Le mouvement anti-vaccin doit être ridiculisé, parce que faire honte est payant
D’après Matt Novak
La meilleure manière de gagner dans un débat est de présenter vos faits d’une manière respectueuse et claire. Mais quand cette manière de faire ne marche pas, il existe une autre option : l’incessant ridicule. Voici pourquoi nous devons utiliser la honte si nous voulons arrêter le mouvement anti-vaccin.
Maintenant, je suis sûr que vous savez ce qui se passe. Le mouvement anti-vaccination américain a traversé tout le pays, laissant dans son sillage une série de gens malades. La rougeole est de retour. La coqueluche est de retour. Et tout cela est arrivé parce que nous avons passé la dernière décennie à regarder des gens comme Jenny McCarthy n’hésitant pas à concocter des discours pour nous faire entendre que les vaccins étaient dangereux. Il s’agit ici d’une crise de santé publique qui est tout simplement inexcusable.
Les vaccins sont sûrs, bien que je ne sois pas là pour vous en convaincre. D’innombrables scientifiques et médecins ont déjà, depuis plus d’un siècle, apporté les preuves que les vaccins fonctionnent. Ils sauvent la vie d’enfants, de familles, de communautés entières. A ce stade, aucun argument logique et aucune preuve ne pourront convaincre McCarthy et ses adeptes que les vaccins sont sûrs. Des études ont montré que confronter les anti vaccins et ceux qui nient les modifications climatiques avec la logique ne fait que renforcer leurs positions de défense et les ancrer plus profondément encore dans leurs positions. Pourquoi donc continuons-nous à utiliser la logique avec ces mouvements anti-vaccins.
Après tout, le texte fondateur du mouvement moderne est un document de 1998 du médecin britannique Andrew Wakefield. Cet article a été rétracté et présumé frauduleux. Le Dr Wakefield a lui-même perdu sa licence médicale. Mais cela ne fait que renforcer la détermination des anti-vaccins dans leur conviction que l’establishment ne veut pas que les gens connaissent la « vérité ».
Je suis ici pour vous convaincre que la meilleure façon de traiter les anti-vaccins est de ridiculiser leur position, si bien qu’il n’est désormais plus acceptable de dire, en bonne compagnie, que les vaccins causent l’autisme. Le ridicule est notre meilleure option pour aider à endiguer la marée de dangereuse superstition au sujet de la rougeole qui a infesté notre pays. Parce que faire honte, ça marche.
La honte est l’une des forces les plus puissantes de la société américaine. Et comme n’importe quel outil de socialisation et de conformité, il peut être utilisé à la fois pour le bien et pour le mal. La honte est en train de faire gagner la bataille pour l’égalité dans la question du mariage. Nous assistons à une bataille qui se joue en temps réel, et les bigots sont en train de perdre parce qu’ils sont ridiculisés à cause de leurs croyances haineuses. Il est en passe de devenir inacceptable de comparer un mariage homosexuel avec de la bestialité. Non seulement parce que c’est une comparaison absurde, mais parce que cela fait apparaître la honte et le ridicule.
Quand il s’agit de la défense d’idées non scientifiques qui mettent la santé publique en danger, il est grand temps de sortir les gros canons. C’est là que le ridicule et la honte peuvent aider. Et l’histoire constitue un guide pratique quant à la manière dont le ridicule et la honte peuvent être utilisés.
Honte au KKK (Ku Klux Klan)
Au milieu des années 1940, un militant nommé Stetson Kennedy a infiltré le Ku Klux Klan pour en apprendre davantage sur les poignées de mains secrètes, les mots codés et la haine. Kennedy transmit cette information aux producteurs des « Aventures de Superman », l’une des émissions radio les plus populaires de l’époque, ainsi que le spectacle sérialisé des batailles de Superman contre le KKK. C’est ainsi qu’au cours de 16 épisodes glorieux, le KKK n’a cessé d’être ridiculisé pour ses croyances et ses pratiques stupides. Pratiquement, du jour au lendemain, le recrutement du clan est tombé à zéro.
Les américains de race blanche de 1940 ne sont pas instantanément devenus moins racistes. Mais rejoindre la Klan était devenu une chose risible – c’était une chose qui ne pouvait plus être admise en public. Les membres du Klan ont continué d’exister et le racisme ne s’est pas éteint pour autant, mais les américains ne voulaient plus ouvertement reconnaître faire partie d’une organisation dont les membres s’habillaient de draps spéciaux et qui se chuchotaient des mots de passe stupides. Pour ceux qui auraient encore eu l’intention de rejoindre le Klan, le ridicule avait fait son œuvre. Toute association avec le KKK était maintenant vue comme quelque chose de honteux dans la société américaine traditionnelle après que ce même KKK ait brièvement (mais d’une manière terrifiante) flirté avec la respectabilité. Ce qui a fonctionné contre le KKK peut aussi fonctionner pour des idées non scientifiques, comme les idées toxiques qui véhiculent l’information que les vaccins provoquent plus de maladies qu’elles n’en préviennent. […]
Le mouvement anti-vaccin n’est pas exclusif d’une idéologie particulière. Alors, comment est-il possible que des hommes politiques comme Rand Paul puissent apporter des réponses sur la sécurité des vaccins tout en prétendant de manière non équivoque « utilisez-les parce qu’ils sont sans danger » ? La raison en est que l’alternative anti-scientifique n’a pas été présentée de manière suffisamment répugnante. Pourtant, la honte a fait une percée ! Dans la suite, Paul s’est fait injecter un vaccin de rappel après que les médias aient déclenché une tempête de commentaires. Ce qui prouve que la tactique de la honte a fait ses preuves.
Honte Vs culpabilité
Quand aujourd’hui les gens se plaignent que, de nos jours, les américains ne connaissent plus la honte, ils n’ont pas tout à fait tort. La culture des Etats-Unis est principalement fondée sur la culpabilité. La principale méthode de contrôle social dans ce pays consiste à apprendre aux gens à se sentir coupables de ne pas pouvoir atteindre leurs objectifs personnels. Ceci contraste avec des cultures fondées sur la honte comme c’est le cas au Japon. Dans leur article Modèles culturels de la honte et de la culpabilité, YingWong et Jeanne Tsai expliquent que la honte est « associée à la peur d’exposer ses propres défauts à d’autres. La culpabilité, d’autre part, est associée à la crainte de ne pas vivre selon ses propres normes. » Dans cette formulation, la culpabilité est basée sur le fait de ne pas atteindre ses idéaux personnels, tandis que la honte est basée sur la visibilité sociale.
Les Etats-Unis sont assez axés sur la culpabilité. Il serait cependant possible de faire davantage appel à la honte.
Un élève de Little Rock au cours d’une tentative d’intégration en 1957 envoie fièrement un coup de poing au mannequin d’un étudiant noir lynché et brûlé plus tard en effigie (Associated press)
Le mouvement anti-vaccination, tout comme d’autres éléments toxiques de la société, sera toujours là après que le vent ait tourné. Le but n’est pas d’éliminer les croyances personnelles, mais plutôt de les rendre à ce point impopulaires qu’il ne soit plus acceptable d’être fier en public d’une position anti-vaccinaliste. C’est alors que peuvent apparaître de véritables changements dans la culture.
Qu’est-il arrivé aux racistes qui se tenaient devant les écoles en criant qu’ils ne voulaient pas entendre parler d’intégration raciale dans les années 1950-1960 ? Ont-ils complètement disparu ? Non ! Mais au cours des deux décennies suivantes, il n’était plus approprié de cracher sa bile raciste en public. Leur racisme n’était alors plus considéré comme un comportement socialement acceptable par la culture au sens large. Donner joyeusement des coups de poing (et plus tard brûler) l’effigie d’un étudiant noir en public comme le montre la photo ci-dessus ne pourrait plus se faire en public. L’Amérique s’est rendue compte qu’il s’agissait d’actes honteux. Les règles sociales ont changé.
Un mouvement de honte mais pas d’humiliation
Permettez-moi d’être clair. Je ne veux pas préconiser que les gens de la rue qui ont décidé de ne pas vacciner leurs enfants vivent dans la honte. Fondamentalement, les personnes qui choisissent de ne pas faire vacciner leurs enfants le font en grande partie à la suite d’inquiétudes non fondées par rapport à la santé de leurs enfants. Je veux dire que nous devons faire quelque chose de plus radical et aussi peut-être plus difficile : nous devons soutenir une culture qui fait honte à ses membres qui ne font pas vacciner leurs enfants – et qui par extension mettent en danger leurs communautés. La vaccination est un problème social, et donc c’est la honte qui devrait tout pouvoir régler.
Mais changer notre culture veut aussi dire de s’en prendre aux puissants, comme à ceux qui profitent du mouvement anti-vaccinal. Ne nous y trompons pas, il y a des gens qui s’enrichissent dans l’industrie anti-vaccinale.
Il nous faut aussi faire une distinction entre la honte et l’humiliation. Notre objectif n’est pas d’humilier les gens. Comme William Ian Miller l’explique dans son livre « Humiliation et autres essais sur l’honneur, malaise social et violence » :
Rendre les gens honteux est une affaire sérieuse. Rendre quelqu’un honteux est habituellement compris comme une manière plus formelle, plus régulière plus orientée pour le maintien de normes communautaires spécifiques que l’humiliation. […] Rendre les gens honteux enlève à quelqu’un le statut auquel il pensait avoir droit avant une faute particulière, tandis que l’humiliation détruit l’illusion d’avoir appartenu à une communauté.
Je ne veux pas défendre une position qui viserait à humilier ou intimider qui que ce soit. La honte sert à réguler les normes sociales et non à abrutir un peuple impuissant en hurlant sur Twitter.
En tant que société, il nous faut ridiculiser les références à la science et à la raison du mouvement anti-vaccinal.Tout simplement parce que c’est exactement là que se trouve le problème. Les défenseurs de la position anti-vaccins croient qu’ils ont la science de leur côté et que c’est cela qui leur donne une légitimité sociale. Mais cette légitimité n’est que mensonge. C’est un mensonge éhonté et socialement destructeur.
Il est vrai que certaines personnes ont des raisons légitimes de ne pas faire vacciner leurs enfants. Les allergies aux vaccins sont rares, mais elles existent. C’est là encore une raison supplémentaire à l’établissement d’une immunité de groupe, grâce à des taux de 90-95% de vaccinations. La chose est importante. Le ridicule à l’égard du mouvement anti-vaccin ne vise pas les personnes allergiques. Tout juste come on ne peut ridiculiser les régimes sans gluten pour les personnes qui sont allergiques au gluten.
Le mouvement anti-vaccins constitue une menace pour la santé et la sécurité de tout un chacun. Et pour cela, ces gens devraient avoir honte d’eux-mêmes. Le ridicule et la honte qui en découle ne sont pas des thèmes agréables à aborder ou à évoquer. Mais il est grand temps de cesser de faire semblant. Jusqu’à ce que nous ayons établi une culture de la honte au sujet de ces thèmes anti-vaccins, le problème ne pourra être résolu.
Source : Gizmodo.com
Voilà un type d’article extrêmement révélateur…la une du Télémoustique de cette semaine tente elle aussi de « diviser » les citoyens avec un titre racoleur « Les anti-vaccins, la menace ». Face au vide abyssal et vertigineux d’arguments scientifiques et de réponses consistantes aux questions bien légitimes ET TRES PRECISES sur les questions de sécurité vaccinale notamment, il n’y a plus que les insultes, les étiquettes, la culpabilisation, la vindicte et toutes les manifestations qui témoignent de l’émotionnel mais certainement pas du rationnel ou du scientifique.
Les attaques discréditantes de bas étage sont le propre des régimes totalitaires de tous temps. C’est aussi le même mécanisme qui est utilisé pour étiqueter à tort des gens comme étant des « membres de sectes », « proches de sectes » ou entraver le débat sur des questions gênantes comme celle du 11 septembre. Nous vous invitons à visionner les trois vidéos suivantes qui complètent vraiment à la perfection le contenu de cet article ci-dessus, parce que ces vidéos vous montrent très bien l’état de déliquescence intellectuelle et morale maximales auxquelles nos sociétés dites « civilisées » sont arrivées : s’interroger sur des situations plus que troublantes est désormais mal vu, passible de quolibets de gens désinformés qui croient tout savoir ; la liberté de pensée et d’expression finit par servir d’alibi aux accusations de terrorisme, la presse maintient des tabous etc.… voilà vers quoi nous allons, parce que le public a tout laissé faire.
Avant d’accuser et de condamner ceux qui ont vraiment creusé un sujet donné (et continuent de le faire) parce que cela ébranle vos anciennes croyances et vous insécurise, réfléchissez-y vraiment à deux fois et faites alors au moins avant l’effort de prendre connaissance des FAITS (non pas tels qu’ils ont été dénaturés par une intelligentsia si peu indépendante) mais les faits et les données brutes qui sont là, disponibles et vérifiables... Ironie du sort, alors que l'article ci-dessus tente d'assimiler par analogie les personnes critiques des vaccins à l'irrationnalité des personnes racistes, il s'avère tragiquement que la vaccination constitue une menace pour la race humaine toute entière, la stabilité de son patrimoine génétique et sa qualité de vie/sa santé... |