C'est une contradiction tellement "belle" que nous ne pouvions manquer de vous la signaler. Alors que les populations africaines ont besoin de tout sauf de vaccins et que les cas locaux ne font plus l'objet de tout un ramdam médiatique, voilà que l'on s'entête avec ces vaccins expérimentaux au point de dire vraiment n'importe quoi à leur sujet. Quand on voit le nombre tout à fait ridicule de sujets inclus dans l'étude et malgré cela, les affirmations selon lesquelles les effets secondaires sont déjà intenses, on ne peut que plaindre les populations africaines qui recevront ces vaccins et songer à ce que les soi-disant très sûrs vaccins H1N1 ont donné en termes de maladies graves créées de toutes pièces....
Ebola: le vaccin testé au CHUV est sûr, mais les effets secondaires sont intenses
Les essais ont été menés sur 120 volontaires. Crédit photo: KEYSTONE
Le vaccin actuellement testé au CHUV est sûr, mais les effets secondaires sont importants. Les résultats de l'évaluation du vaccin seront publiés prochainement.
L'évaluation du vaccin contre Ebola testé au CHUV à Lausanne touche à sa fin. Les résultats vont être publiés prochainement. Les médecins sont rassurés quant aux effets secondaires. Ces derniers sont cependant plus importants que ceux des vaccins de routine.
Les essais menés sur 120 volontaires à Lausanne depuis début novembre avec le vaccin ChAd3 sont en voie d'achèvement. "Nous avons attendu la fin de la visite des trois mois même si les effets secondaires arrivent la plupart du temps pendant les deux premières semaines", a déclaré mardi à l'ATS le professeur Blaise Genton, médecin-chef des maladies tropicales au CHUV/PMU.
Les résultats montrent que les effets secondaires locaux (rougeurs, douleur locale) sont semblables à ceux des vaccins de routine comme celui de l'hépatite B ou de la grippe. En revanche, les effets généraux ou systémiques tels que maux de tête, fièvres et douleurs musculo-articulaires sont nettement plus intenses.
Réponse immunitaire
"C'est une preuve que le vaccin agit", souligne le professeur. "On sait que les réponses immunitaires sont en général proportionnelles à l'importance des effets secondaires". Les résultats sont en cours de formalisation. Ils devraient être publiés d'ici un mois.
Sur le terrain, ce vaccin fera l'objet d'études de sécurité et d'efficacité. "Tout est en place pour le démarrage", relève M. Genton. Une dose légèrement supérieure à celle administrée à Lausanne sera probablement utilisée.
Le vaccin génère en effet des réponses immunes dont le niveau n'est pas très élevé.
L'étude d'efficacité doit désormais démontrer si la dose choisie est suffisante, note le professeur.
Tests parallèles
Des tests de phase 2 comparables à ceux qui ont été effectués à Lausanne seront réalisés sur 3000 adultes et 600 enfants dans cinq pays limitrophes des pays où l'épidémie est encore présente. En parallèle, des tests d'efficacité de phase 3 seront menés en Guinée, au Libéria et au Sierra Leone.
Le vaccin évalué au CHUV a été développé par l'Institut national américain sur les maladies infectieuses et allergiques (NIAID) et par la société pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK).
Source: ATS
Une étude montre que c’est le vaccin et non Ebola qui aurait rendu le médecin malade
D’après un article de Maggie Fox, 5 mars 2015
Juste 12 heures après avoir reçu un vaccin expérimental contre Ebola, et juste deux jours après qu’il ait été piqué par une seringue alors qu’il soignait des personnes atteintes d’Ebola en septembre, le Dr Lewis Rubinson a commencé à se sentir malade.
Dans l’avion qui le ramenait de Sierra Leone vers les Etats-Unis, le médecin s’interrogeait, se demandant s’il avait été infecté par Ebola ou s’il s’agissait d’une réaction au vaccin. Il fut mis en quarantaine à l’Institut National de Santé un peu à l’extérieur de Washington D.C.
Des mois plus tard, il apparut assez clairement que c’était le vaccin qui avait causé la réaction. Il n’y avait en fait plus de trace d’une infection par Ebola. On ne sait cependant pas clairement si c’est le vaccin qui a empêché le virus de provoquer la maladie ou si le médecin n’avait même jamais été infecté par le virus.
« A mon avis, le médecin n’a jamais été exposé au virus. On ne saura de toute manière jamais le prouver », a déclaré à NBC News, Thomas Geisbert, un expert d’Ebola à la Faculté de Médecine de l’Université de Texas à Galveston.
Rubinson a fait le récit de son expérience dans un article publié dans «The American Journal of Tropical Medicine and Hygiene » […]
Le Dr Robinson avait deux choix: un médicament expérimental de la compagnie canadienne Tekmira ou un vaccin expérimental contre Ebola qui, à cette époque n’avait pas encore été testé chez l’homme. Le Dr Robinson choisit finalement de se faire vacciner. « Le patient développa un état de malaise, il eût des nausées et de la fièvre 12 heures après la vaccination alors qu’il était toujours dans l’avion » signale le Dr Mark Mulligan de l’Université Emory dans une étude publiée avec des collègues pour le Journal de l’Association Médicale Américaine.
Il était possible que ces symptômes soient ceux d’Ebola, ou du vaccin qui utilise un virus « vivant » appelé « vesicular stomatitis virus » (VSV) et qui est génétiquement modifié pour véhiculer une petite partie non infectieuse du virus Ebola. Le vaccin est intentionnellement destiné à provoquer une légère infection qui active le système immunitaire, l’aidant ainsi à reconnaître Ebola.
Le deuxième jour, la fièvre a diminué bien que de graves symptômes persistaient avec de faibles nausées et de l’arthralgie (articulations). L’équipe de Mulligan écrivait : « du troisième au cinquième jour, on put observer la résolution des symptômes avec cependant des anomalies dans les résultats de laboratoire. Le septième jour, le patient était tout à fait asymptomatique. »
On ne sait pas clairement si tous ces symptômes ont été causés par le vaccin. Rubinson aurait aussi pu attraper d’autres microbes en Sierra Leone.
Depuis, le vaccin a été testé sur des douzaines de personnes, et est en cours de déploiement pour différents essais cliniques en Sierra Leone, Libéria et en Guinée. Il s’agit d’arrêter l’épidémie d’Ebola qui a infecté près de 24.000 personnes et en a tué près de 10.000.
Geisbert qui a participé à l’essai sur le vaccin dit que le cas d’une seule personne ne donne pas suffisamment d’information quant à l’efficacité du vaccin.
Il ajoute dans un commentaire sur l’étude pour JAMA : « Cela montre qu’il y a eu une forte réponse immunitaire contre le vaccin chez une seule personne »
[…] Geisbert dit que la forte réaction a montré que le vaccin fonctionnait bien.
« Il y a toujours ce débat entre les vaccins vivants et les vaccins tués » dit Geisbert. « Les vaccins à virus vivants protègent mieux et leurs effets durent plus longtemps.
Mais il y a un compromis…on observe davantage d’effets secondaires avec un vaccin vivant. »
Pour une maladie qui ne met pas la vie en danger ou qui n’est pas spécialement commune – pensons notamment aux vaccinations destinées aux enfants – un vaccin tué est clairement un meilleur choix. Mais, avec Ebola pour lequel les taux de décès approchent les 70%, Geisbert estime qu’un vaccin à virus vivant est préférable. […]
Source: NBCnews
Voir aussi:
Les essais du vaccin Ebola suspendus à Genève pour cause d'effets secondaires
Notre dossier consacré à l'affaire Ebola
Informations diverses sur l'épidémie d'Ebola: vaccins, tests de détection, enjeux commerciaux,...
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