de l'AMQ, Damon Duval, botteur des Alouettes de Montréal et Mme Claudette Duclos, directrice générale de l'AMQ.

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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 21:30

Nous vous invitons, si vous ne l'avez pas encore vu à regarder le reportage "Grippe H1N1, la grande tromperie?" (P. Bollekens et M.Renard), un reportage très éclairant sur la crédibilité de l'industrie pharmaceutique et des autorités nationales et internationales de "santé":

 

Voir ICI.

 

Il serait presque "amusant" de lire la réaction de Mr Xavier De Cuyper, directeur de l'agence fédérale belge des médicaments et membre de l'EMEA en commission de la santé après la diffusion de ce documentaire s'il ne s'agissait pas de vies humaines et de santé publique....

 

A l'interpellation de Mme Snoy évoquant cette émission de "Question à la une" qui "sème le trouble" et "se répend sur internet", Mr De Cuyper déclare sans complexe:

 

"Tout d'abord, à titre personnel sur mes propos à l'émission de mercredi dernier sur la RTBF, je  regrette que cette émission cherche un peu trop – et ce n'est pas nouveau – la polémique. La journaliste désirait savoir s'il était vrai que les essais précliniques avaient provoqué la mort de quatorze personnes. Bien entendu, j'ai pu répondre que des essais précliniques sont effectués sur des animaux et que, logiquement, personne n'était mort. Cela pour vous dire que, parfois, les journalistes ne font pas leur travail de manière parfaitement performante.

 

Mais l'essentiel est qu' il est vrai que j'ai reconnu ignorer qu'il y avait eu sept décès pendant un certain nombre d'essais. Ces informations sont à ce point non secrètes qu'elles se trouvent sur le site de l'Agence européenne du médicament (EMEA). La journaliste a eu la correction de dire pendant l'émission que nous avons eu le temps de vérifier les choses. Nous avons pu expliquer qu'en réalité, ces décès n'étaient pas en lien direct avec le vaccin. C'est dommage que ce soit l'unique propos qu'on ait retenu. J'en laisse la responsabilité aux journalistes. Je n'ai vraiment pas banalisé le fait, loin de là." (p. 11 du compte rendu consultable ci-dessous)

   

http://www.lachambre.be/doc/CCRA/pdf/52/ac796.pdf

 

 

Initiative Citoyenne vous invite à vous poser les vraies questions à savoir:

 

- Comment Mr De Cuyper pouvait-il décemment ignorer ces faits si ceux-ci sont si facilement disponibles sur le site de l'EMEA, qui plus s'il en est employé car, en effet, il y travaille? N'est-ce pas là la preuve d'une dramatique incompétence ou, pire encore, d'une mauvaise foi crasse?

 

- Les vrais contre-pouvoirs à savoir les vrais reportages d'investigation et la diffusion d'information via internet ne sont-ils pas indûment diabolisés dans le but de maintenir le statu quo de la corruption et de la désinformation et surtout l'impunité d'un nombre restreint de faux experts?

Car voyons les choses telles qu'elles sont: alors que Mr De Cuyper en déclarant ignorer ces 7 décès sur 2000 patients est SOIT dans l'incompétence SOIT dans la mauvaise foi (mais certainement au moins l'un des deux!), il a encore l'impudence de rejeter la faute sur les journalistes concernés! C'est exactement ce que l'OMS a fait en accusant internet dans le fiasco vaccinal de la grippe H1N1... comme par hasard!

 

- Pourquoi avoir besoin de préciser qu'il ne banalisait pas les décès? Sans doute parce que c'est effectivement le cas: il faut dire que quand on dit A PRIORI ("quand bien même il y aurait eu 7 décès") qu'il faut relativiser ces décès en essayant désespérement de blanchir le vaccin, on est coupable de l'organisation d'un déni systématique du lien entre vaccin et complications post-vaccinales graves!

Et là encore, pour donner l'illusion de "transparence", c'était Mr De Cuyper qui était venu claironner au JT d'RTL qu'il y aurait une transparence totale grâce à la publication des effets secondaires semaine après semaine sur le site de l'agence fédérale des médicaments....

 

En effet, on retrouve bien quelques rapports hebdomadaires sur ce site MAIS des rapports qui affirment de façon systématique et péremptoire que le décès ou les effets graves ne sont JAMAIS causés par le vaccin en question!

 

En fait, l'équation est simple (et tellement absurde!): si des gens atteints de pathologies lourdes décèdent et qu'ils étaient aussi porteurs du virus H1N1, on classera leur décès dans les "décès dûs au H1N1" tandis que si des personnes de profil similaire décèdent peu après leur vaccination H1N1, on dire qu'elles sont "mortes de leurs pathologies sous-jacentes" mais surtout jamais du vaccin!

 

Cette émission du 17/02/2010 nous renforce en tout cas et confirme encore un peu plus à nos yeux la pertinence de nos demandes qui concernent notamment la sortie de l'OMS et la démission de TOUS les acteurs nationaux ayant contribué à cette GIGANTESQUE ARNAQUE.

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7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 18:27

http://assembly.coe.int/ASP/NewsManager/FMB_NewsManagerView.asp?ID=5416&L=1

 

Paris, 29 mars 2010 – « La prochaine fois qu'on criera au loup au sujet d'une pandémie, l’immense majorité de la population ne la prendra pas au sérieux » : voici le message donné aux participants d'une audition parlementaire consacrée au traitement de la pandémie de grippe A (H1N1), organisée à Paris par la commission des questions sociales, de la santé et de la famille de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE).
 
« Une pandémie ne saurait être ce que l’OMS choisit de déclarer à son sujet. S'il s'avère que les déclarations de Wolfgang Wodarg, ancien membre de l'APCE -indiquant que l'annonce de la pandémie avait été décidée pour permettre à l'industrie pharmaceutique de réaliser davantage de bénéfices- se confirment, cela pourrait bien devenir l'un des plus gros scandales qui ait jamais existé en matière de santé », a précisé Paul Flynn (Royaume-Uni, SOC), rapporteur de l'APCE sur cette question.
 
Les participants ont également déploré l'incapacité de l'OMS à revoir sa position au sujet de la pandémie et ont mis en garde contre une éventuelle répétition des événements si aucun enseignement n'était tiré de cette situation. « Le monde n'a plus confiance en l'OMS, mais ce type d'instance est indispensable et il faut par conséquent qu’il redevienne crédible », a ajouté M. Flynn.
 
Il a rendu hommage au rare courage dont a fait preuve la ministre polonaise de la Santé, Ewa Kopacz, qui avait refusé d'être prise en otage par l'industrie pharmaceutique et n'avait pas commandé de vaccins. Elle a déclaré que les bénéfices des entreprises pharmaceutiques ne devaient pas primer sur les citoyens.
 
Elle a invité instamment l'OMS à réexaminer sa position et à abaisser le niveau d'alerte pandémique. Elle a également dénoncé le manque de solidarité dont on fait preuve les États européens lorsque la pandémie s'est déclarée, ainsi que l'absence de coordination à l'échelon de l'Union européenne. Marc Gentilini, expert en maladies infectieuses et ancien président de la Croix-Rouge française, regrette qu'il n'existe aucune politique européenne de santé et a demandé la constitution de ce qu'il a appelé une Europe de la Santé : « les responsables politiques ne peuvent se retrancher abusivement derrière le principe de précaution », a-t-il indiqué.
 
Le chercheur médical Tom Jefferson, de la Collaboration Cochrane, a souligné que la démocratie parlementaire représentait le meilleur moyen d'éviter que les intérêts privés ne prévalent sur la souveraineté des États : « nous pouvons avoir confiance en l'efficacité du dispositif de surveillance assuré par la démocratie. La santé publique ne peut se fier aux avis des experts privés », a-t-il mis en garde, en faisant remarquer que les soi-disant experts n'avaient pas surgi de façon aléatoire, mais qu'ils avaient été « créés de toutes pièces et promus au rang de grands leaders de l'opinion publique ».
 
Michèle Rivasi, membre du groupe parlementaire des Verts au Parlement européen et qui demande la constitution au sein de ce dernier d'une commission d'enquête sur le traitement de la « pandémie de grippe », a donné des exemples de ce qu'elle appelle « la chronique d'une pandémie annoncée », en dénonçant la précipitation avec laquelle l'OMS avait annoncé la pandémie. Elle s’est d'ailleurs interrogée sur la transparence de l'OMS dans cette affaire, en ajoutant qu'une collaboration entre l'APCE le Parlement européen s'imposait en la matière.
 
Les participants ont également regretté que l’OMS, qui y avait été invitée, n'ait pas accepté de prendre part à cette deuxième audition.

 

Vidéo de la deuxième audition (anglais)
Vidéo de la conférence de presse (anglais)
Vidéo de la conférence de presse (langues originales)
Memorandum de Paul Flynn
Allocution de la ministre polonaise de la Santé Ewa Kopacz (polonais)
Allocution de la ministre polonaise de la Santé Ewa Kopacz (anglais)
Déclaration du Dr Tom Jefferson (anglais)
Présentation PowerPoint du Dr Tom Jefferson (anglais)
Annonce de la deuxième audition
Première audition sur la pandémie
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4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 20:13

Vous pouvez télécharger ce communiqué de presse d'Initiative Citoyenne, ICI

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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 00:56

RICARDO GUTIERREZ

vendredi 15 janvier 2010, 07:50

 

La facture des vaccins contre la grippe A/H1N1 sera moins lourde. La ministre fédérale de la Santé, Laurette Onkelinx (PS), a négocié un accord avec la firme GSK, jeudi soir, pour revoir à la baisse la commande de 12,6 millions de doses de vaccin Pandemrix, sans indemnité de résiliation.
 

Le cabinet de la ministre précise que les parties se sont accordées sur une réduction de près d’un tiers de la commande initiale, soit environ 4 millions de doses. Economie réalisée : quelque 33 millions d’euros, sur une dépense totale qui avait été évaluée à 120 millions, en comptant les honoraires des médecins prescripteurs.

 

Les juristes du cabinet Onkelinx et de la firme GSK travaillent à la rédaction d’un avenant au contrat initial qui sera signé par les parties dans le courant de la semaine prochaine.

 

Pour l'heure, 1,5 à 2 millions de doses ont été administrées, alors que l'épidémie est éteinte, depuis la mi-décembre. En soustrayant les 1,2 million de doses que la Belgique s'est proposée de donner aux pays en voie de développement, par l'intermédiaire de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Belgique se retrouvait avec un excédent de 8 millions de vaccins… Un surplus qui vient donc d'être diminué de moitié. Restent 4 millions de doses, qui sont partiellement réutilisables, pendant 5 ans, mais dont personne ne sait si elles seront vraiment utiles ou nécessaires. 


Source: Le Soir

Remarque:  Alors que  Mme Onkelinx disait encore NON à la renégociation du contrat en date du 7/01 , elle finit par changer d'avis quelques jours après... Peut-être est-ce pour "faire bonne figure" et tenter de rester à son poste malgré le fait que sa gestion de la crise est de plus en plus remise en cause de par les demandes d'enquêtes au niveau national et international?

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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 19:28

6 janvier 2010  | Quelques mois après les annonces fracassantes et inquiétantes de l’arrivée de la grippe AH1N1, le moment est venu de tirer les premières conclusions concernant cette pandémie annoncée, les politiques de vaccination qui ont été recommandées aux pays par l’OMS ainsi que sur l’avenir des stocks de vaccins. Aux yeux d’Ecolo-Groen !, il y a en effet de nombreuses questions à poser, notamment par rapport au rôle de l’industrie pharmaceutique dans ce dossier. C’est la raison pour laquelle les Verts soutiennent totalement l’idée d’une enquête internationale sur la gestion de cette « grippe ».


En observant a posteriori les mécanismes de décision aux niveaux international, via l’OMS, européen et national, on ne peut que s’interroger quant à l’indépendance des scientifiques qui ont évalué la gravité de la pandémie et décidé des quantités de vaccins à administrer. Si les décisions qui ont été prises en matière de vaccination ont été dictées par les intérêts économiques des firmes pharmaceutiques, comme certains le soupçonnent, il faut pouvoir l’établir. Il y va du principe de transparence et de l’intérêt des finances publiques.


Les Verts demandent donc que la Ministre belge de la santé porte au sein du conseil européen des Ministres de la santé une demande d’enquête au niveau européen et international sur les mécanismes de gestion de cette pandémie, sur les dispositifs mis en place par l’OMS et sur les conflits d’intérêts éventuels qui auraient existé entre les experts scientifiques de l’OMS, les experts des différents Etats consultés par l’OMS, les responsables politiques et les firmes pharmaceutiques. Il importe en effet que l’OMS puisse conserver sa légitimité et sa crédibilité en matière de santé.


Le groupe ECOLO-Groen ! se demande également ce qu’il va advenir des doses excédentaires en Belgique. A l’heure actuelle, 5,3 millions de vaccins restent à produire sur les 12 millions initialement commandés, sur la base de l’information donnée par les experts scientifiques selon laquelle qu’il faudrait 2 doses par personne pour immuniser celle-ci.


Pour les Verts, il devient, au vu des informations disponibles sur l’évolution de la pandémie, inutile de poursuivre la fabrication immédiate de nouvelles doses tant d’adjuvant que d’antigène puisqu’il en reste plus d’un million, déjà fabriquées, disponibles. Le vaccin n’a en effet d’utilité que de manière préventive. De plus les personnes à risque qui voulaient se faire vacciner l’ont majoritairement fait et les personnes qui deviendraient nouvellement « à risques » ne devraient pas être plus nombreuses que celles déjà déclarées.

 

Si un danger plus grand devait apparaître, il résulterait d’une mutation du virus qui pourrait nécessiter une deuxième vague de vaccination mais il faudrait alors modifier la composition de la partie antigène du vaccin. Il est dès lors inutile, voire absurde de produire aujourd’hui des doses d’antigènes qui ne pourraient pas être utilisées parce qu’inadaptées.


Nous demandons dès lors au gouvernement et plus particulièrement à la Ministre de la santé d’entrer en négociation avec la firme GSK pour obtenir la suspension de toute production supplémentaire tant d’antigènes que d’adjuvants. Il s’agira par la suite d’utiliser cette interruption pour négocier la diminution du nombre de vaccins à produire avec pour maximum un nombre équivalent celui de la première vaccination.


SOURCE: http://web4.ecolo.be/spip.php?article2195

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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 15:05

article paru le 7 janvier 2010


HUMANITE WODARGPrésident de la commission santé du Conseil de l’Europe, l’allemand Wolfgang Wodarg a obtenu le lancement d’une enquête de cette instance sur le rôle joué par les laboratoires dans la campagne de panique autour du virus.
Ex-membre du SPD, Wolfgang Wodarg est médecin et épidémiologiste. Il a obtenu à l’unanimité des membres de la commisionn santé du Conseil de l’Europe une commision d’enquête sur le rôle des firmes pharmaceutiques dans la gestion de la grippe A par l’OMS et les états..



                                                                       


Qu’est ce qui a attiré vos soupçons dans la prise d’influence des laboratoires sur les décisions prises à l’égard de la grippe A ?


Wolfgang Wodarg. Nous sommes confrontés à un échec des grandes institutions nationales, chargées d’alerter sur les risques et d’y répondre au cas où une pandémie survient. En avril quand la première alarme est venue de Mexico j’ai été très surpris des chiffres qu’avançait l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour justifier de la proclamation d’une pandémie. J’ai eu tout de suite des soupçons : les chiffres étaient très faibles et le niveau d’alarme très élevé. On en était à même pas mille malades que l’on parlait déjà de pandémie du siècle. Et l’alerte extrême décrétée était fondée sur le fait que le virus était nouveau. Mais la caractéristique des maladies grippales, c’est de se développer très vite avec des virus qui prennent à chaque fois de nouvelles formes, en s’installant chez de nouveaux hôtes, l’animal, l’homme etc. Il n’y avait rien de nouveau en soi à cela. Chaque année apparaît un nouveau virus de ce type « grippal ». En réalité rien ne justifiait de sonner l’alerte à ce niveau. Cela n’a été possible que parce que l’OMS a changé début mai sa définition de la pandémie. Avant cette date il fallait non seulement que la maladie éclate dans plusieurs pays à la fois mais aussi qu’elle ait des conséquences très graves avec un nombre de cas mortels au dessus des moyennes habituelles. On a rayé cet aspect dans la nouvelle définition pour ne retenir que le critère du rythme de diffusion de la maladie. Et on a prétendu que le virus était dangereux car les populations n’avaient pas pu développer de défense immunitaires contre lui. Ce qui était faux pour ce virus. Car on a pu observer que des gens âgés de plus de 60 ans avaient déjà des anticorps. C’est-à-dire qu’ils avaient déjà été en contact avec des virus analogues. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs il n’y a pratiquement pas eu de personnes âgées de plus de 60 ans qui aient développé la maladie. C’est pourtant à celles là qu’on a recommandé de se faire vacciner rapidement.Dans les choses qui ont suscité mes soupçons il y a donc eu d’un côté cette volonté de sonner l’alerte. Et de l’autre des faits très curieux. Comme par exemple la recommandation par l’OMS de procéder à deux injections pour les vaccins. Ça n’avait jamais été le cas auparavant. Il n’y avait aucune justification scientifique à cela. Il y a eu aussi cette recommandation de n’utiliser que des vaccins brevetés particuliers. Il n’existait pourtant aucune raison à ce que l’on n’ajoute pas, comme on le fait chaque années, des particules antivirales spécifiques de ce nouveau virus H1N1, « complétant » les vaccins servant à la grippe saisonnière.On ne l’a pas fait car on a préféré utiliser des matériaux vaccinales brevetés que les grands laboratoires avaient élaborées et fabriqué pour se tenir prêts en cas de développement d’une pandémie. Et en procédant de cette façon on n’a pas hésité à mettre en danger les personnes vaccinées


Quel danger ?


Wolfgang Wodarg. Pour aller vite dans la mise à disposition des produits on a utilisé des adjuvants dans certains vaccins, dont les effets n’ont pas été suffisamment testés. Autrement dit : on a voulu absolument utiliser ces produits brevetés nouveaux au lieu de mettre au point des vaccins selon des méthodes de fabrication traditionnelles bien plus simples, fiables et moins coûteuses. Il n’y avait aucune raison médicale à cela.Uniquement des raisons de marketing.


Comment a-t-on pu justifier de cela ?


Wolfgang Wodarg. Pour comprendre il faut en revenir à l’épisode de la grippe aviaire de 2005 - 2006. C’est à cette occasion là qu’ont été définis les nouveaux plans internationaux destinés à faire face à une alarme pandémique. Ces plans ont été élaborés officiellement pour garantir une fabrication rapide de vaccins en cas d’alerte. Cela a donné lieu à une négociation entre les firmes pharmaceutiques et les Etats. D’un côté les labos s’engageaient à se ternir prêts à élaborer les préparations, de l’autre les Etats leur assuraient qu’ils leur achèteraient bien tout cela. Au terme de ce drôle de marché l’industrie pharmaceutique ne prenait aucun risque économique en s’engageant dans les nouvelles fabrications. Et elle était assurée de toucher le jack pot en cas de déclenchement d’une pandémie.


Vous contestez les diagnostics établis et la gravité, même potentielle, de la grippe A ?


Wolfgang Wodarg. Oui, c’est une grippe tout ce qu’il y a de plus normal. Elle ne provoque qu’un dixième des décés occasionnés par la grippe saisonnière classique. Tout ce qui importait et tout ce qui a conduit à la formidable campagne de panique à laquelle on a assisté, c’est qu’elle constituait une occasion en or pour les représentants des labos qui savaient qu’ils toucheraient le gros lot en cas de proclamation de pandémie.


Ce sont de très graves accusations que vous portez là. Comment un tel processus a-t-il été rendu possible au sein de l’OMS ?


Wolfgang Wodarg. Un groupe de personnes à l’OMS est associé de manière très étroite à l’industrie pharmaceutique.


L’enquête du conseil de l’Europe va travailler aussi dans cette direction ?


Wolfgang Wodarg. Nous voulons faire la lumière sur tout ce qui a pu rendre cette formidable opération d’intox. Nous voulons savoir qui a décidé, sur la base de quelles preuves scientifiques, et comment s’est exercé précisément l’influence de l’industrie pharmaceutique dans la prise de décision. Et nous devons enfin présenter des revendications aux gouvernements. L’objectif de la commission d’enquête est qu’il n’y ait plus à l’avenir de fausses alertes de ce genre. Que la population puisse se reposer sur l’analyse, l’expertise des instituions publiques nationales et internationales. Celles ci sont aujourd’hui discréditées car des millions de personnes ont été vaccinés avec des produits présentant d’éventuelles risques pour leur santé. Cela n’était pas nécessaire. Tout cela a débouché aussi sur une gabegie d’argent public considérable.


Avez-vous des chiffres concrets sur l’ampleur de cette gabegie ?


Wolfgang Wodarg. En Allemagne ce sont 700 millions d’euros. Mais il est très difficile de connaître les chiffres précis car on parle maintenant d’un côté de reventes de vaccins à des pays étrangers et surtout les firmes ne communiquent pas, au nom du principe du respect du « secret des affaires » les chiffres des contrats passés avec les Etats et les éventuelles clauses de dédommagements qui y figurent.


Le travail de « lobying » des labos sur les instituts de santé nationaux sera-t-il aussi traité par l’enquête du conseil de l’Europe ?


Wolfgang Wodarg. Oui nous nous pencherons sur l’attitude des instituts comme le Robert Koch en Allemagne ou Pasteur en France qui aurait dû en réalité conseiller leurs gouvernements de façon critique. Dans certains pays des institutions l’ont fait. En Finlande ou en Pologne, par exemple, des voix critiques se sont élevées pour dire : « nous n’avons pas besoin de cela ».



La formidable opération d’intox planétaire n’a-t-elle pas été possible aussi parce que l’industrie pharmaceutique avait « ses représentants » jusque dans les gouvernements des pays les plus puissants ?


Wolgang Wodarg. Dans les ministères cela me paraît évident. Je ne peux pas m’expliquer comment des spécialistes , des gens très intelligents qui connaissent par coeur la problématique des maladies grippales, n’aient pas remarqué ce qui était en train de se produire.



Que s’est-il passé alors ?

Wolfgang Wodarg. Sans aller jusqu’à la corruption directe qui j’en suis certain existe, il y a eu mille manières pour les labos d’exercer leur influence sur les décisions. J’ai pu constater très concrètement par exemple comment Klaus Stöhr qui était le chef du département épidémiologique de l’OMS à l’époque de la grippe aviaire, et qui donc a préparé les plans destinés à faire face à une pandémie que j’évoquais plus haut, était devenu entre temps un haut cadre de la société Novartis. Et des liens semblables existent entre Glaxo ou Baxter (etc) et des membres influents de l’OMS. Ces grandes firmes ont « leurs gens » dans les appareils et se débrouillent ensuite pour que les bonnes décisions politiques soient prises. C’est à dire celles qui leur permettent de pomper le maximum d’argent des contribuables.


Mais si votre enquête aboutit, ne sera-t-elle pas un appui pour les citoyens d’exiger de leurs gouvernements qu’ils demandent des comptes à ces grands groupes ?


Wolfgang Wodarg. Oui, vous avez raison, c’est l’un des grands enjeux lié à cette enquête. Les états pourraient en effet se saisir de cela pour contester des contrats passés dans des conditions, disons, pas très propres. S’il peut être prouvé que c’est la prise d’influence des firmes qui a conduit au déclenchement du processus alors ils faudra les pousser à ce qu’ils demandent à être remboursés. Mais ça c’est uniquement le côté financier, il y a aussi le côté humain, celui des personnes qui ont été vaccinés avec des produits qui ont été insuffisamment testés.


Quel type de risque ont donc pris, sans qu’ils le sachent, ces gens en bonne santé en se faisant vacciner ?


Wolfgang Wodarg. Je le répète les vaccins ont été élaborés trop rapidement, certains adjuvants insuffisamment testés. Mais il y a plus grave. Le vaccin élaboré par la société Novartis a été produit dans un bioréacteur à partir de cellules cancéreuses. Une technique qui n’avait jamais été utilisée jusqu’à aujourd’hui.

Pourquoi, je ne suis évidemment pas un spécialiste, mais comment peut-on prétendre faire un vaccin à partir de cellules malades ?


Wolfgang Wodarg. Normalement on utilise des œufs de poules sur lesquels les virus sont cultivés. On a besoin en effet de travailler sur des cellules vivantes. Car les virus ne peuvent se multiplier que de cette manière et donc, par définition, les préparations antivirus qui vont avec. Mais ce procédé présente un gros défaut, il est lent, il faut beaucoup d’œufs. Et il est long et complexe sur le plan technique. Une autre technique au potentiel remarquable consiste à cultiver les virus sur des cellules vivantes dans des bio-réacteurs. Pour cela il faut des cellules qui croissent et se divisent très vite. C’est un peu le procédé que l’on utilise pour la culture du yaourt que l’on réalise d’ailleurs aussi dans un bio-réacteur. mais dans ce contexte la cellule a été tellement bouleversée dans son environnement et sa croissance qu’elle croit comme une cellule cancéreuse. Et c’est sur ces cellules au rendement très élevé que l’on cultive les virus. Seulement pour fabriquer le vaccin il faut extraire à nouveau les virus de ces cellules sur lesquelles ils ont été implantés. Et il peut donc se produire que durant le processus de fabrication du vaccin des restes de cellule cancéreuse demeurent dans la préparation. Comme cela se produit dans la fabrication classique avec les oeufs. On sait ainsi que dans le cas d’une vaccination de la grippe classique des effets secondaires peuvent apparaître chez les personnes qui sont allergiques à l’ovalbumine que l’on trouve dans le blanc d’oeuf.Il ne peut donc pas être exclu que des protéïnes, restes d’une cellule cancéreuse présentes dans un vaccin fabriqué par bio-réacteur, n’engendre une tumeur sur la personne vaccinée. Selon un vrai principe de précaution il faudrait donc, avant qu’un tel produit ne soit autorisé sur le marché, avoir la certitude à 100% que de tels effets sont réellement exclus.


Et cela n’a pas été fait ?

Wolfgang Wodarg. On ne l’a pas fait. L’AME ( Agence Européenne du Médicament), une institution sous la responsabilité du commissaire européen à l’économie, basée à Londres, qui donne les autorisations de mise sur le marché des vaccins en Europe, a donné son feu vert à la commercialisation de ce produit en arguant, en l’occurrence, que ce mode de fabrication ne constituait pas un risque « significatif ». Cela a été très différemment apprécié par de nombreux spécialistes ici en Allemagne et une institution indépendante sur le médicament, qui ont au contraire alerté et fait part de leurs objections. J’ai pris ces avertissements au sérieux. J’ai étudié le dossier et suis intervenu dans le cadre de la commission santé du Bundestag dont j’étais alors membre pour que le vaccin ne soit pas utilisé en Allemagne. J’ai fait savoir que je n’étais certainement pas opposé à l’élaboration de vaccins avec cette technique. Mais qu’il fallait d’abord avoir une garantie totale d’innocuité. Le produit n’a donc pas été utilisé en Allemagne où le gouvernement a résilié le contrat avec novartis.


Quel est le nom de ce vaccin ?


Wolfgang Wodarg. Obta flu.


Mais cela veut dire que dans d’autres pays européens comme la France le produit peut être commercialisé sans problème ?


Wolfgang Wodarg. Oui , il a obtenu l’autorisation de l’AME et peut donc être utilisé partout dans l’Union Européenne.


Quelle alternative entendez vous faire avancer pour que l’on échappe à de nouveaux scandales de ce type ?


Wolfgang Wodarg. Il faudrait que l’OMS soit plus transparente, que l’on sache clairement qui décide et quelle type de relation existe entre les participants dans l’organisation. Il conviendrait aussi qu’elle soit au moins flanquée d’une chambre d’élue, capable de réagir de façon très critique où chacun puisse s’exprimer. Ce renforcement du contrôle par le public est indispensable.



N’est ce pas la question d’un autre système capable de traiter une question qui relève en fait d’un bien commun aux citoyens de toute la planète qui affleure ?


Wolfgang Wodarg. Pouvons nous encore laisser la production de vaccins et la conduite de ces productions à des organisations dont l’objectif est de gagner le plus possible d’argent ? Ou bien la production de vaccins n’est-elle pas quelque chose du domaine par excellence , que les Etats doivent contrôler et mettre en œuvre eux même ? C’est la raison pour laquelle je pense qu’il faut abandonner le système des brevets sur les vaccins. C’est à dire la possibilité d’une monopolisation de la production de vaccin par un rand groupe. Car cette possibilité suppose que l’on sacrifie des milliers de vies humaines, simplement au nom du respect de ces droits monopolistiques. Vous avez raison , cette revendication là a pris en tout cas pour moi l’aspect de l’évidence.



Entretien réalisé par Bruno Odent

source: l'Humanité

NB: Pour consulter le texte de proposition de recommandation des membres du Conseil de l'Europe, voir ICI.

 

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2 décembre 2009 3 02 /12 /décembre /2009 23:33

« S'il y a autant de réactions bénignes, le nombre de réactions graves pourrait être proportionnel ».

 

Jean-Jacques Fraslin, généraliste installé à Bouguenais, s'interroge sur l'innocuité du Pandemrix.

Vous signez sur le site i-med.fr l'article « Grippe A : le vaccin Pandemrix de GSK est-il vraiment anodin ? ». Pourquoi ?

« Les effets indésirables du vaccin ne correspondent pas à ce qui était prévu et à ce que le gouvernement a dit à la population. Je pense qu'il faudrait suspendre la vaccination contre la grippe A H1N1 en attendant les résultats d'une enquête sur la fréquence des effets secondaires chez les professionnels de santé vaccinés ».

Quels effets secondaires avez-vous observés ?

« Je me suis fait vacciner le 10 novembre. Le lendemain, en plus d'une douleur et d'un érythème au point d'injection, l'ensemble du bras et de l'avant-bras ainsi que les muscles de l'épaule étaient douloureux. Je me sentais fébrile avec des frissons, des courbatures et des céphalées. Il a fallu 48 heures pour que les symptômes s'estompent. J'observe que ces effets secondaires sont beaucoup plus intenses et beaucoup plus fréquents que lors d'une vaccination contre la grippe saisonnière. Ils ont lieu dans neuf cas sur dix, contre un cas sur dix pour la grippe saisonnière. Certains ont de la fièvre dépassant 38,5 °. Un chauffeur de camion m'a même dit avoir eu le bras vacciné ankylosé pendant 4 jours, ce qui l'a handicapé dans son activité professionnelle ».

Rien de très grave, a priori.

« Non, mais s'il y a autant de réactions bénignes, le nombre de réactions graves pourrait être proportionnel ».

Ces cas de réactions aux vaccins peuvent-ils être spécifiques aux lots utilisés dans la région nantaise ?

« Non. Une enquête rapide utilisant les listes de diffusion démontre que le phénomène touche toute la France médicale ».

Pourtant, l'Afssaps* fait état de seulement 107 effets indésirables bénins à sérieux pour 200 000 vaccinations.

« Ces chiffres homéopathiques ne semblent pas refléter la réalité du terrain. Il y a là une réelle sous-estimation des effets secondaires. Ça ne correspond pas à ce que j'observe autour de moi ou lorsque j'en discute avec d'autres médecins. Cette différence pourrait s'expliquer par le fait que les effets bénins sont très difficiles à déclarer. Je ne pense pas que les gens déclarent leurs effets secondaires ».

Le vaccin utilisé est-il en cause ?

« Pour l'instant, à l'exception des enfants de 6 à 23 mois et des femmes enceintes, tout le monde en France est vacciné avec le Pandemrix du laboratoire GSK. Ce vaccin contient un adjuvant à base de squalène (Ndlr : lipide naturellement présent dans l'huile du foie des requins), qui est probablement à l'origine de ces réactions. Je me demande si le fait que la France ait acheté quelques dizaines de millions de doses de Pandemrix ne peut pas expliquer cette politique de l'autruche du ministère de la Santé ».

Que conseillez-vous aujourd'hui à vos patients ?

« J'étais très pro-vaccin au départ. Aujourd'hui, je me pose des questions. Il faudrait que la population puisse avoir le choix de bénéficier du vaccin sans adjuvant ».

Propos recueillis par Jérôme Jolivet

* Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé




source: Presse Océan
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15 novembre 2009 7 15 /11 /novembre /2009 12:59

Par Juan Gérvas (*) et Jim Wright (**), 23.10.09

 

Les vaccins approuvés par le FDA [NdT. et l’EMEA] contre la grippe A (H1N1) [1] permettent au gouvernement d’envisager des programmes de vaccination de masse pour la grippe H1N1 à la fin de cette année. De tels plans sont irrationnels et basés sur la peur et non sur une politique « de bon sens et de sang-froid » (comme proposé par les médecins espagnols et d'autres professionnels de la santé) [2].

Nous désapprouvons vivement la vaccination de masse qui est fondée sur plusieurs hypothèses erronées.

La première hypothèse est que la pandémie H1N1 sera analogue à celle de la grippe espagnole de 1919. C'est fort improbable étant donné que la grippe espagnole était une grippe mondiale dans un contexte de grande pauvreté, sans systèmes de santé publique, sans eau courante et sans antibiotiques pour traiter les complications. À l'appui de ceci, la grippe espagnole a tué principalement des gens pauvres ; en Inde par exemple, elle a tué des soldats (dans des casernes, avec de la nourriture de mauvaise qualité, de mauvaises conditions d'hygiène) mais non des officiers (bonne nourriture, maisons de style britannique, etc.).

La deuxième hypothèse est que la grippe H1N1 est grave et mortelle. Il y a des évidences substantielles que ce n'est pas le cas et qu’en réalité le taux de mortalité de la grippe H1N1 est bien moindre que celui la grippe saisonnière [3, 4].

La troisième hypothèse est que le vaccin fonctionnera. La réponse immunologique ne constitue pas une garantie que le vaccin peut réduire les infections graves et la mortalité. La démonstration de cet avantage exige de grands essais cliniques RCT (Essais Contrôlés Randomisés), qui manquent singulièrement aussi bien pour les vaccins H1N1 bien que pour les vaccins de la grippe saisonnière.

La quatrième hypothèse est que le vaccin H1N1 fournira une immunité analogue à celle d’une infection naturelle. L'immunité contre la grippe virale a cette particularité très intéressante, connue comme le "pêché antigénique originel" [5]. Ce concept signifie que le premier virus de grippe auquel nous sommes exposés produit la réponse immunitaire la plus forte et que cette immunité dure plus de 50 ans. Cela explique le fait que les gens de plus de 50 ans semblent avoir une certaine immunité face au virus H1N1 parce qu'un virus semblable de la grippe A a circulé à l’échelle mondiale de 1918 à 1957. Il s'avère ainsi que l'infection naturelle crée une immunité pendant 50 ans pour un coût nul alors que les vaccins de la grippe exigent une (ou deux) injection(s) annuelle(s) pour arriver à un degré d'immunité moindre.

Nous recommandons donc que la plupart sinon tous les vaccins H1N1 soient utilisés dans le cadre d’une étude en double aveugle randomisée avec contrôle placebo pour établir si les avantages sont supérieurs aux nuisances. Sans une telle approche, en septembre 2010 nous serons de nouveau en position de ne pas savoir qui vacciner. Des études en double aveugle randomisées semblables sont également nécessaires pour le vaccin de la grippe saisonnière étant donné que les effets à long terme de la vaccination annuelle contre la grippe sont inconnus, et il y a de fortes chances que les nuisances d’une vaccination annuelle contre la grippe soient supérieures aux avantages d’une non-vaccination.

(*) Juan Gérvas jgervasc@meditex.es www.equipocesca.org
Médecin généraliste, Canencia de la Sierra, Garganta de los Montes y El Cuadrón (Madrid), Espagne. Professeur invité Premiers Soins, Dépt. de Santé Internationale, Ecole Nationale de Santé Publique, Madrid, Espagne. Professeur honoraire de Santé Publique, Dépt. de Santé Publique, Université Autonome, Madrid, Espagne. Equipo CESCA, Travesía de la Playa 3, 28730 Buitrago del Lozoya, Madrid, Espagne.

(**) James (Jim) M Wright. Professeur, Dépt. d’Anesthésiologie, de Pharmacologie & de Thérapeutiques, 2176 Health Sciences Mall, Vancouver, B.C. V6T 1Z3, Canada


Références

1. Influenza A (H1N1) 2009 monovalent.
http://www.fda.gov/BiologicsBloodVaccines/Vaccines/ApprovedProducts/ucm181950.htm
2. Villanueva T, Gérvas A. Spain and swine flu. CMAJ. 2009. http://www.cmaj.ca/cgi/eletters/181/6-7/E102
3. Assessment of the influenza A (H1N1) pandemic on selected countries in the southern hemisphere: Argentina, Australia, Chile, New Zealand and Uruguay. Department of Health and Human Services and other USG Departments for the White House National Security Council. 26th August 2009.
http://flu.gov/professional/global/final.pdf
4. Collignon PJ. Mass vaccination against swine flu: could it cause more harm than good? http://www.bmj.com/cgi/eletters/339/sep03_2/b3471#219801
5. Couch RB, Kasel JA. Immunity to influenza in man. Ann Rev Microbiol. 1983;37:529 49.


Conflits d’intérêts : aucun
Traduction : www.asanat.org , 26.10.09

 

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1 novembre 2009 7 01 /11 /novembre /2009 00:56

Par Bertrand Beauté - Mis en ligne le 19.10.2009 à 16:11

Le virus H1N1 a semé la panique. Au final, une simple grippette qui fait plus peur que mal. Décryptage.



Où est donc passée cette satanée grippe A? Ce virus H1N1 tant redouté qui aurait dû nous clouer au lit et nous faire revivre les horreurs de la grippe espagnole de 1918 avec ses 50 millions de morts? Ce nouveau monstre qui aurait dû tuer jusqu’à 20 000 Suisses? On revoit encore Marie-Thérèse Porchet nous prévenant à la télévision que la «pandémiiiiie arriiiiive!». Comme une sirène d’alarme... Plus sérieusement, Thomas Zeltner, patron de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), nous avertissait en juillet que la grippe A infecterait plus d’un million de personnes en Suisse. Et puis? Rien du tout, malgré le battage médiatique, les annonces alarmistes des experts et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Attendue en août, l’arrivée de la pandémie a été repoussée à la fin de septembre. Puis au début d’octobre. Aujourd’hui, les masques commencent à tomber sur cette «grippette» qui fait plus de peur que de mal. Retour sur la paranoïa «grippe A».


Quand les médias se grippent

Presse, radios, TV, internet… Les médias suisses ont rarement consacré autant de temps, de pages et d’énergie pour une épidémie. Tout y est passé depuis l’annonce du premier cas déclaré en Suisse en avril 2009: interviews d’experts, reportages et même quelques polémiques, comme celle sur l’obligation ou non de se faire vacciner. Bref, la maladie n’a pas quitté la une des médias au point de les gripper… Un matraquage dénoncé par David Humair, docteur en biologie moléculaire et un des spécialistes suisses de l’analyse de la menace biologique. «La grippe A, c’est comme le SRAS ou la grippe aviaire. Ces maladies ont été largement traitées par des médias qui nous prédisaient l’apocalypse.» Et que s’est-il passé, demande David Humair? Le SRAS a tué un peu plus de 700 personnes, la grippe aviaire quelques centaines et la grippe A 4500 à ce jour. «Et, pendant ce temps, la malaria et le sida tuent respectivement 4000 et 6000 personnes par jour», remarque le scientifique. Mais c’est dans les pays du Sud et c’est loin de chez nous...


Quand la com est trop alarmiste


Mais est-ce uniquement la faute des médias si la grippe A a pris une telle proportion? Clairement non. Les communications des services de prévention de la Confédération et de l’OMS sont aussi pointées du doigt. Pour de nombreux spécialistes, ce sont ces organismes qui ont alimenté la paranoïa ambiante. Avec le risque de lasser le public. «A force de crier au loup, les gens n’y croient plus», s’inquiète Jacques de Haller, président de la Fédération des médecins helvétiques (FMH). David Humair estime, pour sa part, que l’OFSP aurait dû limiter son message à souligner qu’une menace existe et qu’elle est prise au sérieux. «Pour moi, les autorités sont allées trop loin en articulant des chiffres de mortalité.» Que répond l’OFSP qui a investi 3 millions de francs dans sa campagne de sensibilisation, dont un peu moins de 50 000 francs pour les cachets des comédiens Marie-Thérèse Porchet, Beat Schlatter et Ferruccio Cainero? «Nous avons appliqué le principe de précaution», déclare Jean-Louis Zurcher, porte-parole de l’OFSP, qui peine néanmoins à expliquer comment la Suisse a été épargnée par la pandémie. «Mais je vous rappelle que la grippe espagnole de 1918 a aussi commencé gentiment.» Sylvie Briand semble également gênée: «C’était un nouveau virus, se défend la directrice du programme de lutte contre la grippe A à l’OMS. Il était impossible de savoir ce qui allait se passer. Et il fallait prendre des mesures pour ralentir sa progression et donner le temps aux services de santé des pays concernés de réagir.» Reste que, pour David Humair, la pandémie n’est pas une menace pour la Suisse. Les autorités qui ont tant investi en temps et en argent vont-elles le reconnaître? Que nenni. D’autant que, pour ne pas perdre la face, l’OFSP se cache derrière les recommandations de l’OMS.


Quand les scientifiques font plouf!


La crédibilité des scientifiques en a pris un coup
. Le virus H1N1 pour lequel nous n’avions aucune immunité devait semer la désolation dans le monde. Selon l’OMS, il fallait s’attendre à des millions de morts, alors qu’un tiers des humains devait être infecté. Le niveau d’alerte était d’ailleurs rapidement monté à son maximum, soit le degré six. Or, au final, ce fut une grippette moins dangereuse qu’une grippe traditionnelle, H1N1 étant trois fois moins létal, comme l’a révélé le Center for Disease Control and Prevention, à Atlanta. Coincée, l’OMS a alors mis de l’eau dans son vin en arrêtant de comptabiliser les cas et en affirmant que la grippe A s’attaquait avant tout aux jeunes... «A cause de cette communication alarmiste, la crédibilité du milieu scientifique est atteinte, tranche Jacques de Haller. Et il faudra du temps pour la reconstruire.» Mais qu’auraient donc dû dire les scientifiques? «Quand on ne sait pas, on doit l’admettre. Le public le comprend très bien», répond le président de la FMH qui ne remet néanmoins pas en cause les mesures de préparation mises sur pied par l’OFSP. David Humair abonde. «Les experts ne doivent pas spéculer. Ils doivent rester factuels, s’interdire les conditionnels et les “si”. C’est une catastrophe par exemple de comparer la grippe A et celle de 1918. Les situations sont complètement différentes. En 1918, le monde sortait d’une guerre. Les populations étaient fatiguées, mal nourries. On ne compare pas des poires et des pommes.» Mais ce n’est pas tout. La confiance dans les experts est également ébranlée par les révélations de leurs liens avec l’industrie pharmaceutique, celle qui avait tout à gagner de la parano «grippe A». Un exemple? L’épidémiologiste français Antoine Flahault nous conseille d’utiliser en préventif le Tamiflu de Roche en attendant le vaccin. Mais, comme le note Le Canard enchaîné, personne ne fait remarquer que l’épouse de Flahault est directrice médicale de Leem, le syndicat français des industries pharmaceutiques… Quant à l’épidémiologiste Tom Jefferson, il remet en cause ni plus ni moins l’honnêteté de l’OMS qui a changé ce printemps sa définition de la pandémie pour faire de la grippe A une épidémie universelle. «L’ancienne définition disait qu’on atteignait le stade d’une pandémie quand un virus, contre lequel on n’avait aucune immunité, et qui provoquait un taux élevé de morbidité et décès, se propageait rapidement», a-t-il tonné dans le magazine allemand Der Spiegel. «Or, les deux dernières caractéristiques ont été abandonnées.» La raison? Officiellement, la réforme était en cours depuis deux ans et elle a abouti ce printemps, indique Sylvie Briand. Mais, selon certaines sources onusiennes, la très contestée Margaret Chan aurait utilisé la crise «H1N1» pour sauver sa place à la tête de l’OMS. La grippe A comme écran de fumée?


Les vrais gagnants sourient
 

Les cours des entreprises pharmaceutiques ont eu la fièvre depuis ce printemps: + 50% pour GlaxoSmithKline, + 40% pour Roche, + 33% pour Novartis, + 33% pour Sanofi-Aventis... Leur valeur boursière a largement profité de la panique A. Mais pas seulement, les PME qui produisent les masques, les gants, les mouchoirs… ont aussi tiré leur épingle du jeu, alors que les Suisses, écoutant leurs autorités, se sont rués sur ce petit matériel. Il y a même eu une pénurie en juillet. La facture de la grippe promet d’ailleurs d’être salée. La France aurait ainsi déboursé plus de 2 milliards de francs pour se protéger. Et la Suisse? On parle d’un demi-milliard de francs sans compter les budgets des sociétés qui ont également financé des plans grippe A et qui ont assumé les coûts de l’absentéisme préventif de leurs employés. «Tout cela me fait penser au marché de la sécurité et de l’armement», constate David Humair. «Après le 11 septembre 2001, il a explosé et pèse désormais des milliards de dollars.» Comme quoi, le malheur des uns fait toujours, ou presque, le bonheur des autres.


 
Source: Hebdo.ch
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