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24 novembre 2015 2 24 /11 /novembre /2015 09:25
Vaccin Meningitec

L’embarras des autorités de Santé

Le ministère de la Santé. © Sipa Press.

Le ministère de la Santé. © Sipa Press.

23 novembre 2015. Vanessa Boy-Landry, Paris Match

 

Des représentants des parents qui incriminent le vaccin Meningitec dans l’apparition de troubles chez leurs enfants ont été reçus vendredi dernier au ministère de la Santé. Les autorités souhaitent apaiser les familles, suite à la médiatisation de leur pétition adressée à Marisol Touraine. Et s’inquiètent d’une montée de la défiance des Français à l’égard des vaccins.  

 
« Des milliers d'enfants en danger à cause du vaccin Meningitec : ouvrez une cellule de crise! », tel est le titre de la pétition adressée à Marisol Touraine, mi-octobre, par un groupe de parents qui soupçonnent le vaccin d’avoir causé des troubles persistants chez leurs enfants. « C’est la médiatisation de cette pétition, forte de 70 000 signatures aujourd’hui, qui a déclenché ce rendez-vous avec les autorités de Santé», affirme Coralie, porte-parole des parents, à la sortie du ministère.  Accompagnée de Me Ludot, l’avocat des familles, et de François, un membre du collectif, elle sort d’une assemblée plénière où ils ont été reçus par Dominique Martin, directeur de l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm), et le Pr Benoît Vallet, directeur général de la Santé, en présence des services juridiques des différentes tutelles.
 

A lire: Vaccin Menigitec: 550 familles au cœur d'une affaire troublante 

 

Calmer les esprits, telle était la volonté exprimée par les représentants de la Santé au cours de ce rendez-vous.  Car plusieurs centaines de familles estiment aujourd’hui que la santé de leurs enfants n’est plus la même depuis qu’ils ont reçu le vaccin Meningitec, retiré du marché par mesure de précaution, en raison d’un problème de qualité, fin septembre 2014. Douleurs abdominales, diarrhées, maux de têtes, éruptions cutanées, troubles du sommeil et du comportement… Autant de symptômes persistants décrits par les parents à leurs médecins depuis l’année dernière.

“Les autorités proposent un numéro vert pour rassurer les parents inquiets”

 

A la sortie du ministère, Coralie et François ont pu témoigner du soin avec lequel les représentants des autorités de Santé ont expliqué les différentes procédures, depuis le constat des imperfections dans certaines seringues, jusqu’au rappel de tous les lots (21 lots dans le monde, 809 000 vaccins en France). Une décision du fabricant Nuron Biotech que l’Ansm a suivie. « Pour nos interlocuteurs, le Meningitec n’est a priori pas en cause. Ils confirment qu’il n’y a pas de risque lié aux particules de métaux retrouvées (oxyde de fer, chrome, nickel), à des doses infinitésimales, dans certaines seringues.  Et proposent de mettre à disposition un numéro vert pour rassurer les parents inquiets», résument François et Coralie, persuadés qu’un tel dispositif n’apporterait pas plus d’information aujourd’hui aux parents. « Nous les avons senti prêts à coopérer sur certains points. Ils ont proposé de réaliser une étude statistique à partir des symptômes observés chez tous les enfants.  Ils veulent bien envisager un effet de la vaccination qui n’aurait pas encore été étudié. Mais ils excluent un problème de défectuosité majeure du vaccin qui aurait conduit à des maladies. Ils rejettent tout problème réel d’ordre sanitaire, à l’échelle nationale ou mondiale», ajoute Coralie.

“On nous a demandé de bien voir toutes les implications d'une médiatisation”

 

D’après les représentants des parents, c’est sur l’importance de la confiance à établir que Dominique Martin et Benoit Vallet ont souhaité attirer leur attention. A la fois sur cette affaire, pour apaiser les familles mais aussi, dans un contexte plus général, pour ne pas risquer de mettre en danger la politique vaccinale (3 Français sur 10 se méfient des vaccins), alors que de nouvelles orientations doivent bientôt être rendues à la ministre de la Santé par la députée Sandrine Hurel. « Ils nous ont clairement demandé d’être responsables et de bien voir toutes les implications d’une médiatisation. Ils craignent que les parents perdent confiance et décident de ne plus faire vacciner leurs enfants», expliquent les représentants des parents.

 

C’est probablement cet aspect délicat qui a fait réagir Infovac, début novembre, dans son bulletin réservé aux abonnés. Un groupe d’«experts» en vaccinologie « indépendant des firmes pharmaceutiques » mais dont les déclarations de liens d’intérêts, sur leur site, affichent pour certains des subsides émanant des fabricants de vaccins. Sorte d’organe de référence pour ses 5 000 abonnés (pédiatres et médecins), Infovac souhaite informer les médecins face aux questions des parents sur cette affaire de lots frelatés de Meningitec : « Un risque théorique qui n’a engendré aucune déclaration d’effets secondaires particuliers », et qui « aurait pu en rester là » s’il n’y avait eu la médiatisation des interrogations des familles, heurtées au « silence étourdissant de  la part des autorités ». « L’Ansm ne communique pas en raison des procédures en cours… ce qui est compréhensible mais très regrettable dans le contexte actuel», considérait alors Infovac.

“Ce n'est pas le retrait des vaccins qui nous a fait perdre confiance, c'est le mépris des autorités”

 

«Nous ne sommes pas anti-vaccins. Les familles rapportent les mêmes effets indésirables depuis le Meningitec. Nous racontons tous la même histoire, sans nous connaître, et elle a démarré bien avant la médiatisation des faits. La confiance, nous l’avons perdue non pas suite au retrait des lots, mais quand on s’est rendu compte que les médecins n’étaient pas au courant et que c’était nous qui l’apprenions aux autres parents », réagit Coralie. « Il a fallu attendre une pétition avec 60 000 signatures pour avoir un rendez-vous, alors que nous avions envoyé au ministère, en mars, une salve de courriers en recommandé, le même jour. C’était bien le signe que nous étions préoccupés ! La confiance, c’est eux qui l’ont brisée. Ce n’est pas le retrait des vaccins qui nous l’a fait perdre, c’est leur mépris », ajoute François.

Rendez-vous au Tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand

 

Cette rupture de confiance et de nombreuses inquiétudes sur la santé des enfants ont conduit aujourd’hui 550 familles à assigner en justice le laboratoire CSP (exploitant du Meningitec en France). Pour l’avocat des familles, le rendez-vous au ministère de la Santé était une opération classique de communication « pour éteindre l’incendie », à quelques semaines des régionales. « Les enfants ne sont pas malades à cause d’un atome d’oxyde de fer ! », tempête l’avocat qui suit de près les analyses réalisées par un laboratoire spécialisé en Italie, où une procédure judiciaire est en cours. Le juriste rompu aux affaires vaccinales a lui aussi lancé des recherches spécifiques sur le vaccin. Il suspecte notamment la présence de nanoparticules. Le procès civil a lieu demain devant le tribunal de Grande instance de Clermont-Ferrand. Les plaintes seront examinées. Différentes expertises seront demandées pour chaque enfant. Affaire à suivre…

 

Source: Paris Match

 

Mise à jour du 24 novembre 2015:

 

Meningitec: la justice ordonne des expertises sur les victimes du vaccin défectueux

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