Interview du Dr Tetyana Obukhanych (PhD), réalisée par Catherine Frompovich
5 juillet 2012 [Extraits]
Je suis au fait de l’énorme quantité d’informations scientifiques qui confirment les bénéfices de l’allaitement maternel dans la protection contre les maladies. Comment pourrait-il en être autrement ? C’est sur l’allaitement maternel que s’est en fait appuyée toute l’évolution des mammifères.
Il n’est pas impossible que si davantage de femmes étaient engagées dans la science, nous accorderions certainement plus de respect aux processus naturels. Nous étudierions alors comment ces processus naturels nous protègent des maladies et nous aurions tout fait pour aider et renforcer ces voies.
En lieu et place, nous tentons de fouler aux pieds les processus naturels avec des pratiques sophistiquées et artificielles qui nous apportent des avantages limités et à court terme au détriment de « dettes » à long terme.
En dehors de la science elle-même, j’ai pu « découvrir » quelles étaient les forces qui décident de la manière dont la recherche doit être présentée.
La carrière d’un scientifique type moderne, y compris d’un immunologiste, consiste à prouver très tôt qu’il réussit dans le but de pouvoir bénéficier de fonds pour une recherche à court terme qui elle-même nécessitera la démonstration de nouvelles réussites grâce à d’autres publications pour s’assurer de financements ultérieurs. Et le cycle se poursuit ainsi sans fin pour maintenir une carrière. Financement pour l’amour de publications, et publications pour l’amour de nouveaux financements. Le but de ce jeu est de prouver le succès, car seul le succès est récompensé. Le problème cependant est que l’énorme pression qui pousse au succès est susceptible de mener à de douteuses incitations.
Ces pressions peuvent mettre les scientifiques dans des situations très difficiles : qu’en serait-il si la démonstration de toute la vérité que leurs recherches ont révélée ne leur permettait plus de publier du spectaculaire (seuls les articles à succès ont quelque chance d’être publiés), et si les perspectives d’obtenir leurs prochaines subventions s’amenuisaient au point de remettre en question leur travail scientifique ou la maintenance de leur laboratoire ? Seraient-ils prêts à miner leur carrière et les moyens d’existence de ceux dont dépend leur carrière, s’ils se décidaient à révéler toute la vérité de leurs recherches?
Un exemple de ceci s’est passé dans le domaine de la recherche. J’ai pu observer la chose dans un des laboratoires où j’ai travaillé. Il s’agissait de trouver une nouvelle méthode permettant d’induire une réponse immunitaire. La méthode fut publiée dans un prestigieux journal d’immunologie avec l’attente tacite qu’elle puisse être utile dans les stratégies de développement d’un nouveau vaccin. Cependant, les données disponibles concernant les échecs qui furent observés dans la protection des animaux de laboratoire contre l’infection par cette méthode de vaccination furent retirées de la publication.
Comment a-t-on pu justifier cette omission ? Je n’en ai pas la moindre idée et je n’étais pas en position de demander des explications.
Comment cette omission a-t-elle été récompensée ? Eh bien, des quantités obscènes d’argent affluèrent d’une fondation privée bien connue qui sponsorise les programmes de vaccinations dans le Tiers Monde. Une partie de cet argent, d’après ce qui m’a été communiqué, a été destiné au développement de cette approche vaccinale particulière pour la réalisation d’une stratégie inédite de vaccinations pour les humains.
Est-ce que j’en ai dit assez ?
J’aimerais maintenant donner une petite idée de ce que l’on vit quand on travaille sur le terrain de l’immunologie.
J’ai trouvé que les immunologistes de base, et j’ai été de ceux-là pendant tout un temps, ne s’intéressent pas à autre chose qu’à la zone étroite de leur recherche ; ils ne s’intéressent même pas à la recherche immunologique qui révèle le nombre énorme des échecs vaccinaux. Les immunologistes ne « savent » pas que les vaccins peuvent ne pas protéger. C’est aussi peut-être l’orgueil professionnel qui ne leur permet pas de voir que la vaccination, fruit béni de leur recherche à laquelle ils ont voué toute leur vie, est tellement imparfaite si on la compare à l’immunité naturelle.
La discussion publique ou même les préoccupations et inquiétudes personnelles relèvent du domaine tabou. La moindre tentative de mettre ces problèmes sur le tapis, de soulever la moindre question par rapport aux lacunes de cette science qui s’occupe de la sécurité des vaccins, de leur efficacité ou de leur nécessité soulève immédiatement la colère et l’indignation des collègues. Le mantra qui dit que les vaccins sont sûrs et efficaces, qu’ils sauvent des vies, relève de la pure foi et ne peut souffrir le moindre questionnement.
D’une part, les immunologistes de base se satisfont d’une théorie sujette à artéfacts, sans se soucier de jeter un coup d’œil à la manière dont leur théorie est appliquée dans les programmes vaccinaux destinés à l’espèce humaine. D’autre part, les épidémiologistes et les officiels de santé en connaissent à peine assez des théories complexes de l’immunologie pour pouvoir réaliser que les vaccins ne fonctionnent pas comme la théorie le prévoyait. Ils se contentent d’introduire de nouveaux programmes de rappels vaccinaux pour parer aux échecs des vaccinations.
Ce cloisonnement et cette vision « tunnel » qui pénètrent la science sont précisément les obstacles qui empêchent n’importe quel spécialiste de se faire une idée du « grand portrait » sur la vaccination et de se sentir horrifié par sa recherche. Et ce qui transpire malgré tout est la réalisation que quelque chose ne tourne pas rond par rapport aux vertus présumées de la vaccination. L’impulsion pour étudier plus largement la vaccination fait défaut dans le courant de la science dominante. En lieu et place, on enregistre des pressions pour que tout un chacun garde la tête dans le sable.
J’ai voulu partager ma façon de voir avec mes lecteurs pour qu’ils puissent réaliser la nécessité qu’il y a de modifier la manière dont fonctionne la Science. Bien que nous ayons créé un gâchis avec la vaccination, nous n’avons pas à nous y complaire. Je souhaite en tout premier lieu que les lecteurs prennent conscience de tout ce qui permet à ce type de science de nous maintenir dans ce gâchis.
Aux Etats-Unis, les scientifiques sont de simples esclaves de l’establishment, ils ne peuvent se permettre de faire des recherches que pour les objectifs dictés par leurs pourvoyeurs de fonds. Il n’y a pas que l’argent nécessaire à la recherche qui dépend des subventions, mais aussi l’avancement dans les carrières et les salaires. Qui pourrait s’étonner que les scientifiques ne soient pas capables ou ne se sentent pas suffisamment sûrs d’eux-mêmes pour tenter de faire une recherche qui ne correspond pas aux programmes de ceux qui les financent, alors qu’ils doivent malgré tout continuer à vivre ?
Ce n’est un secret pour personne que la vaste majorité de la recherche biomédicale est financée par les gouvernements, l’industrie pharmaceutique ou des fondations privées dont les programmes sont très nettement pro-médicaments et pro-vaccins. Cette situation qui détermine les priorités et les points clés de la recherche biomédicale contribue à accorder tout pouvoir aux sources de financement, et un faible pouvoir de connaissances au public pour lui permettre de prendre des décisions véritablement éclairées.
Pourquoi n’avons-nous pas une science qui, systématiquement et adéquatement, se préoccuperait des inquiétudes des parents en ce qui concerne les vaccinations ?
Pourquoi n’avons-nous pas une science qui, systématiquement et adéquatement, étudierait les facteurs déterminants qui conditionnent les maladies infectieuses légères ou graves, ou même tout simplement la susceptibilité des individus à telle ou telle maladie ?
Pourquoi n’avons-nous pas une science qui nous permettrait de comprendre l’immunité naturelle ?
Ne serions-nous pas capables en tant qu’individus de faire bon usage de ce type de connaissances ?
En tant que scientifique, je veux personnellement être directement responsable envers la société et pouvoir m’intéresser aux problèmes et questions ayant trait à l’information scientifique sans qu’interviennent les filtres que les programmes des gouvernements et des industriels s’ingénient à mettre entre les scientifiques et la société. (note d'IC: cfr l'exemple de l'Inserm qui ne semble pas des plus favorables à une "science démocratique")
Si nous voulons vraiment cette relation directe entre scientifiques et société, alors les scientifiques devront être sponsorisés d’une manière radicalement différente. Comment pourrions-nous espérer que les gouvernements et l’industrie pharmaceutique sponsorisent un type de science qui leur enlève leur pouvoir ? Nous ne pouvons pas non plus espérer que les scientifiques ne puissent plus nourrir leurs familles en se lançant dans des recherches pour lesquelles ils ne seront pas payés et qui ne leur permettront aucun avancement
Ne pourrions-nous pas établir des relations directes entre scientifiques et société en vue de promouvoir une recherche avec des connaissances et un pouvoir qui serait en nos mains et non dans celles de l’establishment ?
Tout comme le principe constitutionnel Américain de séparation religion/ état nous a amené une énorme prospérité, permettons-nous d’imaginer ce que pourrait nous apporter la séparation science/état.
Je veux encourager tout un chacun à réfléchir un moment à la manière dont nous pourrions atteindre ce but.