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10 avril 2012 2 10 /04 /avril /2012 21:44

Site du Dr Dominique Rueff (mise à jour avril 2012)

 

La vitamine D possède une double origine : elle est apportée par l’alimentation et synthétisée par l’organisme au niveau de la peau sous l’action des rayons solaires ou ultraviolets. Elle existe sous deux formes : D2 (ergocalciféroll) ou D3 (cholécalciféroll).

 

Une grande partie de la population, même en France, même chez ceux qui s’exposent au soleil, peut être déficiente et parfois à la limite de la carence. Or, la vitamine D qui  intervient dans l’absorption du calcium et du phosphore par les intestins, ainsi que dans leur réabsorption par les reins  influence plus de 200 gènes, ce qui explique son importance non soupçonnée dans de nombreuses maladies.

 

Un dosage sanguin (Vitamine OH D2/D3 endogène) réalisable par tous les laboratoires est donc recommandé dans bon nombre de maladies chroniques ainsi qu’en prévention. Le taux sérique recommandé est de 30 à 80 ng/ml.

 

La carence est définie par un taux de 25-hydroxyvitamine D inférieur à 75 nmol/l (30 ng/ml). Avec cette limite, la carence concerne plus d’un milliard de personnes sur terre et plus de la moitié des femmes ménopausées.

 

Jusqu’alors les apports nutritionnels conseillés (en France) étaient de 200UI/J(5µg) avant 65 ans et et le double ou le triple après 65 ans. Mais de nombreux experts recommandent aujourd’hui des doses 5 à 20 fois plus élevées soit des apports de 1000 à 4000 UI/jour. Selon ces experts  cet apport, sans danger, permet de maintenir un taux de 35(OH)D dans la fourchette des valeurs optimales. En pratique: 1 goutte DEDROGYL (R), 1 cp MINEROS (R) = 5 µg = 200 UI

 

Attention le suivi par les analyses de laboratoire est absolument indispensable car, à forte dose prolongée, les excès de supplémentation en vitamine D sont à éviter d’autant que la vitamine D se stocke dans les graisses. Des apports trop importants peuvent être néfastes à la croissance, entraîner la calcification des tissus mous (reins, parois vasculaire…), l’hypercalcémie (taux sanguin de calcium élevés).

 

Voici les normes officielles pour interpréter les résultats (Dr Brigitte HOUSSIN, VITAMINE D MODE D’EMPLOI, Thierry Souccar Editions:

 

Carence: 25 (0H) D < à  25 nmoles/l (10 ng/ml)

Déficit: entre 25 et 75 nmoles/l (10-30 ng/ml)

Normalité: entre 75 et 250 nmoles/l (30 à 100 ng/ml)

 

Pour obtenir avec une supplémentation journalière un taux compris entre 40 et 50 ng/ml,  il faut, en moyenne, pendant un mois, il faut en moyenne:

 

-  2 à 3000 UI par jour de vitamine D (10 à 15 gttes DEDROGYL)  si le taux initial est de 22 à 30 ng/ml

-  5000 UI par jour si le taux étaient inférieur  à 22 ng/ml

 

A l’inverse, il faut savoir que que certains médicaments bloquent le métabolisme de la vitamine D (barbituriques, médicaments antilipémiants, cortisone).

 

Mais la zone de toxicité potentielle est très éloignée des valeurs optimales (entre 30 et 80 ng/ml) et concerne des taux supérieurs à 150 ng/ml.

 

LA CORRECTION DE LA DEFICIENCE EN  VITAMINE D BOOSTE L’IMMUNITE:

 

Adit Ginde et coll. Etats Unis (Journal of Geriatric Society 2009) ont démontré récemment que la vitamine D joue un rôle essentiel pour activer l’immunité et éviter les rhumes et la grippe.

 

La vitamine D accroît l’activité des macrophages (ces globules blancs qui « digèrent » les bactéries)  et favorise la production de peptides anti-infectieux et de cytokines anti-inflammatoires.

 

Il existe une relation entre les variations saisonnières du statut en vitamine D d’une population et l’incidence et la gravité des pathologies infectieuses, en particulier respiratoires.

 

Les apports en vitamine D sont inversement corrélés à la fréquence des infections respiratoires hautes. Un apport de 1200 UI/j/(30µg/jour)  conduit à une réduction de 42% de l’incidence de la grippe chez des écoliers japonais.

 

A la 24ème édition de DIETECOM le docteur Jean-Luc VIARD (Paris)  cite de nombreux travaux expérimentaux qui montrent qu’elle intervient dans la physiologie de multiples cellules du système immunitaire: les macrophages, les cellules dendritiques et les lymphocytes T et B. Il ajoute qu’elle renforce les défenses contre le bacille tuberculeux, qu’il existe une relation inverse entre son taux et le risque de développer une tuberculose et que chez des sujets infectés  une supplémentation avec de fortes doses accélère la disparition du bacille dans les crachats. Une information capitale quand on connaît la recrudescence actuelle des tuberculoses de plus en plus difficiles à traiter par les antibiotiques.

 

Il a également été montré qu’au cours  des infections chroniques le taux sérique de vitamine D est associé à la réponse aux traitements (ribavarine dans l’hépatite C) ou la survenue de complications au cours des infections à VIH.

 

LA CARENCE EN VITAMINE D TRIPLE LE RISQUE CARDIO VASCULAIRE

 

Les mêmes auteurs ajoutent à cela que cette vitamine joue un rôle vital chez les sujets âgés en réduisant le risque de décès notamment par maladies cardio-vasculaires.

 

SCLEROSE EN PLAQUES : UNE RELATION INVERSE AVEC LA VITAMINE D

 

Pour la première fois, une étude à large échelle établit un lien entre le taux sanguin de vitamine D et le risque de sclérose en plaques cette étude a été menée au sein de l’armée américaine sur 257 membres du personnel.

 

Au total les sujets dont les taux sériques se situaient dans la partie supérieure avaient un risque d’avoir une sclérose en plaques inférieur à 62 %. Publication « Jama » 20 décembre 2006.

 

L’apport de vitamine D ou l’exposition aux UVB retarde ou empêche l’expression de la maladie sur des modèles animaux de SEP.

 

Chaque élévation de 20 ng/ml de 25 (0H)D est associée à une réduction de 41% du risque de SEP chez des militaires américains.

 

La SEP, mais également d’autres maladies auto-immunes comme le diabète de type 1 ou la polyarthrite rhumatoïde sont plus fréquentes dans les pays éloignés de l’Equateur et dans les groupes de personnes avec des apports en vitamine D faibles, surtout avant l’âge de 20 ans

 

VITAMINE D ET CANCERS

 

Y a-t-il un lien entre le statut en vitamine D et le cancer du sein ? Afin de répondre à cette question une équipe canadienne à étudié une cohorte de 500 femmes porteuses d’une tumeur mammaire, recrutées à Toronto en 1989 à 1999 et suivie jusqu’en 2006.

 

Première surprise, au moment du diagnostic, plus d’un tiers des femmes incluses présentait une déficience en vitamine D, près de 40 % une insuffisance en vitamine D et une sur quatre seulement avait un taux normal. Seconde découverte, les femmes déficientes en vitamine D ont rechuté quasiment deux fois plus tôt que celles ayant un taux de vitamine D normal, et leur survie globale était réduite de 73 %. D’après une communication de P Goodwin (Toronto)

 

Une autre étude publiée dans « Cancers Epidemiology, Biomarkers and Prevention », septembre 2010 montre que le risque de cancer du sein serait diminué de 25 % pour les femmes ayant un taux sanguin de vitamine D élevé, selon une étude menée dans la cohorte française E3N .

 

Une étude prospective sur 18 ans chez près de 15 000 hommes confirme qu’un taux suffisant de vitamine D est protecteur contre le cancer de la prostate. Les hommes ayant un récepteur de la vitamine D peu active sont plus à risque de présenter ce cancer s’ils sont en plus, carencés. « Plos www.plosmedic.org  »

 

Sait-on vraiment quels rôles exacts peuvent jouer le calcium et la vitamine D dans la prévention des cancers ? C’est à cette question qu’a été consacrée la communication du Dr Charles Hagege (gastro-entérologue, pharmacologue, Paris). Selon lui, l’ensemble des données épidémiologiques, physiopathologiques et expérimentales accrédite un effet protecteur du calcium et/ou de la vitamine D vis-à-vis de nombreux cancers, du moins chez certains sujets.

 

VITAMINE D ET TROUBLES COGNITIFS

 

Un travail britannique conduit chez les hommes de 40 à 79 ans montre que ceux qui ont de faibles taux de vitamine D ont de mauvais résultats aux tests cognitifs toutes DSST. Des travaux complémentaires sont nécessaires pour voir si une supplémentation en vitamine D est capable de préserver les fonctions cognitives. (Journal Neurol Neurosurg Psychiatrie, 2009).

 

VITAMINE D ET PARKINSON

 

Une étude finlandaise avec un suivi sur près de 30 ans a montré qu’un taux de vitamine D faible prédit bien le risque de survenue de l’affection neurologique. Il se peut que la vitamine D se montre neuroprotectrice par le biais de mécanismes antioxydants, de régulation du calcium neuronal, d’une immunomodulation, d’une majoration de la conduction nerveuse ou bien encore d’une détoxification.

 

VITAMINE D et DIABETE

 

Au 92e congrès annuel de l'« Endocrine Society » américaine, la présentation concernant le diabète de type deux mérite une attention particulière. Les résultats peuvent donner lieu à un aménagement facile des pratiques. Une carence en vitamine D est très fréquente chez des patients souffrant de diabète de type deux. Les auteurs trouvent une relation inverse entre le taux de vitamine D sanguin et la valeur de l’HbA1C. « Une mesure du taux de vitamine D, avec le cas échéant une supplémentation, devrait faire partie de la prise en charge routinière » souligne l’un des intervenants.

 

On sait aujourd’hui, par les modèles animaux, qu’une carence engendre une résistance à l’insuline et une dysfonction des cellules bêta du pancréas et par les études épidémiologiques que les individus carencés sont tous à risques d’intolérance au glucose et de diabète de type 2.

 

Enfin dans le diabète de type 1, la vitamine D jouerait un rôle dans le système immunitaire.

 

LA VITAMINE D ANTIVIRALE.

 

Les infections rhino-pharyngées sont connues pour se transmettre très volontiers lors des rassemblements humains. Mais pourquoi avec prédilection en automne-hiver ? Un élément de réponse part d'une équipe américaine. Ces médecins ont eu l’idée de rechercher un lien entre le taux sanguin de la vitamine, en automne, hiver, et le risque respiratoire. Une étude en double aveugle a été menée auprès de 198 adultes sains au cours des saisons froides 2009-2010. La corrélation se fait d’elle-même. Sur les 18 participants dont le taux de vitamine D s’est maintenu dans la fourchette haute le taux d’infection virale a été de trois cas. Chez les 180 autres, 45 % ont été atteints. Cerise sur le gâteau, les taux les plus élevés été associés à une affection plus courte. (PlosOne, 15 juin 2010).

 

La VITAMINE  D JOUE UN RÔLE CONTRE LA DOULEUR.

 

Dans une étude Norvégienne réalisée sur plus de cinq cents patients, les auteurs (K.V Knutsen) trouvent une corrélation entre un taux sérique bas de vitamine D et des céphalées.

 

Une autre étude sur plus de 3000 hommes trouve une corrélation avec les douleurs chroniques.

 

Une étude chez les diabétiques révèle que la correction de la carence en vitamine D permet de réduire l’intensité des douleurs neuropathiques.

 

Une étude prospective sur plus de 290 femmes traitées par antiaromatase à la suite d’un cancer du sein indique qu’une supplémentation corrigeant la carence a un effet antalgique.

 

LA VITAMINE D PREVIENT LE RISQUE DE CHUTE CHEZ LA PERSONNE ÂGEE

 

La vitamine D ayant une action directe sur la force musculaire du fait de la présence de récepteurs spécifiques au niveau du muscle, il était logique d’évaluer son effet sur la prévention des chutes chez la personne âgée. Une étude américano-helvétique montre qu’à doses plutôt élevées (700 à 1000 UI/j), elle réduit de 19% le risque de chute.

 

Source: Site du Dr Dominique Rueff

 

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La vitamine D est idéale pour les personnes agées.
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