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15 septembre 2012 6 15 /09 /septembre /2012 16:02

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Encore un vaccin, docteur?

 

Nathaëlle Morissette- La Presse.ca

(Montréal) Après avoir déterminé leur circuit, réservé les différents hôtels et bouclé leurs valises, la plupart des voyageurs estiment qu'ils sont bien préparés. Mais qu'en est-il des maladies exotiques? À peine 10% ou 20% des gens qui partent à l'étranger consultent un médecin avant le départ. Et selon ce que La Presse a pu constater, les différentes cliniques de santé-voyage administrent parfois des vaccins qui ne sont pas nécessaires.

«Beaucoup de cliniques santé-voyage pratiquent dans les livres. Et celles qui le font se trompent presque toujours», dit Brian Ward, médecin et directeur adjoint du Centre de médecine tropicale de l'Hôpital général de Montréal.

 

Pour sa part, il se rend au Pérou pour le travail depuis 26 ans. Et il a vite fait de constater qu'il n'y a aucune transmission de fièvre jaune et de paludisme. «Pourtant, les livres de référence vont vous dire que vous devez vous protéger contre la fièvre jaune et la malaria. C'est complètement illogique!»

 

Résultat: plusieurs voyageurs qui se préparent à escalader le Machu Picchu se verront administrer un vaccin contre la fièvre jaune - dont le coût peut aller jusqu'à 150$-, alors que ce n'est pas nécessaire.

 

Ce genre de situation n'est pas rare, estime Brian Ward. Et c'est également ce que La Presse a constaté en prenant contact avec six cliniques de santé-voyage de Montréal dans le but de s'informer des différents vaccins à recevoir pour trois destinations: le Kenya, le Salvador et Cuba. Dans les trois cas, certaines des recommandations faites étaient superflues. À noter que les services de santé-voyage ne sont pas couverts par la Régie de l'assurance maladie du Québec. La facture refilée aux patients est parfois salée.

 

Ainsi, dans le cas du Kenya, La Presse a précisé lors de ses appels aux différentes cliniques que le circuit comprendrait un séjour à Nairobi accompagné d'un safari dans les parcs nationaux. La plupart des centres ont recommandé un rappel des vaccins de base (hépatites A et B, tétanos, polio) ainsi que l'achat de comprimés contre la malaria. Ce qui représente, aux yeux du M. Ward, les principales précautions à prendre avant de monter à bord de l'avion.

 

Mais la liste de recommandations des cliniques consultées ne s'arrête pas là. Dans la moitié des cas, la protection contre la fièvre jaune a été présentée comme obligatoire. Certaines ont aussi ajouté les vaccins contre la typhoïde et la méningite. «Le Kenya a déjà été considéré comme un pays endémique pour la fièvre jaune, admet le directeur adjoint du Centre de médecine tropicale. Mais la propagation se fait dans le nord-est du pays, région qui n'est jamais visitée par les touristes

 

En ce qui concerne la typhoïde, le vaccin peut devenir important si l'on se mêle aux populations locales. Mais pour les voyageurs qui dorment à l'hôtel et qui font des safaris, ce n'est pas obligatoire, estime le spécialiste. Le vaccin pour la méningite est quant à lui conseillé aux gens qui se rendent sur place pour des stages de longue durée ou encore pour ceux qui vont travailler dans les hôpitaux. Rien à voir avec notre projet de voyage de départ.

 

En ce qui concerne Cuba et le Salvador, les cliniques consultées recommandent les vaccins de base auxquels elles ajoutent celui contre la typhoïde (pour le Salvador). «Il y a une controverse autour du vaccin contre la typhoïde, affirme le médecin, car il a une efficacité d'environ 70%. Il y a peu de raisons de l'utiliser lorsqu'on dort dans les hôtels.» M. Ward déplore le fait que beaucoup de cliniques vont même jusqu'à recommander ce traitement lorsque des gens s'envolent pour des destinations soleil comme Cuba. «Elles le font parce que c'est rentable, croit-il. Mais c'est ridicule

 

L'aspect économique est d'ailleurs l'une des raisons invoquées par l'expert pour expliquer pourquoi certains centres proposent aux voyageurs plus de vaccins. Le manque de connaissances en santé-voyage pèse également lourd dans la balance. Aucune certification ou formation en maladies tropicales n'est nécessaire pour ouvrir un centre santé-voyage. «Ça vaut la peine de s'informer sur la clinique consultée, conseille Nancy Lyons, infirmière en chef de la Clinique santé-voyage CHUM. J'ai déjà vu des patients arriver chez nous avec une ordonnance pour un vaccin contre la fièvre jaune parce qu'ils préparaient un voyage en Asie alors qu'il n'y a pas de fièvre jaune là-bas

 

Par ailleurs, d'un point de vue médico-légal, les centres de santé-voyage veulent se protéger. «C'est beaucoup plus simple de suivre les recommandations générales plutôt que d'expliquer au patient que dans la région du pays où il va, les risques de propagation de la fièvre jaune ou de la typhoïde sont plutôt minces», souligne le M. Ward.

 

«Et après tout, ajoute Nancy Lyons, mieux vaut plus que pas assez.»

 

- Avec la collaboration de Marie-Eve Morasse

 

Les Travel Clinics sont des endroits où les vaccinations « pleuvent » et sont administrées « en cocktails », au risque parfois de gâcher purement et simplement les voyages et de compromettre la santé des voyageurs, puisque les effets secondaires de vaccins sont un motif valable d’annulation de voyages repris dans les contrats d’assurance-annulation

 

Il est en effet tout à fait classique selon nos informations également, de ne pas informer les gens qu’une vaccination anti-amarile (= fièvre jaune) n’est pas strictement obligatoire mais juste « chaudement recommandée ». La confusion est donc totale et savamment entretenue à ce niveau la plupart du temps, en violation des droits des patients (pigeons) voyageurs !

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